J’ai choisi de remettre la lumière sur « Cyclone » (1978) du groupe allemand TANGERINE DREAM le chantre emblématique de la musique électronique et synthétique des années 70 et 80. Je les ai découverts quelques années plus tôt avec l’achat de « Ricochet » en 1975. Cet album ma vraiment séduit par ses longues séquences enregistrées et pour la plupart improvisées, au cours de concerts en Angleterre et en France. Je les ai suivis depuis ce moment avec l’acquisition d’albums comme Stratosfear (1976), Force majeure (1979), White eagle (1982) et bien plus tard Rockoon (1992) et je l’avoue depuis ce dernier plus rien. Il faut dire que leur musique ingurgitée à haute dose peut provoquer l’indigestion, je parle pour moi, bien entendu, et leur abondante production, plus ou moins inspirée, ne parle pas nécessairement en leur faveur.
Revenons à « Cyclone » le premier album de Tangerine Dream sans Peter Baumann (carrière solo oblige) et le seul depuis le début de leur carrière à être chanté, deux titres sur trois. Vraiment un grand bouleversement dans l’orientation du groupe, un désappointement des fans de la première heure et une désapprobation quasi générale de la presse spécialisée. Pour ma part cette nouveauté n’était pas pour me déplaire, je pensais déjà que la formation se mordait la queue et quelle devait se renouveler, des combos comme Kraftwerk avec Trans europe express (1977) commençaient à leur damer le pion au niveau de l’originalité et de la créativité. Alors ce remue-ménage n’était pas pour me rebuter loin s’en faut !
« Bent Cold Sidewalk » (13:05 minutes) ouvre l’album, un titre aux allures prog rock symphonique qui s’éloigne des prestations électroniques habituelles du groupe. Toujours sur un tempo enlevé, supportant le chant énergique de Steve Joliffe qui est ma foi fort agréable, le tout renforcé par les envolées grandiloquentes des synthés. Un passage plus calme et planant où la flûte qui entre en jeu s’intercale avant la reprise de la première thématique et la relance du chant jusqu’au final. Ouais, un sacré bon morceau bien vivifiant comme je les aime, en vérité ils m’ont bluffé, jamais je n’aurais pu imaginer Tangerine Dream bâtir ainsi un morceau de rock progressif aussi bien ficelé ! Bien plus anecdotique mais chanté aussi « Rising runner missed by endless sender » aux lignes atmosphériques typiques de la formation est à zappé tant le manque d’inspiration est évident.
Tangerine Dream rentre finalement au bercail de ses racines avec le long « Madrigal Meridian » un instrumental (20:28 minutes). Démarrage sur un tempo plutôt lent mais qui se développe en boucles progressives jusqu’à l’arrivée de la batterie (eh oui !). La musique plutôt démonstrative s’envole sur un rythme effréné les guitares distillant parcimonieusement des phases vigoureuses et intenses, les contributions du violon synthétique délivrent quant à elles une noirceur inquiétante.
L’album atypique de Tangerine Dream est bien « Cyclone », avec une incursion appréciée (ou pas) dans le monde du rock progressif !
Formation du groupe
Steve Joliffe -- Klaus Krieger -- Edgar Froese -- Christopher Franke
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