Danger Money

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(4.5 sur 5) / Polydor
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Rock Progressif

Deuxième album de l’éphémère super-groupe U.K., Danger Money se limite à un trio de musiciens (John Wetton, Eddie Jobson, et le nouvel arrivé Terry Bozzio). Disparus Bill Bruford et Allan Holdsworth … U.K. se retrouve sans guitariste et nous propose un album qui fait la part belles aux claviers / synthétiseurs. Entre le violon et les claviers, Eddie Jobson s’en donne véritablement à cœur joie.

Le premier album de U.K. mélangeait avec succès rock progressif et jazz-rock. « Danger Money » est sensiblement différent : les chansons sont nettement plus pop-rock, mais la longueur et la qualité des développements conservent un indéniable caractère progressif à l’ensemble. Asia (1er album en 1982) n’est cependant plus très loin.

Démarrons par le titre éponyme, « Danger Money », avec son intro lente synthé + batterie où s’enchainent des accords lents et plutôt sombres. Et puis ça démarre sur un rythme rapide : la voix de John Wetton fortement soutenue par les claviers et la batterie, un passage instrumental, reprise vocale et on termine par les accords sombres et lents du début. Belle entrée en matière ! « Rendezvous 6.02 », une magnifique ballade accompagnée par un piano tout en délicats accords arpégés. Voilà ce que j’appelle de la musique « optimiste » ! Avec « The Only Thing She Needs », retour à un style beaucoup plus rythmé ou claviers et batterie, puis violon donnent un souffle irrésistible à la musique. Moins convaincant le court « Caesar’s Palace Blues » met en valeur le violon façon Jean-Luc Ponty. En écoutant le encore plus expéditif « Nothing To Loose », on se dit qu’Asia est vraiment tout près (John Wetton en deviendra le premier chanteur en 1982).

« Carrying No Cross » est un des sommets de l’album. Les 90 premières secondes vous emmènent dans un espace froid et sombre avec des nappes de synthés, et qui fait très musique de film SF. Et puis le « Stop » péremptoire et tout en écho de John Wetton vient rompre cet étonnant crescendo et lance un chant lent et mélancolique. Le crescendo repart et culmine sur un long passage instrumental rythmé par piano, orgue, synthés, batterie et basse. Et puis le calme revient sur un ostinato de basse, le son monte peu à peu et on revient au thème initial, puis au chant calme et mélancolique du début.

J’ai toujours plaisir à réécouter U.K. et en particulier « Danger Money ». La profusion de claviers ./ synthés n’est d’ailleurs pas sans rappeler « Emerson, Lake and Palmer ». Nous sommes indéniablement au carrefour prog – pop et les puristes des années 70 n’y trouveront peut-être pas leur compte … Mais quelles belles mélodies et beaux arrangements !

Formation du groupe

Eddie Jobson - claviers , violon électrique - John Wetton - basse , chant et chœurs - Terry Bozzio - batterie , percussions -

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