Snapshot

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(4 sur 5) / Autoproduction
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Rock Progressif

Pour cette chronique, je vous propose de sortir des sentiers battus, en tous cas en ce qui me concerne, pour nous intéresser à un duo allemand au nom est énigmatique – cHoclat FRoG -, et dont la musique ne l’est pas moins. Si dans ce qu’on nomme globalement la musique classique j’ai un fort penchant pour celle dite moderne ainsi que contemporaine, en matière de rock progressif je suis plus sage, me frottant assez peu avec le genre dit R.I.O./ avant prog S’il faut tenter de classer l’album « Snapshot » dont il est question ici c’est du côté d’un certain avant-gardisme qu’il faut se tourner. On ne cherche pas à satisfaire l’oreille – les sons sont très souvent saturés -, et on n’y trouve pas non plus les enchainements harmoniques et mélodiques propres à rassurer l’auditeur. « Snapshot » est avant tout une expérience musicale, mais je vous rassure, parfaitement intelligible.

Le duo familial Rainer Ludwig (vocaux, batterie, percussions, claviers) et Tim Ludwig (guitare, basse) avait initialement dans l’idée une piste unique d’une heure, mais pour des raisons pratiques « Snapshot » se décline finalement en 11 instantanés musicaux qui s’enchainent plutôt bien. Quelques musiciens supplémentaires officient sur certaines pistes, notamment le guitariste Christof Engel qui participait avec Rainer et Tim à un précédent projet musical The Stock.

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Influences prog et jazz, sonorités sans concessions et timbres inhabituels, vocaux en style parlé, guitare acérée, atonalisme fréquent … Voilà quelques qualificatifs qui me semblent caractériser « Snapshot ». Vous retrouvez tous ces ingrédients dès la « Part I (Opposites) », le solo d’orgue en plus et un étonnant passage au xylo. Après une intro à la basse, « Part II (Army of the wise guys) » offre un thème puissant au synthé, presque mélodieux, avant le passage de relais à une guitare bien distordue ! Un peu de parler français lance le délirant « Part III « Philosophers ».

Les parties s’enchainent dans un mouvement sombre et irrépressible et il faut arriver à « Part VI (Everything…) » pour un moment plus calme et acoustique, très court cependant. « Part VII (Monsters – I need more bucks!) », une des pistes les plus développées de l’album propose en son centre un excellent développement instrumental essentiellement rythmé par la basse et le piano, et un passage en accords répétés rappelant Stravinsky ou Bartok. Ca sera ma piste préférée. Une belle intro au piano adroitement syncopée lance « Part VIII (Metropolis) », tandis que l’entame de « Part IX (The drinker) » fait penser à un hard rock des 70’.

Les quasi 9’ de Part XI (Where language ends music begins) clôturent l’affaire sur un mode quasi instrumental qui fait la part belle aux guitares saturées sur une rythmique rapide. Sans aucun doute « Snapshot » sort de l’ordinaire et nécessite plusieurs écoutes pour s’en imprégner. Les fans d’une musique un peu expérimentale y retrouveront des ambiances déjà maniées par Frank Zappa et quelques groupes français des 70’ dans la mouvance de Magma. La musique de cHoclat FRoG est inventive mais âpre et sans concession, mais comme je le dis parfois dans ces pages : c’est une bonne occasion de quitter sa zone de confort et d’écouter autre chose !

Formation du groupe

Tim : Toutes les basses, guitares (la plupart) et voix supplémentaires dans Pt III Intro. - Rainer : Voix, batterie, percussions, claviers, synthétiseur, guitare, sifflet et programmation. - Musiciens invités : Pt II et Pt IV = Christof Engel (solos de guitare) - Pt IV = Floyd Anthony (voix hurlante) - Pt V = Dietmar Appel (solo de guitare) - Pt VII et Pt VIII = Uwe Grunert (solos de guitare) - Pt X = Monica Ludwig (voix supplémentaire « enfant »)

🌍 Visiter le site de cHoclat FRoG →

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3.5 sur 5

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