5.20

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(5 sur 5) / Anesthetize Production
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Rock Progressif

Nine Skies effectue son retour en studio avec l’album acoustique ‘5.20’. Riche actualité pour la formation puisque, pour nous faire revivre sa courte carrière, un album en public « Live @ Prog en Beauce » est sorti le 4 juin en concomitance avec ce dernier opus. Troisième œuvre du groupe français qui prend une direction bien différente des précédentes publications, ‘Sweetheart Grips’ (2019) etReturn Home’ (2017). Tous deux arboraient un rock néo-progressif solide et aventureux, ‘5.20’ met en avant des compositions aux atmosphères plus sereines y ajoutant des cordes, du piano et nous délivre ainsi un rock progressif aérien et onctueux.

L’album s’ouvre en douceur avec « Colourblind », le titre alterne les refrains légers, des couplets souples et une partie centrale qui enregistre des changements subtils, presque imperceptibles mais au combien judicieux. Le saxophone contribue à enrichir le balayage acoustique d’une grande partie de la mélodie, l’ambiance générale se rapproche d’un groupe comme Marillion.  Ensuite, « Wilderness », avec la participation de Steve Hackett, est une composition, qui commence juste à la guitare, le reste du groupe arrive lentement, augmentant la tension. La mélodie entrainante boucle sur elle-même, les chants s’entremêlent sur un rythme étrange jusqu’au break incroyablement ingénieux où la guitare électrique prend toute sa dimension.

Arrive l’instrumental, acoustique doux et rêveur, « Beauty of Decay » prodiguant ses bienfaits comme une oasis dans le désert, après quoi se présente un point fort de l’album « Golden Drops ». Il affiche sur des airs chaloupés la superbe prestation vocale d’Achraf El Asraoui, montrant aussi tout le talent de composition du groupe c’est une autre douceur où le violon et quelques effets de guitare ajoutent à la sensation mystérieuse et envoutante de la piste. S’ouvrant avec un piano et un accompagnement de cordes, « Above the Tide » affiche une forte profondeur musicale à travers une progression d’accords sombres, à la fois tendres et mélancoliques. Aliénor Favier participe à cette piste et y renforce le côté obscur. A nouveau un instrumental, « Dear Mind » où dialoguent principalement piano et guitare, une pièce sereine et mélancolique décrivant un paysage calme et apaisant le rythme évoluant ensuite légèrement pour le final.

« The Old Man in the Snow » créé un large paysage sonore ambiant adossé à une douce guitare acoustique contre laquelle se pose la voix délicate d’Achraf. Une mélodie fluide alliant simplicité et délicatesse, une guitare qui agilement reprend la ligne de chant, puis la flute de John Hackett et ses modulations font de cette piste une mélodie gracile et enivrante. Le désespoir de « Godless Land » se dresse devant nous et jaillissent alors les paroles, telle une parabole : ‘Une terre sans eau, un ciel sans nuages, des Jours sans soleil et des nuits sans lune, une terre impie, au fond de mon esprit un culte amer, êtes-vous en train de perdre votre foi ?. Une pièce qui expose le mélange parfait d’une instrumentation simple et d’un jeu majestueux où chacun trouve sa place.

« Porcelain Hill » se coule dans une ambiance atmosphérique paisible. Nous avons droit au magnifique chant de Damian Wilson. Au fur et à mesure que la mélodie avance, elle devient plus accaparante et addictive, sur de magnifiques paroles, elle nous emporte dans nos rêves les plus intimes où se côtoient espoir et tristesse, le regret d’antan et un avenir désenchanté. L’atmosphère change pour devenir plus solennelle, « Achristas » est une pièce instrumentale uniquement pour piano, mélancolique et lente où chacun pourra prendre le temps de la réflexion ! Le ton et la sensibilité s’assombrissent sur « Smiling Stars ». Il y a le travail précis de la guitare, il y a des voix fantastiques, il y a un jeu de piano subtil, des arrangements astucieux et un saxo félin, le tout se combine avec une musique progressive jusqu’au bout des ongles, un petit bijou !

Nine Skies tient fermement la barre, offrant avec ‘5.20’ un des efforts les plus harmonieux du genre. Je reviendrai souvent sur cet album et il s’installera certainement dans le haut de ma liste de lecture, définitivement une mine d’or !

Formation du groupe

Eric Bouillette : Guitares, violon, mandoline, arrangements - Alexandre Lamia : Guitares, piano, arrangements - Anne Claire Rallo : claviers, paroles - Aliénor Favier : Chany - Achraf El Asraoui : Chant, guitares - David Darnaud : Guitares - Bernard Héry : Basse - Fab Galia : Batterie - - - Avec: Cath Lubatti : Violons et alto - Lilian Jaumotte : Violoncelle - Steve Hackett : Guitare solo (2) - Damian Wilson : Chant (9) - John Hackett : Flûte (7) - Laurent Benhamou : Saxophones

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