Solar Music Live

Par

(5 sur 5) / Brain
Categories
Krautrock Rock Progressif Rock Psychédélique Space Rock

Le 7 Avril 1978 fut enregistré l’album ‘’Solar Music Live’’ (publié en Septembre de la même année).

En 1970, le guitariste Gerd-Otto Kühn (‘’Lupo’’), le chanteur Stefan Danielak (‘’Wildschwein’’) et le batteur & poly instrumentiste Joachim Ehrig (‘’Eroc’’) bénéficiaient déjà de l’expérience de 150 concerts avec leur précédent groupe The Crew (psyché, blues, RnB/ 1966-1969) lorsqu’ils formèrent Grobschnitt en 1970. Quatre ans plus tard, ils furent rejoints par le nouveau bassiste Wolfgang Jäger (‘’Popo’’) puis le claviériste Volker Kahrs (‘’Mist’’), réunissant ainsi le line-up classique à partir du troisième album ‘’Jumbo’’.

Ce quintette originaire de Hagen près de Dortmund dans la région Nord Rhénanie/Westphalie, se distingua rapidement de la grande nébuleuse psychédélique allemande (Krautrock) dans un registre space rock cher à Pink Floyd (jusque dans les effets sonores) , Hawkwind ou encore leurs compatriotes Eloy dont l’évolution fut comparable à la leur sous bien des points au fil de cette décennie. En effet, dans cet univers musical également proche de Gong (période Steve Hillage), le répertoire de Grobschnitt culmina peu à peu dans une belle dimension symphonique plus proche de Yes, à l’instar de ‘’Jumbo’’ (1975) et surtout ‘’Rockpommel’s Land’’ (1977), véritable référence studio du groupe. Mais ce fut en public que cette formation allait le plus brillamment s’illustrer avec l’emblématique ‘’Solar Fire Live’’. Publié chez Brain, un important label allemand qui hébergeait également les groupes Jane, Guru Guru, Novalis, Neu!, Schicke Führs & Fröhling, Anyone’s Daughter et Klaus Schulze, cet album enregistré au concert de Müllheim, présentait en public, une setlist de quatre plages inédites extrapolant les trois parties de sa pièce de résistance ‘’Solar Music’, reprise d’une suite de 33 minutes en deux mouvements ayant couvert intégralement le second disque du double album ‘’Ballerman’’ en 1974.

Le tout formait ainsi un ensemble homogène et mélodique de près d’une heure, fort décemment produit, autour d’une musique quasiment instrumentale, le chant du second guitariste ‘’Wildschwein’’ n’étant présent que sur la première plage. Portés par la section rythmique du brillant batteur (et showman doté d’un grand humour) Joachim H. Ehrig (‘Eroc’) et des parties de basse hypnotique de Wolfgang Jäger (‘Popo’), enveloppés dans les nappes d’orgue et synthés, les interplays et parties souveraines de six-cordes émaillées des solos du premier guitariste Gerd-Otto Kühn enluminaient ces 54 minutes de musique cosmique et envoûtante, alternativement énergique et planante, ponctuée de courts intermèdes sonores ou narratifs, parfois délirants ou burlesques, comme au milieu de ‘’Mülheim Special’’. Cette flamboyance et ce groove galvanisaient particulièrement la cinquième piste ‘’Otto Pancrock’’ prolongée par le symphonique ‘’Golden Mist’’ emmené, cette fois, par le claviériste Volker Kahrs (‘Mist’’) aux Fender Rhodes, orgue Hammond, synthétiseur à cordes et mellotron. Cette musique indéniablement solaire reste dans l’histoire du rock, l’un de ces moments privilégiés réunissant des musiciens en état de grâce et en parfait osmose.

En dépit d’un contexte en pleine vague punk, et dans un paysage musical peu à peu transformé par la floraison du glam rock et l’avènement du disco, le combo allemand venait de produire l’un des plus grands Live de l’histoire du rock progressif (Prix du public Rockpalast 1978), une galette prenant largement sa place aux côtés de ‘’Yessongs’’, ‘’Colosseum Live’’ ou ‘’Welcome My Friends, To The Show That Never Ends’’. Ajouté à ‘’Rockpommel’s Land’’, ‘’Solar Music Live’’ désigna tout naturellement Grobschnitt comme l’un des principaux ambassadeurs d’outre Rhin en Europe. S’agissant tout autant, comme le montrait l’illustration de pochette, d’un fascinant spectacle visuel (pyrotechnie, jeux de lumière, mise en scène théâtrale et humoristique en masques et déguisements non seulement des musiciens mais également des ‘roadies’ accompagnant l’organisation), il est juste regrettable qu’aucune vidéo n’ait été enregistrée en la circonstance. Après la sortie d’un album de transition (‘’Merry-Go-Round’’) en 1979, Grobschnitt suivit ensuite la mouvance new wave allemande des années 80 (Neue Deutsche Welle) jusqu’à la dissolution du groupe à l’aube de la décennie suivante.

Remasterisé à partir de 1998 avec deux plages bonus (‘’The Missing 13 Minutes’’ et ‘’Vanishing Toward The East’’), ‘’Solar Music Live’’ fut réédité en Décembre 2024 pour L’Europe (Brain/Universal/Vertigo) dans un format CD + Vinyle + Blu-Ray remixé par ‘Eroc’ en audio 5.1 Surround.

Formation du groupe

Stefan Danielak (Wildschwein) : chant, guitare - Gerd-Otto Kühn (Lupo) : guitare, choeurs - Volker Kahrs (Mist) : claviers, chant - Wolfgang Jäger (Popo) : basse - Joachim Ehrig (Eroc) : batterie, synthé, chant

🌍 Visiter le site de Grobschnitt →

Partager cette critique

👇 Recommandé pour vous

Cyclone

Par Tangerine Dream

3.5 sur 5

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *