Watching Worlds Collide

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(4.8 sur 5) / Misty Tones
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Rock Progressif

Moins de 2 ans après un début pour le moins prometteur (The Awakening), le maître à penser et multi-instrumentiste toulousain d’Esthesis, Aurélien Goude, poursuit l’aventure avec ce tout nouvel album d’Esthesis, ‘Watching Worlds Collide’. Côté musiciens, l’équipe à peu changé puisque Baptiste Desmares et Marc Anguill tiennent toujours guitare et basse respectivement, tandis que la batterie est cette fois confiée à Arnaud Nicolau. Tiens tiens, une section cuivres / sax et même un violon sont de la partie… La magie sonore agit dans la première écoute : si on retrouve les ambiances floydiennes ou parfois métal du premier opus, ce qui frappe sont les apports harmoniques et rythmiques jazz / jazz rock qui émaillent la musique. Un album fusion ? Il semblerait bien que oui !

« Amber », un mid-tempo nonchalant et mélancolique vient progressivement vous mettre dans l’ambiance. Seuls quelques riffs plus lourds viennent troubler un rythme immuable et hypnotique. Quelques progressions harmoniques légèrement cuivrées amènent les premières effluves jazzy.

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Aurélien Goude

Récemment sorti en single « Place Your Bets », est l’archétype du nouveau Esthesis, combinant cette nonchalance floydienne que j’adore avec une rythmique R&B – excellente ligne de basse au passage. Plus intimiste et nostalgique, « Skimming Stones », fait dans la balade lente et les sonorités claires-obscures. Un violon assez lyrique vient se superposer à une musique assez linéaire et répétitive. Très belle pièce ! La musique de « Wandering Cloud » mêle habilement pop-rock et accents jazzy/ R&B pour ce voyage en avion autour du monde tout en restant au milieu de nulle part (en résumant très abusivement les paroles). Désenchantement et déracinement semblent dépeindre la musique qui prend peu à peu son envol avant une fin grandiose.

Le puissant « Vertigo » est un instrumental porté notamment par Marc Angill et sa ligne de basse bien affirmée survolée par les étranges mélismes du clavier, tandis que les cuivres donnent une superbe coloration R&B à l’ensemble. Quelques passages basse et orgue m’ont fait penser à un certain « Riders On The Storm », lui aussi vertigineux !

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Pour « 57th Street », qui fait référence à la célèbre artère de Manhattan, c’est un piano délicat et inspiré qui nous accompagne tout au long de ces 12’ de déambulation à la lisière de Midtown. Cela laisse le temps pour de brillants développements instrumentaux. Sans être vraiment sombre la musique peine à trouver la lumière. La fin rêveuse et éthérée se termine sur un accord abrupt et quasi interrogatif.

En guise de pièce terminale « For My Lens » vous plonge à nouveau dans cette ambiance sonore de films policiers américains et avec son cortège de héros désabusés, c’est du moins l’image que m’évoque la musique. Très beau travail de la batterie et du sax, sans parler du solo de guitare très acéré.

A la palette sonore du 1er album, Esthesis a ajouté pas mal d’éléments jazzy qui amènent leur lot de belles harmonies et de rythmes qui donnent l’occasion à Baptiste Desmares, Marc Anguill et Arnaud Nicolau de prendre beaucoup d’initiatives. L’utilisation étendue des instruments à vent, cuivres et sax, démultiplie les effets sonores et donne cette incomparable teinte R&B. D’Aurélien Goude on retiendra sa maîtrise de l’écriture, la sensibilité de son jeu de piano (et de claviers en général) et des vocaux inspirés. On peut ajouter une réalisation et production de haut vol et les superbes illustrations graphiques de Mathilde Collet où chaque dessin évoque tour à tour les sept morceaux de l’album en une sorte de résumé pictural. D’ailleurs le noir et blanc sied à merveille à une musique qui reste volontairement suggestive plutôt qu’expressive, dans le ressenti plutôt que dans le descriptif.

Voilà un bref survol destiné à donner une idée de la richesse musicale de cet étonnant Watching Worlds Collide qui est un vrai mélange des genres (rock, jazz, ambiant, R&B, métal, …), dans le meilleur sens du terme. A vous de faire le reste !

Formation du groupe

Aurélien Goude : claviers et chant, guitare lap steel (4, 6), guitare (2), harmonica (7) , programmation batterie/FX (3), programmation basse (6) - Baptiste Desmares : guitare solo - Marc Anguill : guitare basse - Arnaud Nicolau : batterie - Avec : - Mathilde Collet: Choeurs INVITÉS : - Section Cors P (1, 2, 4, 5, 7) : Maceo Le Fournis (saxophone ténor), Axel Foucan (trombone), Yannis Beugré (trompette) - Mathieu Vilbert (3, 8) : Violon - Vincent Blanot ( 4) : Banjo, banjo électrique, dulcimer de montagne, percussions

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Magic

Par VOYAGER X

4 sur 5

Commentaires

  1. Confirmation d’un groupe frenchie exceptionnel… après l’excellent premier opus « The Awakening » ESTHESIS enfonce le clou avec « ce Watching Worlds Collide » un album de fusion de tout premier plan, Bravo ! .. je fonce l’acheter !

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