By Royal Decree

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(4.2 sur 5) / Inside Out Music
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Rock Progressif

By Royal Decree ne déroge pas à une tradition maintenant bien au point des Flower Kings, à savoir le double-album ! Plus inhabituel, mais déjà mis en œuvre sur le précédent Islands, le nombre de morceaux augmente corrélativement à la diminution de leur durée. Notons également que le line-up reste inchangé par rapport aux deux dernières productions du groupe, que les claviers vintages sont de sortie et aussi que TFK a puisé dans ses inédits, dont certains datent même d’avant le premier album du groupe sorti en 1994. Ne cherchez donc pas ici d’unité formelle ou de concept sous-jacent, chaque piste est a priori autoportante. Aux dires du groupe, il faut s’attendre à un mix foisonnant de prog ancien, folk, funk, jazz, blues, électronique, … bref, une mosaïque musicale. C’est du moins la promesse. A l’occasion sax, accordéon et vocaux féminins seront également de la partie.

Bon procédons avec ordre et méthode et voyons de plus près ce qui se passe au Royaume de Suède ! Première piste, « The Great Pretender » au titre rappelant inévitablement un certain Freddy, frôle les sept minutes ce qui la place dans le Top 4 en termes de durée. Cette première piste contient de nombreuses tournures musicales et sonores qui sont la signature même de TFK, un « classique » donc ! Le titre de « World Gone Crazy » imposait une musique plus débridée : percussions, ligne de basse, guitare se lancent dans un prog-jazz plutôt brillant. Sur « Blinded » le mélange guitare de Roine Stolt et sax de Rob Townsend amènent des développements assez fusion jazz-rock, sans oublier quelques passages très mélodiques. Une ballade acoustique, « A Million Stars », évolue sans grandes surprises dans une tonalité majeure apaisante et lumineuse. La deuxième partie de la piste, s’éternise un peu dans un développement un peu lisse et sans aspérités.

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Les deux morceaux suivants, « The Soldier » et « The Darkness In You » contiennent de belles choses, mais avec un petit air de déjà entendu – c’est sans doute inévitable au vu du concept même de l’album. Petit moment amusant mais très plaisant avec « We Can Make It Work », sorte de reprise d’un morceau inconnu des Beatles. La parade du paon (« Peacok On Parade »), un instrumental, nous ressort un motif thématique que je suis certain d’avoir déjà entendu, mais … pas le temps de chercher ! Parade stylée et bien construite. On termine le CD n°1 sur « Revolution » avec son thème un peu martial mais néanmoins joyeux et ses vocaux aériens qui nous ramènent aussi à des couleurs musicales bien connues des amateurs de … YES !

On enchaine sur le CD n°2 avec « Time The Great Healer » et à nouveau un bon prog symphonique lumineux. « Letter » avec marimba et accordéon apporte une nette touche d’exotisme, tandis qu’« Evolution » est un nouvel instrumental avec thème et développement rappelant Kansas. « Silent Ways », chanté par Hasse Fröberg me semble-t-il, à tout du cantique pastoral. « Moth », mélancolique à souhait, est une nouvelle ballade essentiellement voix et piano, simple mais délicatement harmonisée. « The Big Funk » offre un joli balancement ternaire, mais la musique reste assez conventionnelle malgré le chœur de voix mixtes qui clôt la piste. « Open Your Heart » adopte un style solaire à la Jon Anderson. « Shrine » est un court et plaisant intermède au piano solo, qui lance le final « Funeral Pyres » sur un mid-tempo assez pesant et finalement assez peu pyrotechnique. La fin est grandiose mais quelque peu inquiétante.

Plutôt que d’innover, les Flower Kings ont préféré proposer une collection de morceaux plus anciens. Dès lors aucune raison de se sentir frustré dans la mesure ou le groupe dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit ! C’est donc morceau par morceau qu’il faut juger de l’entreprise, et si une première écoute m’a laissé un peu perplexe et un peu désorienté (il faut quand même aller au bout de près de 93 minutes de musique !), la deuxième écoute m’a finalement semblé très fluide car la musique de By Royal Decree s’approprie somme toute fort bien. Certes nous sommes en terrain sonore conquis (ou presque), et les amateurs de fuite en avant (dont je suis parfois) pourront le déplorer, mais franchement, donnez-vous le temps d’absorber cette somme musicale et je serais bien étonné que vous n’y trouviez pas quelques motifs d’intense satisfaction !

Formation du groupe

Roine Stolt : Chant, guitares - - Hasse Fröberg ; Chant, guitares - - Zach Kamins : Claviers - - Michael Stolt : Basse, chant - - Jonas Reingold : Basse - - Mirko De Maio : Batterie - Avec: - Jonas Lindberg : Basse - - Rob Townsend : Saxophones - - Aliaksandr Yasinski : Accordéon - - Jannica Lund : Chœurs

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