The Tears of Chronos

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(4.7 sur 5) / Torus Records
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Rock Electronique Rock Progressif

Detlev Schmidtchen, ex-Eloy (période 76/79), poursuit sa carrière solo avec ‘The Tears of Chronos’ qu’il annonce comme étant le dernier album de son long parcours musical. Il a donc mis les petits plats dans les grands pour cette ultime production, ni plus ni moins qu’un concept album (Détail ici) en partie chanté par Claudia Roggendorf. Un changement radical, lui qui nous avait habitué à des réalisations purement instrumentales.

Dix titres illustrent ‘The Tears of Chronos’ qui démarre avec « The Beginning of the Hike ». Une composition dans le registre habituel de Detlev, paysages sonores synthétiques et célestes se développent lentement avant que n’intervienne le chant de Claudia qui donne à la mélodie un ton grave et sentencieux. L’instrumental « Among the MacKays » nous rappellera dans sa forme, avec sa belle ligne de synthé-basse, certaines compositions de Tangerine Dream voire J.M. Jarre.

Changement d’atmosphère pour « Folk of Cold » avec une première partie nous entrainant dans un monde sans lumière où la froideur de la mélodie se fait sentir, mais à partir de 2’40 son rythme s’accélère et éclot sur une douce mélodie sublimée par la voix de Claudia, à la fois sensuelle et envoutante. Une ambiance donnant l’impression de flotter dans les airs imprègne, sur plus de six minutes, « Poem of an Iceberg », un vol en apesanteur ponctué par quelques passages narratifs. Renforcé par les envolées grandiloquentes des synthés, « 1976 » s’inscrit musicalement dans un rock spatial se développant en boucles progressives sur lesquelles la voix énergique et grave de Claudia se pose renforçant la dynamique de la mélodie.

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Les guitares en ouverture de « Reaching the Realm » lui donne un ton un peu plus heavy que le reste de l’album, le refrain est martelé par la chanteuse et le break des claviers de Detlev nous replonge dans un bain de jouvence typé années 70. Les claviers planants remplissent les nombreux climats de « Voice of Pain », le titre le plus long de l’opus (8’30’’), évoluant sur un rythme nonchalant et chaloupé, celui-ci nous rappellera par ses lignes atmosphériques typiques et son chant le Tangerine Dream de l’album « Cyclone » (le premier où le chant faisait son apparition). C’est peut-être la composition là moins accessible de l’album, mais elle reste très agréable.

Quelques cordes de synthé s’invitent dans « L´aveu d´Arvad », où le chant est en français, l’accordéon est aussi présent dans son break. Véritable bizarrerie, mise en valeur par le chant guttural de Claudia qui transforme une mélodie sans prétention en l’un des moments forts de l’album. Une séquence familière et plutôt caricaturale du genre space/rock, une pincée de Vangelis une autre d’Ash Ra Temple, pour « The Summoning of Harmony » à la musique démonstrative s’envolant sur un rythme rapide et un final vigoureux et intense à la sauce symphonique. La rythmique d’un mouvement pendulaire imprime sa force brutale sur le titre final « Clockwork », riche en termes de sonorités, avec son mélange de rock électronique puissant et sa mélodie aux refrains addictifs.

The Tears of Chronos’ est un album qui montre, une fois de plus, la capacité de Detlev Schmidtchen, à écrire de belles mélodies assorties de paysages sonores space/rock somptueux et à leur donner une légère coloration prog. Detlev nous propose ici un de ses meilleurs albums, il n’y a plus qu’à espérer que celui-ci ne soit pas son chant du cygne.

Formation du groupe

Detlev Schmidtchen : tous les instruments - Claudia Roggendorf : chant

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