Second album pour Coma Rossi. Le groupe a connu de nombreux changements depuis son premier essai discographique en 2018. Originaire de Bangalore en Inde et alors constitué de quatre membres, il est aujourd’hui devenu un duo partagé entre l’Allemagne et l’Angleterre, le lien étant assuré par Gaurav Govilkar qui assure quasiment l’intégralité des instruments, à l’exception de la batterie. Plus que Prog, je dirai que l’album ‘Void’ se positionne côté Post Rock, la sonorité globale de Coma Rossi ayant pris un tournant plus lourd, plus dark. D’ailleurs, la thématique du disque colle parfaitement avec cette sonorité : “Coma Rossi tente d’atteindre un silence contemplatif et une mélancolie familière enveloppés par des guitares atmosphériques et saturées, des textes introspectifs et des sons de batterie explosifs, comme lors de la préparation pour une tempête en mer.”
“Wither” est une intro instrumentale basée sur des arpèges de guitare saturée et de nappes de clavier. Celle-ci fait place à la lourdeur épaisse de “Waves of Time” qui contient de nombreuses parties de guitare intelligemment entremêlées. Je reste un peu moins convaincu par la performance vocale qui me semble un poil fragile face à ce mur sonore. On notera également le travail de relance de Diane Galen à la batterie qui parvient à maintenir une dynamique tout au long du titre.
C’est un peu le même mood qui habite “Burning”, sur lequel j’ai trouvé une pointe de The Smashing Pumpkins. Le morceau est basé à nouveau sur des empilements de couches de guitares, et une approche très minimaliste du chant, 80% du titre étant instrumental.
Une ambiance apaisée arrive enfin grâce à la guitare acoustique de “Falling Apart” et ses accords étranges. Une guitare électrique apparaît ensuite, puis de discrètes nappes de claviers, avant de faire place à une explosion sonore qui accompagne la fin du morceau. Une belle réussite.
Hommage au groupe Mars Red Sky? Pas sûr… même si le titre “This Red Sky” peut présenter quelques similitudes. Long développement instrumental (ou presque) habité de guitares rageuses et de batterie au groove lourd, il ravira les amateurs de Stoner et Post Rock. “Oblivion”, d’approche plus immédiate malgré sa rythmique impaire, a été sélectionné comme single, et propose à nouveau une sonorité très épaisse quitte à noyer parfois le chant principal.
Les couplets de “Small Ideas” se veulent plus aériens et lumineux, en particulier grâce à l’apport des doubles voix, mais les guitares rugissantes ne sont pas en reste ainsi que les nombreux changements rythmiques de la batterie pour en faire un des sommets de l’album.
Très orienté Ambiant et certainement morceau le plus Prog du disque, le quasi instrumental “Farm of Lights” évoque Pink Floyd pour un voyage planant au son de la voix de Thomas Huy.
Le titre de clôture “In Circles” évolue dans une ambiance mélancolique en reprenant les éléments musicaux du reste du disque, pour en faire un morceau à lourdeur fragile.
Axé sur la thématique de la perte et du manque, ‘Void’ penche du côté obscur des sentiments. Ceci explique sans doute la différence de style avec le premier album du groupe. Bien que devenu duo, l’écriture de l’ensemble des titres est l’œuvre de Gaurav Govilkar qui a gravé sur disque le fruit d’une tristesse palpable. Disponible le 18 Juillet 2024.
Formation du groupe
Gaurav Govilkar : Guitares, Basse, Claviers, Voix (sauf “Farm of Lights”) - Diane Galen : Batterie - Thomas Huy : Voix sur “Farm of Lights”
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