Wheels Within Wheels

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(4.8 sur 5) / Karisma Records
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Rock Progressif

Voici un album qui apporte un vent de fraîcheur bienvenu sur la scène Prog. Trois ans après leur précédent effort discographique ‘Playing House’ qui avait déjà fait grand bruit, le combo norvégien MEER est de retour avec ce ‘Wheels Within Wheels’. Pour rappel le groupe est constitué de pas moins de 8 membres et a convié quelques amis musiciens supplémentaires pour proposer un Prog symphonique teinté de Pop d’excellente facture. Tout ce petit monde évolue en harmonie autour du noyau principal de MEER constitué de Johanne et Knut Nesdal, frère et sœur, et chanteurs principaux.

Un piano et quelques cordes évanescentes ouvrent le disque et le premier titre “Chains of Changes” qui évolue rapidement en genre de titre pop sophistiqué digne de certains morceaux des années 80 à la Tears For Fears ou Mike Oldfield. Titre entraînant aux harmonies vocales puissantes, la surprise est totale lorsque débarque le pont instrumental, complexe et audacieux, prog à souhait.

Une basse qui groove, un chant à la mélodie osée, et un son sec caractérisent le premier couplet de “Behave”, avant de faire place au refrain tout en puissance où les voix mêlées des frère et sœur soutenues par les arrangements de cordes font merveille. Globalement, sur l’ensemble de l’album, les arrangements et la manière dont se mélangent les claviers, les guitares, les cordes et autres instruments est un vrai bonheur.

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La beauté est à nouveau de mise sur “Take Me To The River” sur lequel le chant de Knut joue particulièrement bien avec l’émotion. Parfois, certaines harmonies vocales et arrangements d’instruments acoustiques me font penser au groupe Fleet Foxes. A mi-chemin, le titre s’emballe, comme emporté par le courant de la rivière, sur un final instrumental à tomber.

Jusque là, il faut reconnaître que c’est un quasi sans faute. Cela va-t-il continuer ainsi? Spoil : oui. A commencer par “Come To Light” sur lequel Johanne prend les rênes avec sa voix douce et forte à la fois (oui, comme la moutarde…). Retour à la Pop entraînante et habitée avec “Golden Circle”, qui mériterait d’être un hit, sur lequel le mariage des deux voix est à nouveau parfait. Le groupe joue de façon si naturelle qu’il parvient à masquer (en quelques sortes) la complexité musicale des titres, comme sur “To What End”, que ce soit en termes de placements rythmiques ou d’arrangements mélodiques.

L’ensemble du disque est de très bonne qualité, mais je dois dire qu’à la première écoute c’est “Today Tonight Tomorrow” qui m’a définitivement accroché. Celui-ci, d’une grande beauté et porté par la voix sensible de Knut sonne comme un classique au-delà des styles, et aurait pû être l’œuvre d’un des groupes de légende de Prog Symphonique. Sur le final en particulier, les poils sont au garde-à-vous.

World Of Wonder” est une courte transition au piano et voix éthérées (comme des Beach Boys lointains) qui sert d’introduction à “Mother”. Sur celui-ci, l’émotion reste au rendez-vous, les arrangements sont à nouveau somptueux, dignes d’une musique de film. “Something In The Water” (Does not compute?) est du pur MEER, avec des passages instrumentaux particulièrement inspirés et des voix engagées.

Le bien nommé “This Is The End” clôture l’album de la meilleure des manières. D’une durée de plus de neuf minutes et particulièrement ambitieux, c’est le titre le plus Prog de l’album enfonçant le clou du talent d’écriture et d’interprétation du groupe.

Wheels Within Wheels’ est entré directement dans mon top des albums de l’année. A la fois complexe et accessible, émouvant ou donnant envie de secouer la tête d’avant en arrière, il réussit l’exploit de conjuguer exigence artistique et instantanéité Pop. Ce groupe de jeunes musiciens a décidément un bel avenir devant lui dont nous ne manquerons aucun épisode.

Formation du groupe

Johanne-Margrethe Kippersund Nesdal : Voix - Knut Kippersund Nesdal : Voix, Claviers - Eivind Strømstad : Guitares, Claviers, Voix - Åsa Ree : Violon, Voix - Ingvild Nordstoga Sandvik : Alto, Voix - Ole Gjøstøl : Piano, Claviers, Orgue, Voix - Morten Strypet : Basse, Voix - Mats Fjeld Lillehaug : Batterie, Percussions, Voix - Musiciens additionnels : Andrea Brennodden Rosenlund : Flûte sur «Come to Light», «Mother» et «This Is the End» - Lars Gärtner Fremmerlid : Vibraphone sur «World of Wonder» - Liv Elvira Kippersund Larsson, Signe Josefin Kippersund Larsson et Simon Johannes Nyqvist : Voix sur «Come to Light»

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Par Fernando Perdomo

4 sur 5

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