How will all this end ?, que l’on pourrait qualifier de disque Prog-Folk, ne manque pas d’attrait. En neuf titres Erewän nous dépeint une histoire contre la violence, la guerre, la haine absurde et les comportements de l’humanité. Une plongée profonde dans la nature psychologique humaine et ce qu’elle a pu engendrer dans l’Histoire. L’album se présente comme un canevas que l’on déroule au fil de l’écoute.
L’on démarre par un instrumental, « Rising sun on the Shore » qui évoque avec quiétude nos origines, la nature, bien sûr, et cette mer qui nous a fait naître se mouvant inlassablement balayée par le vent et réchauffée par le soleil. Une composition calme et spirituelle où souffle, si l’on veut faire un rapprochement musical, des influences proches de Camel. Le devenir avec « Childhoods », nos enfants, ils feront l’avenir et subiront l’évolution quelle qu’elle soit, premier titre chanté par Erewän d’une voix claire et forte. La composition s’apparente à un rock puissant teinté de folk celtique ponctué par les interventions judicieuses d’Alexandre Lamia à la guitare électrique.
L’éducation reste le maître mot de nos civilisations (évoluées ou pas), sans elle point de salut, il faut marcher droit, « Walk Away » nous entraîne dans une ballade plutôt facile d’accès où le chant devient plus feutré et l’ajout d’une trompette (du moins ça y ressemble) lui donne un petit air de musique ‘Mariachi’ loin d’être désagréable. Avec « Headline » la responsabilité de chacun est mise en exergue, une pièce douce, mélodieuse et élégante avec un parti-pris du dépouillé et d’une prédominance acoustique. Le folk est à l’honneur dans « The Banshee’s Keening » qui évoque une légende irlandaise, celle d’un Banshee (créature féminine surnaturelle) errant dans la campagne effrayant la population. Le reflet, peut-être, de notre image associée à cette peur de la grande faucheuse. Une composition remuante et propice à bouger.
Une évocation du moyen âge et de l’inquisition « Witches of the Middle Ages », un fléau de cette époque ancienne que l’on croyait révolue mais qui vient à nouveau hanter nos sociétés. Une ambiance médiévale qui commence avec les crépitements d’un feu de bois et tel un ménestrel Erewän nous conte sur une complainte douce et subtile les aléas et contraintes de cette (notre) terrible période. Vous êtes nés sous une bonne ou une mauvaise étoile, c’est le destin, dit-on, « Twist of Fate » explore le sujet avec une ballade sombre et poignante rappelant l’atmosphère musicale du ‘Black Satin Dancer’ de l’excellent ‘Minstrel In The Gallery’ (1975) de Jethro Tull.
La nature humaine est-elle mauvaise ? Erewän dans « Evil in Us », le morceau le plus long de l’album (+de 8min), donne l’occasion au musicien de développer ce thème avec une sorte de candeur qui cache bien son jeu. Une mélodie qui colle parfaitement au sujet, douce, ample et parfois violente avec ces breaks cassants qui s’accouplent aux lamentations d’un harmonica (?) avant de regagner des paysages sonores urbains où hurlent les sirènes. L’album se clôt par l’instrumental « Highlands » qui nous laisse imaginer, sources limpides, vallées profondes, montagnes verdoyantes, et peut être enfin, le bonheur de vivre, mais le grondement soudain de l’orage, en fin de composition, ne nous laisse rien présager de bon ?
How will all this end ? (Comment tout cela finira-t-il ?) Va vous faire voyager dans un monde musical où les influences celtiques et rock progressif se côtoient habilement en mélangeant allègrement les ambiances, dans des compositions finement ciselées remplies d’une émotion à fleur de peau !
Formation du groupe
Erewän : Paroles et musique, chant, guitare, basse, batterie, Flûte - Eric Bouillette : Violon sur ''Highlands'' - Alexandre Lamia : Guitare sur ''Childhoods'' & ''Highlands'