Terrapath

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(4.4 sur 5) / Bella Union
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Jazz-Rock Rock Progressif Rock Psychédélique

Une fois n’est pas coutume, arrêtons-nous tout d’abord sur le magnifique “artwork” de ‘Terrapath’, qui n’est pas sans rappeler les grandes heures des pochettes d’albums de Rock Progressif des années 70 (bien que créé par un logiciel à base d’Intelligence Artificielle, comme quoi…). Le groupe Plantoid, jeune formation britannique, pratique une musique inspirée du Rock Progressif, teintée de Jazz Fusion et de quelques éléments Folk ou Rock psychédélique. C’est un style qui me parle particulièrement, et c’est une belle découverte à laquelle je vous convie.

Is That You” prend son temps pour planter le décor et imprimer le style de la formation. Une longue montée en puissance instrumentale aux sonorités Jazz ouvre la porte à la très pure voix de Chloe Coyne qui pourrait être sortie d’un album de Bossa-nova des années 50. Le mélange de la douceur vocale et du groove instrumental est une véritable réussite et constitue un point fort du groupe. Sur la fin, l’ambiance change pour faire place à une instrumentation “fuzzée” qui tend vers le Rock Psychédélique.

Mon application de streaming préférée m’aurait-elle orienté sur un autre groupe entre le premier et le second morceau? Non, c’est bien toujours Plantoid sur “Pressure”, titre Pop-Punk-Garage qui tranche complètement avec le reste de l’album. Je le qualifierai de “bizarrerie”, certainement volontaire.

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Les fondamentaux sont rétablis sur “Modulator”, et l’on retrouve avec bonheur la douce voix, l’up-tempo jazz et de belles envolées de guitare solo. On y remarquera aussi des nappes de claviers brisées par des accords légèrement dissonants qui apportent du piment à la composition.

It’s Not Real” est un court instrumental comme échappé d’un rêve à l’ambiance très travaillée par l’apport de différents sons, bruitages. Arrive ensuite le riff hyper syncopé de “Dog’s Life”, sur lequel se développe un chant très mélodique malgré les incessants changements de tonalité. La seconde partie du morceau est marquée par un furieux break Jazz-psyché.

C’est un arrangement dépouillé sur une harmonie complexe qui caractérise “Only When I’m Thinking”, sur lequel le chant est clairement mis en avant.

Les 3 titres suivants s’enchaînent pour former une suite. Celle-ci débute avec “Wander/Wonder” dont le départ m’a fait songer à certains titres de Sade des années 80. Après la partie “Wander”, place au très efficace passage instrumental “Wonder”, merveille de riffs, de sonorités, de ruptures rythmiques et d’improvisations Jazz-Rock. L’enchaînement avec “Insomniac (Don’t Worry)” est quasi imperceptible. Ce titre semble exprimer en musique les phases perturbées de sommeil et de réveil sur une rythmique qui court après le temps. Et c’est l’énergique instrumental “G.Y. Drift” qui achève la suite à la manière d’un Santana des temps modernes.

Pour clôturer le disque en douceur, le bien nommé “Softly Speaking” surprend par son accompagnement au piano façon Dream Pop dont la voix principale constitue à nouveau l’élément central.

Ce premier album de Plantoid est une réussite. Le groupe parvient à partager son univers parfois éthéré, parfois plus furieux, mais avec une maîtrise instrumentale constante. Cette “bi-polarité” est incarnée d’un côté par la voix angélique de la chanteuse Chloe Coyne et de l’autre côté par les instruments organiques et terriens guidés par la guitare de Tom Coyne. Un premier disque qui en appelle donc d’autres. Nous ne manquerons pas de suivre de près le développement de ce nouveau groupe prometteur.

Formation du groupe

Chloe Coyne : Chant - Tom Coyne : Guitare - Louis Bradshaw : Batterie - Bernardo Larisch : Basse

🌍 Visiter le site de Plantoid →

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