Beyond The Wardrobe

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(4.8 sur 5) / Seacrest Oy
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Rock Progressif

Les Samurai Of Prog sont de retour !!! Cela dit, nous ont-ils vraiment quittés en cette année 2020 ? Si l’on en croit leur production récente, pas vraiment. Deux albums sous le nom de deux des Samurai, Kimmo Pörsti et Marco Bernard, à savoir les excellents « Gulliver » et « La Tierra », et puis voilà « Beyond The Wardrobe » dans lequel Steve Unruh est à nouveau associé à 100%, ce qui ne l’empêchait nullement d’œuvrer dans les albums précités. Faut-il s’inquiéter d’une telle profusion ? Du tout ! Songerait-on à reprocher au Cantor de St Thomas de Leipzig (dont il sera question plus loin) de réjouir ses paroissiens d’une nouvelle cantate chaque dimanche ? Pas que je sache ! Alors plongeons-nous sans a priori dans ce nouveau voyage musical.

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Neuf pistes pour lesquelles le trio magique s’est comme à l’habitude entouré d’une pléiade de musiciens de tous horizons et de tous pays, qui jouent, chantent et surtout composent. Ennui et redondances ont donc une probabilité d’occurrence quasi nulle … Et cependant cet album est loin d’être un patchwork d’impressions musicales juxtaposées pour l’occasion : il y a évidemment des contrastes, mais le tout est parfaitement agencé et cohérent.

Allez, on démarre par un « Another Time » et son intro quasi smooth jazz, avec l’excellente voix de Steve Unruh et le sax de Marek Arnold. Et puis ça s’agite nettement plus sur la basse, la guitare et puis la flûte, avec un Steve omniprésent. Quelques énergiques passage de flûte me rappellent le regretté flûtiste portoricain Dave Valentin … On termine sur un chant calme simplement accompagné à la guitare classique. « Dear Amadeus » ne laisse guère de doute sur le propos musical de la 2eme piste. De larges extraits du « Requiem », notamment du saisissant « Dies Irae », montrent admirablement à quel point Mozart n’était pas qu’un galant musicien. Oliviero Lacagnina signe là une évocation puissante et le mix rock / classique est ici particulièrement réussi.

Contraste saisissant avec le délicat « King Of Spades » d’Alessandro Di Benedetti. Une intro au piano dans le style musique minimaliste/répétitive et arrive la voix de Daniel Fäldt (Simon Says) qui chante la complainte du Roi de Pique qui se languit de la Reine de Trèfle … Fidèle à son titre « Forest Rondo » co-écrit par Christian Bideau et Steve Unruh, adopte globalement une forme de rondo et ses épisodes contrastés. « Jester’s Dance » d’Octavio Stampalia  débute en mode baroque sur un rythme plutôt soutenu et très entrainant. Un piano virevoltant, un mix harmonies classiques et modernes parfaitement équilibré – on passe du baroque au jazz, avec un violon à la Stéphane Grapelli. Un superbe travail de composition et d’interprétation !

On arrive à l’OVNI de l’album, « Kabane » – un mid-tempo avec sa basse continue classisante et un superbe chant … en Japonais ! Composé et chanté par Yako Tomiyama. Quelle délicatesse et quelle musicalité que cette langue japonaise ! J’avoue que j’avais surtout entendu la langue japonaise au travers de films guerriers … Ton Scherpenzeel (Kayak) nous gratifie d’un court mais entrainant et un tantinet médiéval, « Marigold », avec son dialogue entre claviers et flûte.

L’évocation musicale de La Porte de Brandebourg (« Brandeburg Gate ») est à nouveau une belle réussite mixant rock et baroque. Oliviero Lacagnina, quand il ne cite pas directement le 3eme mouvement du 1er concerto Brandebourgeois de J.S. Bach, nous gratifie de superbes passages à la Kansas, et d’autres carrément jazz. L’album se termine dans la délicatesse et le romantisme de « Washing The Clouds » écrit et chanté par une Elisa Montaldo vraiment inspirée.

« Beyond The Wardrobe » est un album moins directement symphonique que nombre de productions précédentes, avec une musique plus éclectique. J’avais d’ailleurs remarqué un certain changement musical dans « La Tierra » comparativement à « Gulliver », changement également dans le graphisme des pochettes (superbe au demeurant) maintenant réalisées par Nele Diel. Mais au bout du compte les trois Samurai sont toujours aussi inspirés et complices, et tirent le meilleur d’eux-mêmes et de leurs talentueux invités, et nous sortent une fois de plus un excellent « Beyond The Wardrobe ». Well done Marco, Kimmo et Steve ! Quelle année 2020 ! Cela dit, il reste un bon mois avant la fin de l’année … Who knows?

Formation du groupe

Marco Bernard / Basse - - Kimmo Pörsti / batterie, percussions - - Steve Unruh / chant, violons, flûte, guitares - - Avec: Ronaldo Rodrigues / claviers - - Marek Arnold / saxophone - - Oliviero Lacagnina / claviers - - Rafael Pacha / guitares - - Octavio Stampàlia / claviers - - Alessandro Di Benedetti / claviers - - Daniel Fäldt / chant - - Carmine Capasso / guitare électrique - - Christian Bideau / claviers - - Pablo Robotti / guitare électrique - - Yuko Tomiyama / claviers - - Marc Papeghin / Cor, trompette - - Ton Scherpenzeel / claviers - - Elisa Montaldo / claviers, chant

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