Another Fork In The Road – 50 Years Of Kansas

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(4.5 sur 5) / InsideOut Music
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Rock Progressif

50 ans de musique de Kansas, c’est ce que propose le triple CD édité par InsideOut Music. Pas moins de 41 morceaux, couvrant tous les albums depuis l’éponyme de 1974 jusqu’aux derniers. Evidemment, du groupe originel ne sont plus présents que Rich Williams et Phil Erhart. C’est aussi l’occasion de se remémorer Robbie Steinhardt, récemment disparu, celui par qui le violon a acquis ses lettres de noblesse dans le rock. Tout de même, qui aurait parié que le garage band de Topeka se retrouve 50 ans plus tard avec le succès que l’on sait ? Son immense talent en est sûrement pour quelque chose. L’histoire du groupe est trop connue pour qu’on s’y attarde et ce triple album est là pour nous la refaire en musique. D’ailleurs l’histoire nous est faite à rebours : on démarre par la fin, pour terminer par les tous débuts. En fait, on ne commence pas tout à fait par la fin puisque c’est le premier morceau du premier album qui ouvre la suite des 41 morceaux proposés, avec le « Can I Tell You » par lequel tout a débuté, il est vrai présenté ici par les musiciens de 2022. Magnifique clin d’œil que cette « reprise ». Tout Kansas ou presque est dans cette courte chanson. Il suffira par la suite de développer la musique !

Les musiciens se succèdent, ils prennent de l’âge, … qu’importe ! Le son Kansas, l’ADN du groupe perdure et d’ailleurs, dès le deuxième morceau, le très récent « The Absence of Presence », l’on retrouve ce mélange de prog symphonique inspiré des YES et Genesis, de rock sudiste flamboyant à la Lynyrd Skynyrd, et cette manière totalement décomplexée et finalement très américaine de concevoir des thèmes musicaux généreux et héroïques. Bref, les grands espaces américains parsèment cette musique ! Si les deux derniers albums du groupe reprennent volontiers le style symphonique des débuts, dans une sorte de à la manière de modernisé, le retour aux sources culmine dans « The Voyage Of Eight Eighteen » de 2016, du moins c’est l’effet que ça me fait. Mention spéciale pour « Icarus II » et « Distant Vision » qui nous rappellent qu’au tournant des années 2000, le line-up original s’était retrouvé. C’est d’ailleurs à cette époque et pour cet album Somewhere To Elsewhere que je me suis « réconcilié » avec Kansas… On arrive dans les années 90 avec les versions orchestrales des incontournables « The Wall » et « Dust In The Wind ». Pourquoi pas …

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La toute fin du premier CD et la première moitié du second CD aborde la période rock / AOR des années 80 qui n’est pas ma préférée pour faire simple et court. En deuxième partie, avec les extraits de Vinyl Confessions, d’Audio-Visions et de Monolith qui montraient déjà les signes d’une évolution musicale de moindre ambition symphonique (doux euphémisme !), il reste quand même les tournures musicales et les sonorités uniques des seventies, et un morceau comme « On The Other Side » ne manque pas de souffle.

Le troisième CD aborde les chefs d’œuvres première manière, pas forcément tous d’ailleurs, mais il faut bien faire un choix ! Une version live très énergique de « Carry On Wayward Son », les incontournables « Magnus Opus », « Song For America » et « Icarus – Borne On Wings Of Steel ». « Death Of Mother Nature Suite» et « Journey From Mariabronn » nous ramènent aux tous premiers essais du groupe en matière de développements symphonique. A titre personnel j’aurais aimé voir y figurer le fabuleux « Hopelessly Human ».

Quand bien même vous auriez déjà les œuvres complètes du groupe, ce triple-CD me parait bien plus qu’un simple best of et vaut largement le détour. On se plonge avec délice dans l’histoire de cette musique à l’américaine qui voit loin et grand. L’ordre chronologique inversé des albums et des pistes pourra surprendre (moi je l’aurais plutôt fait en suivant l’ordre habituel, mais je manque sûrement d’imagination !). C’est néanmoins une façon originale de décrire d’où l’on vient, et qui nous fait revivre une histoire qui, pour les plus anciens d’entre nous, est aussi la nôtre !

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Formation du groupe

Billy Greer: Basse David Ragsdale: Guitares / Violon Phil Ehart: Batterie Rich Williams: Guitares Ronnie Platt: Chant / Claviers Tom Brislin: Claviers

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