Lone Cairn - Music Of The Spheres

Alerte Découverte!

‘Music Of The Spheres’ est un EP que je n’ai pas vu venir. Il est l’œuvre du jeune duo grenoblois Lone Cairn, auteur d’un premier EP ‘Obsolete’, sorti en 2019 et largement inspiré par le Classic Rock et le Hard Rock des années 70 et 80. Aussi, lorsque je lance ce nouvel album sur Bandcamp et que je réalise qu’il s’agit d’un unique morceau instrumental Progressif de 24 minutes, la surprise est totale. Et quelle bonne surprise! Amateurs de Prog, prenez place, vous êtes ici chez vous. Mais reprenons au commencement par les présentations : Lone Cairn est constitué de Guillaume à la guitare et Leonardo au chant. Cet EP étant entièrement instrumental (ou presque, nous y reviendrons), il est majoritairement l’œuvre de Guillaume Brouhon, épaulé par le musicien Russe Vladimir Gapontsev pour les parties de guitare classique. Pour la partie inspiration, ‘Music Of The Spheres’ puise ses idées dans la série littéraire de science-fiction “Les Cantos d’Hypérion” de Dan Simmons et l’épopée du personnage Raul Endymion. Une longue pièce progressive inspirée par un récit de science-fiction découpée en différents chapitres, ce n’est pas nouveau me direz-vous. En effet on pense bien entendu à ‘2112’ de Rush, ou, plus proche de nous dans le temps, à ‘Fearless’ par Crown Lands. Au niveau du style musical, l’EP n’est pas si éloigné de ces glorieux modèles, même si le groupe cite parmi ses influences Pink Floyd ou Dream Theater. Celui-ci peut s’écouter, au choix, d’une traite ou fractionné en six chapitres que nous allons détailler ci-après.

Des nappes de synthétiseurs échappées des années 70 ouvrent “Chap I – Hyperion”, puis un fort beau thème joué à la guitare “clean” lance définitivement le morceau. La suite est un tourbillon de riffs de guitare efficaces, de parties de claviers inspirées, de changements rythmiques (y compris, le traditionnel passage en 3/4). Je dois dire que le mélange guitare classique, guitare électrique en son clair, guitare Metal saturé et claviers vintages fonctionne très bien.

Penchant un peu plus vers l’Ambiant, “Chap II – Sailing The Tethys” fait la part belle aux claviers, avant l’arrivée surprenante d’un magnifique piano quasi Supertramp-esque, puis d’une guitare slide qui nous propulse vers le cosmos.

Les scènes défilent et sur “Chap III – Choose Again” des percussions tribales accompagnent un riff de guitare orientalisant. La sonorité du titre s’épaissit ensuite avec l’entrée en scène de la guitare solo qui fait tantôt penser au Al Di Meola électrique, tantôt à un générique de série télévisée américaine.

Retour au Rock/Metal avec “Chap IV – Communion”. A nouveau, les guitares et claviers se répondent sur un accompagnement au riff gras aboutissant au climax final sur une guitare slide qui monte très haut et une explosion rythmique qui stoppe la dynamique avant d’enchainer sur les (très) surprenant “Chap V – The Aenean Shared Moment”. 1’30 de chorale interprétant un genre de prière en Latin en guise d’introduction, suivie d’une belle claque Heavy Prog.

On n’a pas vu le temps passer et c’est déjà le dernier chapitre “Chap VI – The Long Goodbye”. Superbe pièce avec piano, guitares, etc… reprenant (entre autres) un thème du Chap III et baignant dans une ambiance “Âge d’or du Rock Proegressif”.

Une écoute renouvelée de ‘Music Of The Spheres’ en révèlera les détails savoureux. C’est une œuvre brillante et surprenante, en particulier lorsqu’on sait qu’elle est majoritairement le fruit du travail d’un seul musicien. Toutes proportions gardées, Guillaume Brouhon est un peu un Mike Oldfield des années 2020 à la française. Le prochain EP du groupe “Crossroads” prévu pour l’automne devrait revenir aux racines Rock et Hard Rock du groupe, avec chant ce coup-ci. Ainsi, ce ‘Music Of The Spheres’ pourrait rester une parenthèse enchantée, une pépite connue d’un cercle d’initiés dont vous faites dorénavant partie.

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