
Titres
- Preparing For Life (1:24) 2. Screams & Whispers (8:13) 3. This Day (7:12) 4. Rubber People (5:51) 5. Common Rise (6:54) 6. Entropy (4:05) 7. Cherish (10:06)
How Far To Hitchin, ou HFTH en abrégé, voilà un nom dont vous n’avez sans doute pas entendu parler, les infos disponibles n’étant pas légion. Mais je peux déjà le dire d’entrée, ce Screams & Whispers, je suis bougrement content de l’avoir déniché. Paul Dews, compositeur et multi-instrumentiste natif d’Hitchin, dans le comté d’Hertford (nord de Londres), se cache derrière le nom énigmatique de son projet musical. L’album dont il est ici question est son 3ème opus. Ses influences musicales vont d’Anthony Philips à Radiohead et XTC, en passant par Kate Bush, Peter Gabriel, Pink Floyd et bien d’autres encore. A vrai dire, d’une piste à l’autre vous ne savez jamais ce que vous allez entendre : prog ? rock ? punk ? jazz ? électro ? Un peu tout ça en fait, par petites touches subtiles.
On démarre par un court chant polyphonique a capella et à 3 voix me semble t’il. Surprenant ! Même qualificatif pour la piste-titre qui déroule d’abord son motif rythmique électro et enchaine sur une partie chantée aux accents gabriéliens. D’ailleurs on retrouve ici l’ambiance de certains albums solos de l’ex de Genesis. On retrouve aussi cette ambiance sur la piste suivante « This Day ».
« Rubber People » après une intro très new age s’élance dans un électro-pop haut en couleur. Je ne sais pas qui sont ces gens en caoutchouc qui embêtent notre musicien, mais voilà une piste un rien excentrique comme Steve Hackett sait aussi très bien le faire. A cette musique trépidante succède un lent et nonchalant « Common Rise » dans lequel la musique se met peu à peu en place : bruitages, piano avec son motif répétitif, voix. Après un climax vers 3’30, un nouveau développement instrumental relance le thème de piano et le chant mélancolique du début. Une pièce rêveuse qui restera dans des tonalités mineures.
Changement de style et une autre belle surprise que cet « Entropy ». La thermodynamique dans son 2eme principe nous enseigne que cette dernière ne peut qu’augmenter (pour un système isolé). Oui je sais dit comme ça, ça n’est guère poétique. Par contre, son évocation musicale par Paul Dews est un petit joyau acoustique avec son rythme ternaire et dont le thème, d’abord énoncé à la mandoline (ou un instrument du même genre), est d’une simplicité et d’une efficacité remarquables. Le thème est proposé une deuxième fois transposé en mode mineur avant le retour de la joyeuse ritournelle (que je qualifierai d’italienne faute de mieux). On aborde maintenant la dernière piste, dont j’avoue humblement qu’elle m’a transporté. Il y a des musiques qui dégagent un sentiment de plénitude et de sérénité, « Cherish » en fait indéniablement partie. Et pourtant on débute sur une ambiance plutôt mélancolique, rendue même un peu inquiétante par cette note de basse tenue (un sol grave). Une première rupture pour interpeller plusieurs fois l’auditeur avec le mot cherish, quasiment sous une forme interrogative. Et puis une superbe transition vers un sol majeur lumineux et les mots cherish prennent soudain de l’altitude. Une superbe modulation harmonique qui va crescendo nous amène progressivement vers un la majeur grandiose et la guitare électrique reprend le thème d’«Entropy ». Du grand art que ces deux dernières pistes !
Il y a des albums qui vous surprennent, parce que l’inhabituel succède à l’inattendu et vous plongent dans un monde musical d’une richesse peu commune. Screams & Whispers est indéniablement de cette trempe. Mais il n’est pas tout d’être original, encore faut-il faire de la musique et je dois dire que celle Paul Dews m’a conquis par son mélange subtil d’influences, une grande qualité d’écriture et une belle maîtrise du contre-pied (musical). Un petit tour sur le site de l’artiste et vous découvrirez également ses talents picturaux (*). Le mieux est que vous rendiez-compte par vous-même et que vous vous rapprochiez d’Hitchin !
(*) Cela me fait également penser à un autre artiste d’origine anglaise, Martin Springett (The Gardening Club) qui manie également avec bonheur tant l’art musical que l’art graphique.
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Posted by Facebook on Friday, December 5, 2014
Formation du groupe
Paul Dews - Le chant et tous les instruments
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