Hypnagogia

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(4 sur 5) / Apollon Records Prog
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Ambient Expérimental Rock Industriel Rock Progressif

Hypnagogia est le 3ème album du groupe norvégien Pixie Ninja. Derrière ce nom d’apparence inoffensive ne se cache ni un groupe de K-Pop, ni un Anime Japonais, mais bien au contraire un groupe instrumental de type néo-prog-métal expérimental. Le précédent disque de la formation ‘Colours Out Of Space’ avait fait l’objet d’une chronique sur ProgCritique en 2020. Ce nouvel album en 2023 se veut encore plus ambitieux et expérimental, et voit le groupe plonger dans les différentes phases de l’état hypnagogique (traduction de Hypnagogia) défini comme un “état de semi-conscience ou trouble psychique qui précède le sommeil normal ou qui lui succède”. Je me dois tout de même de prévenir : la musique de Pixie Ninja n’est pas d’accès immédiat, alors mouillez vous la nuque et suivez le guide…

Thanatosis”. Un son de synthétiseur sorti d’un film de science fiction des années 50 est porté par une lourde rythmique. Puis, voyage dans le temps, un motif de claviers très années 70 accompagne un saxophone venant “humaniser” tout cet ensemble. Le titre entre ensuite dans l’ère moderne avec une rythmique basse/batterie électro sur laquelle viennent s’exprimer différentes sonorités de claviers et de saxophone. Le tempo devient plus lourd à mi-morceau et le saxophone plus puissant. Le tout s’engage alors dans un final laissant plus de place à l’improvisation.

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Silver Paper Unicorns”. Un démarrage apaisé, quelques accords grattés sur une lointaine guitare, puis un motif mélodieux prend les devants sur une rythmique très aérée. Le même mid-tempo est conservé tout au long du titre qui continue à caresser l’oreille avec ses sonorités envoûtantes.

Pandæmonium”. Fin de la récré. Les sonorités électroniques angoissantes sont de retour, la rythmique moderne aussi. Un titre de courte durée guidé par les éléments percussifs.

Dance Macabre”. Plutôt éloigné de la danse du même nom de Camille Saint-Saëns, la version de Pixie Ninja débute sur un thème joué à la guitare noyée de reverb dans une ambiance rock. Diverses sonorités ainsi que des chœurs chantés viennent agrémenter l’atmosphère. Le morceau évolue ensuite sur une rythmique bien plus lourde sur laquelle viennent se superposer de multiples couches de sons électroniques, voix et bruitages.

Ora Antarctica”. Le morceau débute avec une vibe très ‘Ambient’ sur laquelle on retrouve les éléments de l’état de semi-conscience évoqué par le titre de l’album. Puis un thème de 7-8 notes est répété pour mieux nous diriger vers un proche sommeil.

Alpha Waves” sonne le réveil, mais en douceur. Une rythmique bancale lance un vieux piano pas tout à fait accordé au La 440. Celui- ci fait place à des cordes et clochettes qui font la transition avec une rythmique différente mais toujours sur le même tempo. Des sons électroniques peu rassurants issus de bruitage de voix nous amènent jusqu’au final porté par les percussions.

Oneironaut” est le titre conclusif, il est aussi le plus long de l’album (9 minutes). Une rythmique moderne introduit une basse mono-note puis un thème de guitare en palm-muting et une mélodie jouée aux claviers. Des sons “bidouillés” (cordes, voix, etc…) sont audibles tout au long du morceau. Puis à 4’50 un break de batterie inattendu lance une deuxième partie très punchy pendant laquelle le méga-sandwich constitué d’empilement de couches de sons fait merveille.

Comme voulu, ‘Hypnagogia’ nous fait traverser différents états et se révèle être passionnant. Pixie Ninja adopte indiscutablement le côté progressiste du Prog, celui qui cherche à faire évoluer la musique vers des territoires jusqu’alors inexplorés. Le mélange ancien/moderne fonctionne bien (en particulier sur le titre d’ouverture), et la production est de très bonne qualité tout au long du disque.

Le voyage est maintenant achevé, vous pouvez retrouver votre état de pleine conscience…

Formation du groupe

Marius Leirånes : Guitare, basse, clavier - Jostein Haugen : Guitare, basse, clavier - Mattias Olsson : Batterie - Invité: Jørgen Munkeby : Saxophone

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