Le duo Patterson / Melbourne, tous deux sociétaires (entre autres) du tribute band ReGenesis, propose ce Dark Before Dawn, deux ans après un premier album, l’excellent The Divide. Pas plus que dans le précédent, ne cherchez pas ici de références affichées au prog symphonique très british de Genesis. En effet l’album se situe dans le prolongement du précédent et aussi de travaux plus anciens de Tony Patterson, à savoir un somptueux mélange d’atmosphères plutôt cools, de superbes mélodies et d’harmonies suaves.
Compte-tenu de ce qui vient d’être dit, la pièce d’ouverture, « Maybe » est inhabituellement rythmée et véloce. Orgue et vocaux sont réjouissants, tandis que la guitare de Steve Anderson (Grey Lay Down, The Room) y va de son solo. Son plus électro pop et basse répétitive accompagnent un « My Happy Place » avec des vocaux tout en retenue mais superbement harmonisés. Sur « Flags », un joli balancement syncopé (quasi samba) à la basse et à la guitare acoustique donne le ton à un nouveau chant lumineux et nonchalant, accompagné par les chœurs légers de Mme Carrie Melbourne. Un nouveau petit bijou mélodique et harmonique !
« Leaving » est mélancolique à souhait, avec voix diaphane et accompagnement simple au piano. Avec « Old School Tie » (*) vient le retour des rythmes électro et des voix trafiquées, avant un passage final jazz-funk comme je les aime ! Je suis moins fan du sombre et un peu déprimant « Burn The Skies », plus linéaire et moins inventif sur le plan mélodique et harmonique. La musique n’est jamais aussi belle que lorsqu’elle est simple : « Stopping Time » en est un magnifique exemple dans lequel Tony Patterson exprime sa propre douleur (**) avec un chant simple, un accompagnement au piano dépouillé et quelques délicates volutes de violoncelle.
Tout autre est « Reach Out » qui déroule d’abord un paysage sonore à la Tangerine Dream, psychédélique et hypnotique à souhait, et puis tout se clarifie peu à peu avec l’arrivée de la guitare acoustique et du chant qui nous ramène au cours « normal » de la musique. Belle pièce très contemplative. La piste-titre, « Dark Before Dawn », pastorale et lumineuse à souhait, nous amène sur le territoire des plus belles ballades de Barclay James Harvest. Ultime hommage court et dépouillé à Angela, « Come Home », termine justement l’album sur une cadence harmonique rompue, peut-être comme pour symboliser que rien ne se termine et tout peut recommencer.
Vous l’avez compris, je suis un grand fan de Tony Patterson et son association avec Doug Melbourne est une franche réussite musicale. Le duo, avec son sens du raffinement musical, m’évoque parfois un autre duo célèbre, américain, à savoir Simon & Garfunkel. Ils partagent en commun une vision d’une musique très accessible et un sens très développé de la formule mélodique qui fait mouche. Cependant chez nos deux gentlemen britanniques les moyens musicaux diffèrent, notamment par l’utilisation intensive des claviers et autres synthés, et des modulations harmoniques plus développées. Que dire de plus, sinon que Dark Before Dawn est un authentique petit joyau musical ?
(*) Ce qui me rappelle que je dois à l’occasion faire du tri dans mes propres old ties.
(**) J’ai pu lire par ailleurs que Tony à malheureusement perdu très récemment sa femme, Angela.
Formation du groupe
Tony Patterson (ReGenesis, Nick Magnus, John Hackett) : chant principal et chœurs, piano, synthétiseurs, orgue d'église, flûte, guitares acoustiques et électriques, programmation, arrangements de cordes - Doug Melbourne (ReGenesis) : Piano, claviers, programmation, chœurs (piste 3) - Avec: Nigel Appleton (ReGenesis) : Batterie, Guitare acoustique, Percussion (8) - Carrie Melbourne : Chœurs (3), Chapman Stick (6) - Steve Anderson (The Room, Grey Lady Down) : Guitare solo (1) - Tina Guo : Violoncelle (7)
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