Drops

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(4.5 sur 5) / Autoproduction
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Rock Progressif

Mad Crayon fait partie de ces groupes dont je connaissais le nom, mais pas vraiment la musique. Il faut dire aussi que ces transalpins, dont le premier album date de 1994, n’ont pas saturés les catalogues puisque le dernier né, « Drops », n’est que leur 4eme album et qu’il faut remonter à 2009 pour découvrir son prédécesseur, « Preda ». J’avoue bien aimer découvrir les albums de prog italien, puisqu’en général, la surprise est au rendez-vous ! Pour « Drops » elle fut même excellente d’où ces quelques lignes.

Le rock progressif italien ne peut se réduire à quelques mots-clés, mais on peut le caractériser par une science des claviers, un art consommé de la mélodie et du lyrisme vocal (c’est valable pour la musique italienne de tous temps !). Le chant le plus souvent en italien est évidemment un marqueur fort. Nous avons évidemment tout cela avec Mad Crayon, à un détail près sur ce dernier album, à 99% le chant est en … anglais.

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L’album commence par un « Sort Of Incoming » qui délivre une musique d’atmosphère aux synthés, avant de lancer un « Bloody Days » moins élégiaque, avec son rythme à 6 temps bien soutenu au piano. La voix masculine doublée à l’octave par la voix féminine donne un côté assez rock FM à la première partie du morceau. La deuxième partie avec passages instrumentaux, et passages vocaux plus lyriques donnent une richesse supplémentaire à la musique. Changement de style pour « Where You Cannot Lie » qui se lance dans une longue intro à la guitare acoustique sur des harmonies assez bluesy qui, après un ultime riff de guitare électrique, laisse place à une belle partie instrumentale qui se conclut sur une excellent cadence d’Alessandro Di Benedetti au piano. La fin reprend le rythme blues de l’intro.

On enchaine pour 10 minutes d’impro instrumentale pour une évocation musicale simiesque, « The Ape » dans laquelle nos musiciens s’amusent ! A contrario, « Evening Comes » est une ballade très mélodique et admirablement harmonisée, lorgnant parfois du côté du smooth jazz. Une courte impro instrumentale musclée « Disturbed Love », lance un « Down The Trench » dont l’intro au piano est un pur bonheur, oscillant entre tons mineurs et majeurs. Nous sommes dans les tranchées, avec tout ce que cela peut laisser supposer … le chant est mélancolique à souhait. Plus loin un autre superbe moment de piano délivre des harmonies quasi debussystes (5’20) avant de lancer un étonnant passage lumineux chanté cette fois en italien !. Un des sommet de l’album à n’en pas douter.

Retour à une musique plus débridée avec « Mad Crayon Run » – orgue, guitares et basse à la fête sur une batterie qui ne faiblit pas. Scintillement et paillettes musicales pour « The Glitter Of Your Life » avec son délicat solo de piano électrique, puis de piano tout court. Quelques passages rock plus classiques, et un refrain – Who Are You – qui m’a fait penser à celui des Who de 1978. Et puis par ici la sortie avec the « Way Out » et ses étranges synthés.

Et voilà une heure de musique alternant pistes rock progressives plus « classiques » et pistes instrumentales plus expérimentales à la Ozric Tentacles dans un savoureux mélange à l’italienne. Claviers de toutes sortes et vocaux sont évidemment la partie immergée de l’iceberg, sans parler d’une vraie science de l’écriture musicale. Si j’en crois la profession de foi d’Alessandro Di Benedetti, de Daniele Agostinelli, de Federico Tetti et de Daniele Vitalone, faire de la musique est la bénédiction de leur vie et leur plus grand souhait est que leur musique touche le plus grand nombre. Puisse ces quelques lignes y contribuer modestement et vous convaincre de vous plonger dans cette musique foisonnante et inspirée !

Ciao !

Formation du groupe

Alessandro Di Benedetti : claviers, piano, chant - - Daniele Agostinelli : claviers, voix - - Federico Tetti : guitares, claviers, voix - - Daniele Vitalone : basse, guitares, claviers - Avec: - Nicolas Bonneyrat : batterie - - Max Saidi : batterie - - Giovanni Maucieri : batterie - - Chris Brush : batterie - - Nicole Carino : choeurs

🌍 Visiter le site de Mad Crayon →

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4 sur 5

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