World Line Traveller … Ne cherchez pas ce nom sur les grands sites internationaux de musique rock ou prog, il n’y est pas référencé, du moins avant que ProgCritique ne s’en mêle ! Découvert un peu au hasard d’une écoute sur Bandcamp, j’avoue être tombé immédiatement sous le charme de cet improbable mélange de rock alternatif et psychédélique avec une touche de Canterbury et un esprit à la Steely Dan qui constitue la trame de « Nostalgia Landfill ». Tout cela est fort bien me direz-vous, mais est-ce du prog dans la mesure où on y trouve 11 pistes dont la plus longue atteint tout juste les 4 minutes ? Objection rejetée pour au moins deux raisons : la première est que j’ai rangé l’album dans mon dossier Progressive Rock sans me poser plus de questions, la deuxième est qu’en fait on s’en fiche ! Je reconnais cependant volontiers la faiblesse de mon argumentation …
A la base nous avons un duo d’amis venu de Birmingham dans les Midlands, Jackson Hogarth et Jake Plester-Coyne, qui jouent à peu près de tout. Après avoir commencé à travailler ensemble en 2017, sort enfin en ce début 2021 « Nostalgia Landfill », composé par Jackson. D’après leurs propres dires, ils ne savent d’ailleurs pas eux-mêmes très bien de quoi parle l’album … Qu’importe, écoutons la musique ! Sur les 11 pistes on trouve d’ailleurs 3 très courts intermèdes de l’ordre de la minute (pistes 6, 8 et 10), dont deux assez joliment tournés au piano, « Good Night For Bad Days » et « White-ish Ligth », tandis que « What’s The Time » n’est autre que la version électro de célèbre Carillon de Westminster.
Le style caractéristique du duo se déploie dès « Life’s 925 » et son agréable balancement rythmique irrégulier au piano. Un solo de sax (Martin Grice ) complète le discours ponctué d’harmonies jazz. L’instrumental « Gateway Express» déploie une section rythmique nettement jazz. Tout aussi jazzifiant écoutez-moi ce superbe et décontracté « Just A Lonely Songwriter »… le genre de chanson qu’on peut garder en tête un moment ! Sur fond bondissant et obsédant de sextolets, « Yatching Club Galaxy » est un autre bel exemple d’instrumental qui vous parle immédiatement. « On The Move » nous offre un petit voyage en train (pour Venus et Mars en 1ere classe s’il vous plait !), le tout sur chant calme et douces harmonies.
« Im Not Stalking » vous entraine dans son inquiétant tempo di valse, tandis que « Digital Life », également à 3 temps, nous fait découvrir la voix de d’Elysia Moncur-Byrne, et un passage à la flûte. L’album se termine sur un « But In The End », toujours en rythme ternaire, avec un intéressant travail au piano et ses réminiscences ragtime.
J’ai pris grand plaisir à écouter ce groupe sorti de nulle part et « Nostalgia Landfill » m’a valu un délicieux moment. Les idées musicales abondent, les mélodies et les harmonies sont particulièrement riches. Le duo de World Line Traveller révèle deux brillants miniaturistes, excellents musiciens de surcroît. Ce premier album en appelle d’autres, j’en suis sûr. Et la musique teintée de cet excentrisme anglais bien dosé fait toujours son petit effet !
Formation du groupe
Jake Plester-Coyne : Batterie, Guitare, Chant, Clavier, Basse - Jackson Hogarth : Piano, Basse, Clavier - Avec : Elysia Moncur-Byrne : Chant - Martin Grice (Delirium) : Saxophone, Flûte - Dan Gaffney, Josh Khalid, Jake Phillips : Voix
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