
Titres
- Amor Fati (2:10)
- You (10:57)
- Bushnell Keeler (5:07)
- Uppmärksamhet (3:14)
- Reality Tunnels (4:11)
- Wetiko Approaching (2:00)
- Toxicity (14:22)
Et de deux pour Ryan Stevenson / Zopp, multi-instrumentiste / compositeur de Nottingham, toujours accompagné du batteur italien Andrea Moneta, pour ce Dominion que j’attendais avec impatience. J’avais été assez impressionné par la qualité musicale du premier album qui date d’à peu près 2 ans. Dès le mois de septembre dernier, nous avions eu droit à la mise en bouche via la sortie de « You » dont nous reparlerons plus loin. Orgue Hammond, Mellotron, Pianet (Hohner) … les claviers du siècle dernier abondent dans cette musique qui fleure bon le National Health de ma jeunesse, avec pour cette nouvelle mouture, des vocaux !
« Amor Fati », ou aimer son destin si on en croit Nietzsche, est une courte intro qui présente admirablement le style de l’album : orgue, vocaux (duo vocal féminin – on pense aux Northettes d’Hatfield And The North), cor, riches harmonies … « You », dont nous avons déjà parlé, lance dans un staccato rapide sa note de piano sur laquelle viennent se superposer divers claviers. La batterie s’en mêle et puis la musique s’éclaircit pour laisser le chant de Ryan Stevenson s’emparer de la suite. Et c’est plutôt réussi ! Tout comme le passage au sax ténor un peu après 6’, dans un excellent duo sax et basse.
« Bushnell Keeler » offre une mélodie plus conventionnelle avec quelques envolées au sax, mais l’ensemble reste un peu linéaire. « Uppmärksamhet » crée d’emblée une ambiance atmosphérique sur laquelle se déplacent lentement les notes de basse et quelques arpèges de guitare. On arrive au nerveux « Reality Tunnel » avec ses dialogues percutants, parfois à l’unisson, entre l’orgue et la basse. Les sons se saturent ce qui donnent parfois un côté strident à la musique.
« Wetiko Approaching », c’est une première minute d’un très beau passage vocal joliment harmonisé, et une deuxième et dernière minute de sons étranges et déstructurés, qui débouchent sur le long et final « Toxicity ». Ce dernier morceau, très énergique et groovy, contient d’excellents développements instrumentaux et des passages vocaux à la Asia. A la toute fin c’est le sax qui prend le leadership pour un final grandiose.
Excellent claviériste et guitariste, pas maladroit au chant non plus comme on le découvre ici, Ryan Stevenson fait de Dominion (*) un mélange réussi de Canterbury / prog rock / rock d’avant-garde, qui ravira les nostalgiques et admirateurs des 70’, certes, mais aussi tous les amateurs de musique un tant soit peu élaborée. Mon seul bémol concerne certaines sonorités un peu trop saturées à mon goût, mais c’est évidemment très subjectif. Au final voilà un album plus que recommandable.
(*) https://zopp.bandcamp.com/album/dominion
Formation du groupe
Ryan W Stevenson : orgue Hammond, mellotron, pianet Hohner, piano, pianos électriques, guitares acoustiques et électriques, guitare basse, chant, Korg ms20, synthétiseurs, percussions, flûte, field recordings, sound design - Andrea Moneta : Batterie - Sally Minnear : Chant (1) - Caroline Joy Clarke : Chant (1,2,7) - Jørgen Munkeby (Shining NO) : sax ténor et flûte (3) - Mike Benson : saxophone ténor (2) - Rob Milne : sax ténor et flûte (7). Tomás Figueiredo : Cor d'harmonie (1) - Joe Burns : Gong et cymbales supplémentaires (7) -