Titres
- The Great Divide (13:13)
- Storm Warning (9:41)
- Runes (7:36)
- Leaf to Blade (5:36)
- This Jewel Was Ours (8:46)
- Sandcastles (4:54)
- Art and Craft (9:17)
Au fil de ses albums, John Holden a indéniablement acquis une grande maîtrise tant dans l’écriture musicale que dans la réalisation d’arrangements de haut vol, faisant intervenir au gré des morceaux un collège de musiciens expérimentés. Il y a d’ailleurs des noms que l’on retrouve à coups sûr dans sa discographie, par exemple un certain Pete Jones, aussi brillant et reconnaissable dans les vocaux qu’au saxophone. D’autres apparaissent régulièrement mais pas systématiquement, tels Luke Machin ou Michel St-Père. Vous avez besoin de diversifiez les voix, pourquoi ne pas faire appel à ses compatriotes Sertari et Iain Hornal ? Jon Poole se chargera quant à lui ici de quelques effets de basse supplémentaires. Voilà, vous avez le nouveau line-up de The Great Divide, le dernier né et 6ème album de John Holden.
Pour ce travail, le musicien anglais indique qu’il a souhaité jouer lui-même une bonne partie de la musique. C’est peut-être le gage d’un album encore plus personnel, plus intimiste ? Voyons cela. On débute par la piste-titre, accessoirement la plus développée. Un tempo calme, une ambiance mélancolique portée par le duo vocal mixte, pour nous parler des grandes divisions de ce monde, mais aussi plus simplement de ce qui peut séparer deux personnes. Au delà des voix, guitare et violon apportent qui une vitalité, qui une ambiance folk. Curieusement les vocaux ne sont pas crédités, et renseignement pris, j’apprends qu’ils ont été généré par l’IA, d’abord pour servir de guide puis définitivement conservés.
A peine moins développé « Storm Warning » passe le relai vocal à Pete Jones. Cette pièce au tempo modéré agit en fait comme un imperceptible mais irrésistible crescendo dans lequel la guitare de Luke Machin fait un excellent job.
Concernant « Runes », dans le livret qui accompagne le CD, il est mentionné la calme lumière d’une forêt. Voilà qui explique l’ambiance générale de ce poème médiéval habité par la voix surnaturelle de Sertari. Entre folklore et mysticisme, voilà un autre excellent morceau. « Leaf To Blade » sonne un peu comme une chanson des Eagles, country rock pourrait-on dire. Un message et un discours musical simples et directs, chanté par Iain Hornal et accompagné à la guitare acoustique, pour une belle ballade pleine de poésie.
« The Jewel Was Ours » maintient l’auditeur dans cette douce nostalgie qui baigne l’album en entier. Côté vocal, on reconnait à nouveau aisément les accents caractéristiques de Peter Jones. La chanson évoque plaisamment l’auteur anglais Colin Dexter et son Inspecteur Morse. Sur « Sandcastle », la basse funky de Jon Poole fait basculer la musique dans une ambiance jazzy, tandis que Sertari nous offre des accents de R&B / soul music.
Pour clore, « Art and Craft » revient aux racines britanniques, et même en Ecosse pour être précis. On y parle des Quatre de Glasgow, dont vous retiendrez qu’ils ont eu un important impact sur l’Art Nouveau. Ce dernier morceau est tout simplement un hymne à la beauté. La voix calme et posée d’Iain Hornal et la guitare de Michel St-Père sont les principaux protagonistes de ce morceau qui évolue dans une douce lumière. Le morceau démarre dans une sorte de fanfare un peu triste, mais dès l’arrivée du chant le ton devient serein et affirmé. A la moitié on note d’intéressantes sonorités rappelant le koto japonais. Il ressort de cette musique un sentiment de force tranquille, porté par la tonalité lumineuse de ré majeur qui parcourt l’ensemble du morceau.
Succédant à une série d’albums de haute qualité, dont le précédent Proximity & Chance était à mon avis un point culminant, John Holden nous propose avec The Great Divide (*) un album plus contemplatif, plus impressionniste. Les histoires qu’il nous raconte et les sujets parfois graves qu’il aborde, le sont toujours avec beaucoup de pudeur et de retenue, privilégiant la beauté musicale aux démonstrations de force. Au fil de ses œuvres, le musicien anglais a définitivement acquis ses lettres de noblesse en proposant un rock progressif moderne, et disons-le, d’une rare élégance !
(*) https://johnholden.bandcamp.com/album/the-great-divide
Formation du groupe
ohn Holden : Guitares, basse, claviers, production vocale et batterie - Iain Hornal : Chant (pistes 4, 7) - Peter Jones : Chant (pistes 2, 5) - Luke Machin : Guitare (piste 2) - Jon Poole : Basse (piste 6) - Sertari -: Chant (pistes 3, 6) - Michel St Pere : Guitare (piste 7)
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