Halfway Between Heaven And Mirth

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(4.7 sur 5) / 8Merch
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Rock Progressif

A ProgCritique on aime beaucoup Argos et nous avons chroniqué leurs 2 derniers albums. Cette fois c’est moi qui officie et c’est avec grand plaisir que je découvre leur nouvel album, Halfway Between Heaven And Mirth, qui ajoute une nouvelle pierre dans un édifice débuté en 2009 et qui compte pas moins de 6 réalisations. Le présent line-up est similaire à celui du précédent et excellent The Other Life, et on retrouve donc autour des pères fondateurs Thomas Klarmann et Robert Gozon, les talentueux Ulf Jacobs (dont je suis fan des albums solos) et Bogáti-Bokor Ákos. Et comme si cela ne suffisait pas, on note la présence de rien moins qu’Andy Tillison, Marek Arnold, ou encore Alexej Tolpygo au violon.

Les connaisseurs savent déjà combien le groupe se nourrit d’influences jazz, classique et folk, avec une forte composante Canterbury, et ce dernier opus n’y déroge évidemment pas. Caravan ou Harfield And The North ne renieraient pas les 6 premiers morceaux, que ce soit dans le style musical ou le format concis, tout cela remis évidemment au goût du jour. Mais comme sur d’autres albums, Argos sait aussi faire plus long et développé, avec un final dépassant allègrement les 20 minutes !

Je vous laisser découvrir le narratif qui accompagne cette sortie : L’album est un voyage sonore qui équilibre une profonde introspection avec des moments de légèreté, explorant les dualités de l’existence. Avec des mélodies luxuriantes, des passages instrumentaux complexes et des paroles évocatrices, « Halfway Between Heaven and Mirth » capture l’essence de l’évolution musicale d’Argos.

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Muni de ce descriptif alléchant, appuyons sur le bouton marche et lançons « Marshmallow Moon », un morceau léger et bondissant dans le style d’une certaine Golf Girl qui sévissait dans les années 70. Une telle mélodie pétillante ouvrait également l’album précédent, avec « Chameleon Sky ». C’est une bonne habitude ! Pour être courte cette pièce introductive n’en est pas moins riche sur le plan musical et instrumental. Un peu plus développé et tout aussi enthousiaste, « The Fire Of Life », largement basé sur l’utilisation de claviers vintage, laisse une belle place au sax de Marek Arnold et au final il y a quelque chose de R&B à la Steely Dan dans cet excellent morceau.

Sur « Fidgety Philip », vous reprenez la sauce précédente, y ajouter quelques touches latines, un étrange ou plus exactement inattendu pont instrumental au violon, et vous obtenez à nouveau un morceau brillant. A la suite des ces trois pistes plutôt énergiques, « Fontanelli’s Dream », un mid-tempo vient ravir nos oreilles d’un moment plus calme et acoustique. La voix dans un registre un peu grave donne de la profondeur à ce chant calme et déterminé. « Make Smile » avec ses cordes pincées pour énoncer un thème syncopé est un autre beau morceau aux sonorités anciennes, parsemé de touches jazz rock.

Avant de se lancer dans la longue fresque finale, « The Other Life » est une petite perle musicale légère et amusante, qui me rappelle une certaine « Ballad Of The Decomposing Man » du sieur Hackett. Vous voulez un récapitulatif de l’art d’Argos en un seul morceau ? « Daedalus Machines » y répond avec brio par une suite en 8 parties enchainées. Cela commence sur un simple duo voix / guitare acoustique de toute beauté (« Contemplation »). La musique prend peu à peu de l’ampleur jusqu’au « Pandemonium » qui fait succéder à la dentelle musicale un passage martelé à la Jethro Tull. A partir de 12’30, un autre temps fort de la suite : quelques accords de piano électrique accompagnent le sax et on retrouve un moment jazz-rock à la U.K. Superbes harmonies ! La dernière section (« Fortitude ») reprend là où le morceau avait commencé, avant de filer vers la coda dans laquelle la guitare électrique emmenée par quelques accords conclut dans un relatif dépouillement.

En bonus, l’auditeur retrouvera une version alternative (quoique peu différente) du morceau introductif. Aucun doute à avoir, Halfway Between Heaven And Mirth (*) est un grand album de musique et on tient là peut-être le meilleur d’Argos. J’ai déjà cité ici quelques groupes essentiellement anglais, pour tenter de caractériser le style musical, et de façon globale on peut certainement y ajouter Gentle Giant et VDGG. A vrai dire, Argos dispose de sa propre personnalité musicale, et si aviez en tête le cliché d’une musique allemande un peu cérébrale ou du moins sérieuse, ce groupe virtuose délivre au contraire une musique riche d’émotions, d’une musicalité très fluide et de mélodies qui font mouche.

(*) https://argos.bandcamp.com/album/halfway-between-heaven-and-mirth

Formation du groupe

Thomas Klarmann : basse, flûte, chant, claviers et guitare acoustique - Robert Gozon : chant, claviers et guitare électrique - Bogáti-Bokor Ákos : guitares électriques et acoustiques, chœurs - Ulf Jacobs : batterie, percussions, chant et claviers - Invités : Andy Tillison : claviers - Marek Arnold : saxophones - Alexei Tolpygo : violons

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