North Sea Echoes est un duo formé par Ray Adler au chant et Jim Matheos aux guitares, tous deux membres du groupe de Métal Progressif Fates Warning. Mais point de Métal ici. En effet, l’album ‘Really Good Terrible Things’ nous embarque sur des océans calmes pour un style qui navigue entre Acoustique, Art Rock, Ambiant, Classic Rock, voire Trip-hop. Les deux musiciens, qui ne sont pas nés de la dernière pluie, semblent avoir adopté un objectif clair sur ce projet : aller à l’essentiel dans l’écriture et les arrangements pour livrer ce que l’on appelle dans la langue de Molière des “chansons”, en apportant un soin tout particulier aux mélodies et aux textes. Vous l’aurez compris, n’attendez pas de structures alambiquées, de démonstrations techniques (quoique…), ou d’harmonies aventureuses, et laissez-vous porter par la simple beauté de ces dix chansons.
Trois guitares lancent l’album (un arpège avec harmoniques, des accords plaqués et une solo) auxquelles se joint rapidement la voix chaude de Ray Adler sur le titre “Open Book”. Quelques sonorités électro habillent subtilement cet ensemble qui déboule sur un superbe refrain. Une ouverture efficace qui donne le ton de l’album.
Sur “Flowers in Decay” l’ambiance est plus sombre et électronique malgré son tempo un peu plus soutenu. Les arrangements, bien qu’assez minimalistes, sont superbes et une belle guitare “flangée” vient ouvrir l’espace.
“Unmoved” est un des titres les plus réussis de l’album. Son intro à la guitare classique accordée vers le grave rappelle immédiatement les poignantes œuvres de Nick Drake. La différence se fait sur la voix du chanteur, profonde, expressive et marquée par les années. Mélancolique à souhait, la mélodie semble tourner autour de cet accompagnement qui s’enrichit peu à peu d’éléments percussifs et électroniques.
Le batteur Gunnar Olsen fait son entrée sur “Throwing Stones” venant insuffler une composante plus “organique” à ce morceau que je qualifierai de plus traditionnel dans sa construction harmonique. Il conserve sa place sur le titre suivant “Empty”, autre belle réussite, marqué par des ruptures franches, un son un peu plus “heavy” et des éléments électroniques très présents.
Un accompagnement quasiment technoïde habite “The Mission”, qui offre à nouveau un refrain très réussi durant lequel Ray Adler fait étalage de ses énormes possibilités, même si on a la sensation qu’il retient un peu les chevaux.
Une ambiance presque à la Radiohead sur l’électro-épuré “Where I’m From” est contre-balancée par un chant de tendance plus classique.
Sur “We Move Around the Sun”, Abel Boquera vient discrètement rendre visite avec son clavier, car il est vrai que le paysage du morceau est surtout élaboré par les guitares de Jim Matheos qui offrent un écrin de choix à la magnifique mélodie du chant.
“Touch the Sky” évolue dans un style folk, légèrement “countrysant” et “No Maps” referme l’album de manière plus surprenante, avec son accompagnement hyper minimaliste au piano, cordes et claviers.
Une solide maîtrise, des morceaux bien écrits et quelques légères prises de risques sur les arrangements font de ce ‘Really Good Terrible Things’ une belle réussite. Pour qui est prêt à adhérer à l’ambiance mélancolique du projet, c’est la promesse de passer un bon moment. Celui-ci connaîtra-t-il une suite? Si l’inspiration et la volonté sont encore là, ce serait là une bien belle idée.
Formation du groupe
Ray Adler : Chant Jim Matheos : Guitares Musiciens additionnels : Gunnar Olsen : Batterie sur “Throwing Stones” et “Empty” Abel Boquera : Claviers sur “We Move Around The Sun”
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