IV

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(4.5 sur 5) / White Knight Records
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Rock Progressif

Si au moment de la sortie de l’excellent Day Of Innocence, j’étais béotien quant à la musique du groupe anglais Stuckfish, c’est en fan aguerri que je reviens ici pour parler de leur quatrième album. Si le nom un peu étrange du combo semble évoquer quelque rapport avec l’ichtyologie, vous conviendrez aisément avec moi que cette dénomination est plutôt la contraction des patronymes du chanteur et du guitariste, respectivement Phil Stuckey et Ade Fisher. Un seul changement dans le line-up et c’est désormais Paul McNally qui tient les claviers aux côtés des précités, d’Adam Sayers à la batterie / percussions et de Phil Morey à la basse. Notons par ailleurs le groupe est originaire de Northumberland, un comté britannique sis au sud-est de l’Ecosse, un peu de géographie ne saurait nuire.

Avant d’évoquer le contenu du bien nommé IV, constatons une certaine rupture quant à la pochette d’album, assez différente de la richesse picturale des trois premières réalisations. Faut-il y voir une rupture ou une nouvelle ambition musicale ? Voyons cela.

« Shadows & Moonbeams » avec son intro a capella, sa rythmique très volontaire, sa guitare affirmée, et quelques effets de chœurs, semble tout droit échappé du premier Foreigner. Il n’est pas non plus interdit de penser à Kansas. On y évoque Sarah Bernhardt, ça c’est pour le côté français. « Silently Waiting » débute sur le mode balade à la guitare acoustique où la voix de Phil Stuckey se fait plus calme et posée, et puis tout bascule dans un rock endiablé, avant un final très mélodique annoncé par une guitare vaguement hispanisante.

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« Lifeline » me ramène aux temps héroïques de Song For America, avec une même vision grandiose de la musique ! Vers 4’35 à noter l’intéressant motif mélodique lancé à la guitare et repris en unisson à la basse, avant un final reprenant le thème principal du morceau. Après cette grosse poussée d’énergie positive, « Liberty » se veut plus posé et mélancolique, presque introverti. Le piano débute délicatement le morceau, mais bien vite c’est un ton dramatique qui se met en place. Simple, direct et concis, plus lumineux que son prédécesseur, « Fragile » sert de transition avant le lent et majestueux « The Time Of Your Life ». En milieu de morceau, on entend un poème parlé accompagné en arrière plan essentiellement par le piano, et puis c’est au tour de la guitare de se lancer dans un solo très expressif. La toute fin, en mode majeur, apporte la sérénité.

« JFKX », aucun rapport avec le 35ème président des USA me semble-t-il, est un hard rock mélodique à la Foreigner ou Boston, ou pourquoi pas Deep Purple si on veut reculer encore un peu plus. Excellent ! « Fly (On Feathers Of Hope) » est d’une toute nature : une entrée ample sur une longue tenue d’accord que survole un motif à la guitare, quelques accords d’orgue Hammond très agréables à l’oreille, avant d’arriver au développement à proprement qui nous envoie sur un tout autre univers sonore. Le style de musique et la voix de Phil Stuckey poussée vers l’aigu, ce qui ajoute encore à la surprise, me font penser à … Sade (Adu) ! La conclusion, plus conventionnelle, n’en est pas pour autant moins belle.

L’épopée finale, « SkiesFall » démarre sur les coups de boutoir d’une ligne de basse inquiétante, un peu dans le genre du thème d’intro du film The Thing, version John Carpenter et musique d’Ennio Morricone. Le tempo lent et hypnotique accompagné de riffs souvent violents contraste quelque peu avec la voix claire et comparativement plutôt douce du chanteur. A un moment un petit air de violon détourne l’atmosphère musicale vers une bande-son de film noir, ambiance sombre garantie ! La coda, toujours parcourue par l’obsédante ligne de basse, avec un solo de guitare et les synthés, adoucit un peu un propos musical qui ne nous aura guère laissé de répit.

Faisant désormais partie de l’écurie White Knight Records animée par l’immense Robert Reed, Stuckfish nous emmène avec son acte IV (*) vers un renouveau de son propre style, plus diversifié et inventif, mais toujours aussi réjouissant sur le plan de l’aisance instrumentale et vocale, bref un must have !

(*) https://whiteknightrecords.bandcamp.com/album/iv

Formation du groupe

Phil Stuckey : Chant principal - Ade Fisher : Guitares principales - Paul McNally : Claviers - Adam Sayers : Batterie et percussions - Phil Morey : Basse

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