Blacksmith Tales - The Dark Presence

Blacksmith Tales est le projet musical du claviériste et compositeur italien, David Del Fabro. L’album « The Dark Presence » est un concept décrivant un voyage narré à travers des symboles et des images de l’Égypte antique jusqu’au Moyen âge, depuis toujours les grandes passions de David. En résumé : ‘C’est le voyage d’une âme à la recherche de la lumière intérieure, de son soi, pour cela elle doit affronter sa partie la plus sombre’.

Réservé aux amateurs de rock progressif symphonique, « The Dark Presence » propose un flux de treize pistes d’un très bon niveau d’écriture ainsi que d’une qualité musicale saisissante. On est dans un prog qui s’inspire fortement des années 70/80, avec des parties courtes qui servent d’intermèdes, et des pièces longues comme le titre éponyme de onze minutes et surtout « Possessed by Time » véritable épique de plus de dix-sept minutes.

Et justement en parlant de la première piste qui donne son titre à l’opus, l’intro typiquement prog/médiévale fait place à une audacieuse mélancolie atmosphérique. C’est dans un style convenu, mais la mélodie est tout de même très intéressante, avant que de s’emballer sur des guitares flamboyantes et un synthé qui me rappelle Rainbow, avant de retomber pour le final dans un duo où les parties chantées (féminin et masculin) s’entrechoquent au rythme lent du marteau sur l’enclume.

Des trois morceaux qui suivent, « Golgotha » tire magistralement son épingle du jeu avec une voix féminine dans le créneau du chant grégorien. Il s’inscrit dans cette veine musicale prog qui aime s’accoquiner au classique. Les deux autres « Let Me Die » et « Rain…of Course! », excellents eux aussi, s’engouffrent sans retenue dans un rock progressif mélodique mais soutenu dans le style d’Ayreon. Le suivant « Into the Sea (Apocatastasis) » m’a ramené rapidement sur terre tant j’étais bluffé par les titres précédents. Non, il n’est pas mauvais ce titre où se succèdent interventions musclées aux claviers typés Deep Purple, et chant vigoureux, mais tout de même un cran en dessous.

Première pause avec le bien nommé « Interlude », petite bluette (1.24min) douce et câline où prédomine la guitare classique. L’instrumental qui suit, « Tides From a Faraway Shore » est court lui aussi, un peu moins de trois minutes, un exercice de style entre Kansas et Jethro Tull, sympa mais dispensable. « The Dark Presence Revelation » reprend un format de temps plus conventionnel dans le genre, presque 4 minutes, une gigue prog au refrain entrainant. Le néoprog frôle les arabesques mélodiques de « A new Sunrise », une piste sans surprise, bien ficelée, mais on attend mieux de Blacksmith Tales.

Le très synthétique « Chapter LXIV » sert de courte introduction au « Possessed by Time », la pièce épique et à tiroirs de l’album avec plus de 17 minutes au compteur. Peut-être le plus intéressant de l’album. Qu’est-ce qui le rend si intéressant ? La première chose à mentionner est la diversité, comme il se doit dans ce type d’architecture, des thèmes abordés, ensuite les lignes vocales incroyablement accrocheuses, une qualité de l’interprétation irréprochable, et un je ne sais quoi du groupe Saga qui transpire de-ci de-là à travers les diverses mélodies. Un prog symphonique que je vous invite à découvrir de toute urgence ! Deux minutes pas plus pour « Last hero’s Crusade », une courte et limpide balade à la guitare acoustique, et enfin en clôture, le langoureux « Book of Coming Forth by Day » aux arrangements plus classiques, avec un duo piano/voix qui nous emmène dans les méandres d’un progressif flirtant avec ses origines, mais remis aux gouts du jour.

Blacksmith Tales a réussi à rassembler une collection de compositions qui vont des ballades tendres et émotionnelles à des titres épiques où se croisent rock progressif, néoprog, prog symphonique parsemés de quelques éléments folks. Il reste tout de même de la place pour l’amélioration des moments les plus audacieux, mais le talent, l’inspiration et les idées sont là !

Golgotha

Formation du groupe

Michele Guaitoli: chant - Beatrice Demori: chant - Stefano Debiaso: batterie - Denis Canciani: guitare basse - Marco Falanga: guitare électrique et acoustique - Luca Zanon: claviers et flûte - David Del Fabro: chœurs, piano, claviers et duduk

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