Relayer

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(4.2 sur 5) / Atlantic
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Rock Progressif

Cet album ne sera pas le premier que je conseillerais en première écoute de ce groupe mythique du rock progressif. En effet, il s’agit d’un album de transition où un des membres phare du groupe est absent : le claviériste Rick Wakemann. Sur cet album, c’est Patrick Moraz qui prend le relais. On retrouve ensuite en élément fondateur Chris Squire à la basse, Steve Howe à la guitare, Jon Anderson au chant et Alan White à la batterie, ce dernier étant arrivé sur l’album précédent, en remplacement de Bill Bruford. A noter que cet album bénéficie d’une magnifique pochette illustrée par Roger Dean.

Pour oreilles averties, il n’en reste pas moins un album intéressant, dans la lignée d’un rock progressif complexe et aventureux. Il est sur le même format que l’excellent album « Close to the Edge » : 3 morceaux. A l’époque, la sortie sur vinyle 33 tours (je sens que je commence à être papy rockprog) posait sur la face A un morceau de plus de 21′ (The Gates of Delirium) et sur la face B, 2 morceaux d’un peu plus de 9′ : Sound Chaser et To Be Over.

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« The Gates of Delirium » : dès le démarrage du morceau, un climat s’installe sur la base d’une ambiance cristalline où la guitare de Steve Howe virevolte dans la pluie des claviers de Patrick Moraz, l’ensemble, éthéré par le jeu de cymbales d’Alan White, Chris Squire restant en simple accompagnement. Un premier rythme démarre en 1’27. Sommes-nous attachés à un totem ? On se le demande ;-). Il est vrai que la batterie d’Alan White sonne beaucoup plus feutrée et chaude que celle de Bruford. Tout d’un coup, changement complet de rythme où basse, guitare et batterie enchainent une séquence théâtrale amenant à la fin de l’introduction se concluant par quelques secondes de clavier moléculaire. Le chant démarre accompagné d’une guitare folk. La basse arrive en appel du lancement d’un couplet (enfin si on peut appeler cela comme ça). Le ton se durcit parfois et cela enchaine jusqu’à ce que le thème soit pris par la guitare avec une rythmique bien au fond du temps pour arriver à un passage qui rappelle furieusement l’album précédent. En effet, le chant reprend en 5’47 et on a la sensation de réécouter « nous sommes du soleil« . La suite de l’épopée, monte progressivement, les mesures s’enchainent jusqu’au démarrage d’une première montée en puissance en 8ème minute. Patrick Moraz et Steve Howe se relaient pour enchainer des solos sur une rythmique bien trempée. 10’21, surprise ! Une nouvelle porte du délire s’ouvre. Des mesures composées s’entrelacent où les différents comparses font monter la sauce et s’en donnent à cœur joie jusqu’à 12’49, ou la musique éclate en forme d’apothéose s’étouffant lentement jusqu’à la 15ème minute.

Vous avez bien été mis en condition pour entendre la suite. Une sorte d’ode à la lumière démarre, magnifique, reposante, un épanouissement se finalisant par un solo de guitare et s’achevant dans les accords aériens de Patrick Moraz. A noter que cette dernière partie a été extraites pour passer dans les médias sous l’appellation : « Soon ».

« Sound Chaser » : Patrick Moraz et Alan White s’éclatent dès le démarrage du morceau jusqu’à l’entrée de la guitare, puis du chant. Petit pont (enfin petit) jusqu’à la 3ème minute où Steve Howe, seul à la guitare, enchainera avec les nappes du claviériste. Passage tout tranquille, un peu de guitare, quelques timbales d’orchestre, puis nappes et chant reprennent leurs places. Retour aux séquences initiales, où les mesures composées s’étalent jusqu’à l’arrivée des « Tcha tcha tcha Tcha tcha ». En sortie, un joli 6/4 comme on les aimes, et retour au « Tcha tcha tcha Tcha tcha » pour passer à la conclusion du morceau.

« To Be Over » : démarrage très cool à la Pedal Steel Guitar et au clavier, basse très légère jusqu’à l’émergement du chant un peu avant 2′. Ecoulement tranquille jusqu’à 3’10, puis, virage serré marqué par la guitare, cette dernière prend une place prépondérante pendant plus de 2′, avec quelques passages majestueux. Reprise du chant en 3/4 jusqu’au solo très mélodique de Patrick Moraz. Le chant revient pour nous emmener jusqu’au duo d’un thème guitare/clavier en réponse. Des chœurs commencent à soutenir ces thèmes, le tout déclinant jusqu’à l’achèvement du morceau.

Voilà donc un album digne représentant d’un rock progressif des plus ambitieux, certainement pas accessible à toutes les oreilles, ou alors il faut aller chercher le fameux « Soon« .

Formation du groupe

Alan White : Batterie, Percussions - Chris Squire : Basse, Chœurs - Steve Howe : Guitares, Pedal Steel Guitar - Patrick Moraz : Claviers (Piano, Orgue Hammond, Mellotron, Minimoog - Jon Anderson : Chant, percussions, Guitare acoustique, Piccolo

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