Clock Unwound

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(4.5 sur 5) / Bajkal Records
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Rock Progressif

Gentle Knife est un groupe norvégien qui a produit deux albums, l’éponyme ‘Gentle Knife’ en 2015 et celui objet de cette chronique « Clock Unwound » publié en 2017. Avec un duo masculin et féminin au chant, les onze membres du groupe combinent les atmosphères du rock progressif des années 70 avec une approche plus moderne du genre.

L’ouverture instrumentale symphonique « Prelude: Incipit » donne le ton de l’album, il sera sombre et torturé pour un rock progressif qui n’a rien de banal, et il faudra une attention solide pour apprécier à sa juste mesure ses six majestueuses pièces.

Le titre éponyme « The Clock Unwound », le plus long de l’opus (15:56 minutes), confirme avec maestria la densité musicale voulue par les musiciens. Certainement la composition la plus dense de l’album, véritable monument de rock progressif, où le groupe réussit à capturer l’essence même du genre. Une performance dynamique alternant passages violents et parties calmes, vaporeuses et souvent graves, menées par de superbes interventions à la guitare et d’instruments moins conventionnels tels la flute, le saxophone, donnant à l’ensemble une coloration parfois jazz-rock, en fait si l’on veut faire des rapprochements avec la musique de formations qui œuvrent dans le même style l’on pourrait dire que c’est la parfaite osmose entre Camel et Van Der Graaf Generator.

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Flute et trompette ouvrent le paisible « Fade Away », véritable bouffée d’air frais où s’exprime au chant le duo féminin/masculin Veronika Hørven Jensen et Hakon Kavli. Développant un sens émotionnel exacerbé la mélodie s’envole sur les interventions multiples des nombreux musiciens, le colorant d’une palette de styles (Jazz, Funk, Rock) des plus variés. Excitant et inspiré, « Smother » déroule une mélopée directe, vive, bien construite et qui aborde ses lignes mélodiques de façon festive avec une dynamique ferme où les cuivres occupent une place d’importance, me rappelant le Blood, Sweat and Tears des années 70.

Douceur et volupté dans l’intro Genesienne de « Plans Askew » où la flute d’Astraea Antal apporte sa couleur automnale à la mélodie. Les guitares mélancoliques et expressives s’envolent alors crescendo sur une mélodie harmonique, riche et douce qui coule et reflue parfaitement. Pour « Resignation » le titre final de l’album, nous sommes précipités dans une mélodie où le chant et absent, seulement quelques phrases sont prononcées d’une voix grave. Le style musical évolue dans une ambiance sombre, atténuée par un jeu de flûte léger et bucolique, avant que n’entre en jeu les cuivres pour une envolée débridée et revigorante digne des meilleures compositions de King Crimson.

Un deuxième album fort en goût, les compositions de « Clock Unwound » sont fluides et bien architecturées, avec un choix évident, nous immerger dans des ambiances chamarrées à la fois idylliques et dramatiques. Gentle Knife avec une inspiration qui vient du passé, mais qui a mûri avec le temps, nous sert un opus de rock progressif très attractif.

Formation du groupe

Veronika Hørven Jensen : chant - Håkon Kavli : chant, guitares - Eivind Lorentzen : guitare, synthé - Ove Christian Owe : guitare - Pål Bjørseth : claviers, trompette, choeurs - Astraea Antal : flûtes, sax alto, bois - Thomas Hylland Eriksen : sax ténor, clarinette, bois - Charlotte Valstad Nielsen ; sax alto & baryton - Brian M. Talgo : échantillonnage, voix (6) - Odd Grønvold : basse - Ole Martin Svendsen : batterie, percussion

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Par VOYAGER X

4 sur 5

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