Birds

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(5 sur 5) / Philips - Musea Records en 1996
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Rock Progressif

Publié chez Philips au cours de l’année 1975, l’album ‘’Birds’’ célèbre son cinquantenaire en 2025 !

Né de la rencontre entre le claviériste du groupe Ekseption, Rick Van Der Linden, un musicien issu du Conservatoire, et le batteur de Focus, Pierre Van Der Linden, dont l’homonymie était purement fortuite (aucun lien de parenté entre eux), ce trio néerlandais comptant également le bassiste & guitariste Jaap Van Eik, publia en 1974, un premier album éponyme s’inscrivant dans un registre progressif quasiment instrumental et très classicisant. Ici, la dénomination ‘rock symphonique’ n’était absolument pas usurpée au regard d’une musique à la fois sophistiquée, originale et complexe, servie par des claviers à profusion, un répertoire propre à ravir les fans de The Nice et Emerson, Lake And Palmer, ou de leurs compatriotes Triumvirat, mais également New Trolls, Procol Harum et The Enid dans une déclinaison classique revisitant notamment le baroque (J.S. Bach) et la période romantique (Edvard Grieg). Pour le second opus du groupe, le batteur Ian Mosley avait succédé à Pierre Van De Linden parti rejoindre (entre autres) son ancien complice de Focus, le guitariste Jan Akkerman.

Enregistré et mixé en Mai 1975 au studio Soundpush de Blaricum (Hollande), ‘’Birds’’ révélait dès sa première écoute un album indéniablement plus abouti que le précédent. Claviériste virtuose et, comme Keith Emerson, grand fan de Bach, Rick Van Der Linden avait arrangé et revisité avec son trio, deux œuvres du compositeur allemand : ’Bourrée’’, une relecture à l’orgue, et dans la veine d’un Rick Wakeman, de la Suite n°2 en La mineur BWV 807, démarrait l’album par une pièce savamment enlevée par la section rythmique , et sur ‘’Opus 1965’’,  le clavecin de Rick Van Der Linder et les violons de Darryl Way, membre de Curved Air invité sur ce titre, donnaient toute sa couleur baroque à cette variation sur le Concerto pour 4 pianos BWV 1065. Ian Mosley et Jaap Van Eik propulsaient pianos et orgue Hammond dans l’entrainant boogie rock ‘’Snuff’’. Mais le trio faisait également deux détours par le jazz, d’abord à travers la brève partie de piano aux accents New Orleans de ‘’Janny (In A Mist)’’, adaptant librement le légendaire trompettiste Bix Beiderbecke, puis l’onctueux ‘’Penny’’ porté avec délicatesse par les notes bluesy et cristallines du grand piano de concert.

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La face B du disque offrait la pièce de résistance de cet album avec ‘’King-Bird’’, une captivante suite à tiroirs de 22 minutes. De son introduction à l’orgue d’église rejoint par une guitare électrique aux notes accrocheuses (Jaap Van Eik), à son final atmosphérique, le claviériste déployait ici quasiment tout son arsenal dans ces motifs de pianos électrique & acoustique, synthétiseurs, mellotron, orgues et clavecin, ponctués par les seules parties chantées de ce répertoire, et au service d’une pièce à la fois mélodique et protéiforme, émaillée de breaks, de changements, et de quelques palpitantes envolées instrumentales à la fois virtuoses et inspirées.

En 1976, Rick Van Der Linden forma un nouveau line up à l’occasion du troisième et vain effort discographique (‘’The White Ladies’’) de Trace qui ne devait par la suite laisser ni album Live ni même la moindre compilation après sa dissolution. Si la suite du parcours de Jaap Van Eik reste difficilement traçable, Ian Mosley  accéda pour sa part, à une notoriété internationale dès lors qu’il remplaça le membre fondateur Mick Pointer au sein de Marillion à partir de leur second album ‘’Fugazi’’ en 1984.

Réédité par Musea Records en 1996 avec en bonus, les deux titres du single ‘’Birds’’/’’Tabu’’,  l’album ‘’Birds’’ fut remasterisé en Novembre 2014 (Pseudonym/Netherlands) dans une version ajoutant un second CD comprenant neuf plages bonus (versions Live et alternatives).

Formation du groupe

Rick Van Der Linden : claviers - Jaap Van Eik : basse, guitare, chant - Ian Mosley : batterie, timbales, gong, tambourin INVITÉS : - Darry Way : violon acoustique et électrique (4)

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Commentaires

  1. Un album d’un niveau incomparable à ce jour.
    L’écriture musicale est exceptionnellement belle, créative, intemporelle, interprétée par un trio de musiciens virtuoses dont Rick van der Linden, claviériste et compositeur hors norme. Un géant.
    Invité sur cet album, Darryl Way. Il apporte dans <> un moment violonistique inoubliable et le dialogue violon/clavecin est un vrai régal dont on ne se lasse pas.
    <>, c’est de l’amour.
    Enfin, pour qui sait écouter, je me répète, un album monumental.

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