
Titres
- Scratches (8:03)
- The Island Of Dispair (11:47)
- A Wordless Fable (11:20)
- The Showdown (20:16)
- Young Me, Old You (11:20)
- The Lizard Tale (5:25)
- La Resa dei Conti (20:21)
Alessandro di Benedetti, le musicien bien connu de Mad Crayon, des Samurai Of Prog (TSOP) et projets connexes, et accessoirement des pages de ProgCritique, revient en ce début 2023 avec une nouvelle sortie d’Inner Prospekt, son projet plus personnel. Il nous avait laissé avec un Grey Origin pour le moins futuriste et surprenant. Avec ce nouvel album, Canvas Three, il poursuit la série des Canvas dans laquelle il revisite ses propres compositions, habituellement confiées aux bons soins de l’équipe des Samurai au sens large. S’il ne bénéficie pas ici de la pléthore de musiciens du collectif TSOP, Alessandro peut compter sur quelques pointures pour accompagner sa science des claviers : Rafael Pacha, Federico Tetti, et Carmine Capasso. L’image ci-dessous vous indiquera mieux qu’un long discours et de façon pratique et synthétique, où trouver les versions originales des morceaux présentés ici.
Difficile de résister au symphonisme de Scratches, dans l’esprit et le ton d’un Genesis première période, pour lequel Alessandro prend des accents vocaux très gabriéliens et des tournures musicales dignes du meilleur Banks. La partie centrale du morceau est occupée par Carmine Capasso qui fait parler sa guitare et nous gratifie au passage d’un très beau.
Autre pièce de caractère, « The Island Of Despair » prend une teinte plus tragique, notamment avec une entrée en style classique à la fois sombre et grandiose. La partie suivante fait dialoguer orgue Hammond et voix, au-dessus d’une rythmique lourde et d’un staccato implacable. Solitude et désespoir sont palpables dans la musique, cependant qu’apparaît entre les parties chantées un motif au synthé quasi dansant et qui contraste étrangement avec le propos. Le passage central, au piano solo, très mélodique et très poétique, m’évoque quelque nocturne de Fauré dans ses progressions harmoniques. La suite permet à Rafael Pacha de faire chanter viole de gambe, flûtes et guitares électriques. Alessandro termine sur un solo de piano qui nous laisse perdus au milieu de l’immensité.
Les morceaux de bravoure s’enchainent, et à ce jeu-là « A Wordless Fable » n’est pas en reste ! Après une intro tout en délicatesse à la guitare acoustique, deux thèmes sont particulièrement excellents dans cette pièce éminemment symphonique : le premier qui surgit vers 2’15, mélodique, dansant et folklorique, léger et champêtre, auquel lui répond un deuxième thème (vers 3’05), sévère et grandiose dans sa progression harmonique. Quelle belle écriture musicale !
L’immense « Showdow », version anglaise de « La Reisa dei Conti », à l’origine véritable musique pour western, ne perd rien de son caractère initial : musique descriptive et haute en couleurs de toutes sortes. Le long solo de guitare central de Federico Tetti, le compère d’Alessandro dans Mad Crayon, est excellent. Les scènes musicales s’enchainent dans un tourbillon sonore, jusqu’à la coda sereine et lumineuse, précédée d’un court mouvement nerveux d’inspiration jazz rock.
Après les trépidations précédentes, place à une calme évocation de la continuité générationnelle. La voix d’abord grave et un peu neutre d’Alessandro prend petit à petit de l’altitude et des harmoniques plus riches. Le passage central instrumental, plus animé et syncopé vient rompre cette belle méditation.
Estampillé CD Only, « The Lizard Tale » contraste avec les morceaux précédents en restant dans un registre rock, voire pop-rock plus conventionnel, en tous cas bien rythmé et très plaisant à écouter. Un autre bonus est proposé, de grandes dimensions cette fois, puisqu’il s’agit de la version originale de « Showdown , « La Reisa dei Conti », histoire d’entendre cette fois ci de l’italien, ce qui donne à l’ensemble un lyrisme incomparable !
Comme pour les deux précédents Canvas, cette relecture de ses propres œuvres est éblouissante, et installe un peu plus Alessandro di Benedetti dans son costume de Grand du prog symphonique. Magnifico e grandioso !
Formation du groupe
Alessandro Di Benedetti : claviers, chant, batterie - Avec : - Rafael Pacha : guitare 12 cordes, guitare électrique et classique, viole de gambe, flûte piccolo, basse fretless, zyther et mandoline (2,3,5) - Federico Tetti : guitares électriques (4,6) - Carmine Capasso : guitares électriques (1,7)
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