WIZRD - Elements - Progcritique

Vous avez dit WIZRD?

Le label Karisma Records nous distille à intervalles réguliers quelques pépites en provenance directe des terres norvégiennes. Après MEER ou bien Airbag, voici venir WIZRD. ‘Elements’ est le second album du groupe, presque deux ans après leur premier ‘Seasons’. Les 4 musiciens du groupe, talentueux et d’esprit aventureux, se sont rencontrés au conservatoire de Jazz de Trondheim, expliquant leur goût pour ce type de musique et, plus généralement, la musique improvisée. Ces connaissances sont mises au profit d’un style que l’on pourrait qualifier de Progressif, Jazz Fusion, Rock indé avec un soupçon de Psychédélique (ou peut être autre chose…). Couvrez-vous et allons explorer les 37 minutes en 9 titres de ce disque.

“GT, Me & My 6610” nous plonge avec délice dans l’ambiance frénétique et psychédélique du groupe : riffs alambiqués, batterie qui part dans tous les sens, chant à plusieurs voix (avec la participation de Sara Fjeldvaer). Le groupe parvient à sonner ancien et moderne à la fois en gardant un esprit de liberté musicale. “Mesmerized” enfonce le clou, faisant place à un peu plus de solo improvisé en complément de riffs particulièrement accrocheurs et d’un jeu de batterie toujours époustouflant. On s’aventure un peu plus dans le bizarre avec “The Void” sur lequel un chant presque choral est accompagné par une frénésie instrumentale à mi chemin entre le Free Jazz et le Muppet Show. Place aux claviers, dans une ambiance à la Stranger Things pour démarrer “Fylkesvei 33” (“Route départementale 33” en norvégien d’après Google Traduction). Arrivent ensuite les parties chantées (en norvégien donc) mi-planantes, mi-flippantes, sur une instrumentation qui reste largement électronique. Retour des riffs de guitare tordus et de la batterie galopante avec “National Day”. Je vous mets au défi de taper du pied en rythme sur celui-ci tant le placement rythmique est aux antipodes du trivial.

C’est la basse de Hallvard Gaardløs qui prend le lead sur “You’re Exposed!”, morceau très réussi dans la veine Heavy Prog Psyché. Genre de Steve Harris à la mode Prog Norvégienne, c’est toujours Hallvard Gaardløs qui tient le manche sur l’instrumental (bien sûr) “!!!”, démonstration de maîtrise ébouriffante. Il est temps de faire redescendre le cardio, et c’est “Fire & Flames” qui s’en charge. Titre apaisé et que l’on peut qualifier de très accessible dans le contexte de l’album, il caresse favorablement les oreilles dans le sens du poil. Mais la tendance naturelle revient et le morceau s’énerve peu à peu avec un superbe solo d’orgue à la clé. Contraste saisissant, le disque s’achève avec “Kaleidoskop”, petite douceur aux guitares arpégées mélancoliques et aux voix aériennes mélodiques.

Les musiciens du groupe WIZRD sont dotés d’un talent musical indiscutable. N’hésitant pas à briser les codes pour mieux nous perdre dans leur labyrinthe stylistique, définir leur musique reste un défi, et c’est très bien ainsi. Le plus sûr restant, comme pour chaque disque, d’aller l’écouter pour se faire sa propre opinion.

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