The Man In The Iron Mask

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(4.8 sur 5) / Seacrest Oy
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Rock Progressif Rock Symphonique

Le nouveau TSOP est de sortie ! Après les histoires de cowboys et les aventures interstellaires on pouvait se demander quelle nouvelle musique à programme le collectif international allait nous offrir ? Et bien cette fois c’est la France et son histoire qui sont à l’honneur avec cette évocation musicale d’un des plus célèbres prisonniers de France, et sans doute le plus intriguant : le Masque de Fer. Histoire officielle et romans (dont Dumas et Voltaire) se sont chargés d’en faire la légende bien connue. Qui était-il réellement ? Le jumeau de Louis XIV ? Molière ou d’Artagnan, sinon Fouquet comme l’attestent d’autres ? Les hypothèses ne manquent pas. Peut-être l’écoute de cet album, The Man In The Iron Mask, vous apportera-t-il la révélation ?

A tout seigneur tout honneur, c’est le maestro italien Oliviero Lacagnina qui a conçu et composé cette grande fresque sonore, sous forme d’une suite en 17 parties. Outre les habituels et indispensables Kimmo Pörsti et Marco Bernard, on se réjouit du grand retour de Steve Unruh, omniprésent aux vocaux comme au violon.

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La suite musicale démarre sur une ouverture à la française, mi-moderne / mi-classique, qui laisse soudain apparaitre l’un des thèmes le plus célèbres de Lully : la Marche pour la Cérémonie des Turcs, sans doute une des pièces le plus caractéristique du baroque français. D’ailleurs le baroque sera présent un peu partout dans l’œuvre que ce soit par des citations des Lully, Rameau, Couperin, Bach ou Purcell, ou bien par des thèmes originaux à la manière de. D’ailleurs, dans la deuxième pièce, « Celebration For The Birth Of The King  », il me semble bien entendre le thème introductif du 3ème concerto Brandebourgeois, subtilement enchâssé dans un prog symphonique lyrique et virtuose. « Berceuse To The King », chantée par Steve Unruh, est un petit bijou de poésie musicale.

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Pour l’arrivée dans notre histoire de l’ordre mystérieux et secret des Rose-Croix, la musique se fait plus inquiétante, tourmentée et complexe. L’entrée des mousquetaires au « Palais Royal » (en fait le Louvre) nous vaut une pièce bien rythmée, magnifiquement menée sur le plan mélodique et harmonique. Le Cardinal Richelieu sur son lit de mort (« Richelieu’s Testament ») se souvient … l’occasion pour Steve Unruh de manier violon, flûte, mais aussi de faire preuve d’un timbre de voix parfaitement adapté à ce style de musique.

Moment de joie aux Tuileries pour une danse du Grand Siècle, « Dance At The Court », sur un rythme ternaire. Tout au contraire, les 2 pièces suivantes prennent rapidement une tournure musicale plus tragique. L’évocation de la prison du Masque de Fer, « The Fortress », en rajoute côté désespoir avec sa triste et morne mélopée. « The Ambush And The Clash » est sans doute le morceau le plus saisissant et contrasté de la suite avec son rythme syncopé mémorable. « Father And Daughter » nous vaut un court dialogue vocal enlevé. L’avant dernier tableau met en scène le nouveau roi (« The New King »), annonçant dans un présage la future révolution. L’occasion d’entendre chantée en anglais, une fois n’est pas coutume, la célèbre devise de la République Française !

« Epilogue » clôt cette aventure de cape et d’épée de façon grandiose et au son du célèbre Prélude en ut mineur de Bach (Clavier bien Tempéré, Livre 1) qui nous emmène dans un véritable tourbillon musical final.

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Outre Oliviero Lacagnina qui nous régale avec sa science des claviers et de la composition, les trois Samurai : Marco, Kimmo et Steve, transformés pour l’occasion en Mousquetaires du Roi, sont à leurs postes habituels, tandis que Rafael Pacha, Marcel Singor, Lauren Trew, Marek Arnold, Federico Tetti, Thomas Berglund et Juhani Nisula, des noms dont nous avons désormais l’habitude, s’occupent du reste. Bel orchestre ma foi ! En tant que Français, je me sens honoré que des Italiens, Finlandais, Espagnols, et d’autres s’approprient ainsi notre histoire pour la mettre en musique, et de belle manière : un prog symphonique majestueux et moderne incluant de façon très fluide de nombreuses incursions de musique baroque, et c’est là à mon avis la principale réussite de cet album. Peuple de France (et d’ailleurs), réjouissons nous de ce nouvel album des Samurai of Prog. Après tout comme l’écrivait Beaumarchais, (En France) tout finit par des chansons !

Formation du groupe

Marco Bernard : basses Shuker - Oliviero Lacagnina : claviers - Kimmo Pörsti : batterie & percussions - Steve Unruh : chant, violon, flûte Avec: - Rafael Pacha (guitares classique & électrique, flûte à bec, viole de gambe) - Marcel Singor (guitare électrique) - Lauren Trew (chant) - Marek Arnold (saxophone) - Federico Tetti (guitare électrique) - Thomas Berglund (guitare électrique) - Juhani Nisula (guitare électrique)

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