Ardis

Par

(4.5 sur 5) / Melodic Revolution Records
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Rock Progressif

Il serait sans doute intéressant de se plonger dans les raisons qui ont poussé un groupe américain né en 1991 à s’appeler Ten Jinn, ce qui a priori ne correspond pas à une quelconque métrique qualifiant le groupe, pas plus qu’à son origine géographique. Il y aurait également un philosophe chinois du IIème siècle répondant à ce patronyme. En tous cas, ça sonne bien ! Fondé notamment par John Strauss, on y note aussi la présence récurrente de Stan Whitaker, guitariste et chanteur du plus ancien Happy The Man. Sur cette longue période qui nous mène au dernier album en date, Ardis, seulement cinq autres albums studio verront le jour, dont un Ziggy Blackstar, en hommage à un musicien anglais (du XXème siècle) un peu connu.

Selon l’info dispensée par le groupe, Ardis se veut album-concept, librement inspiré d’une nouvelle de Jack London, The Iron Heel (Le Talon de Fer chez nous). L’auteur y décrit une sorte de révolution d’octobre, mais qui serait arrivée aux USA entre 1912 et 1932, et analysée par un observateur du XXVIIème siècle. Après cette introduction qui nous aura permis de réviser de façon inattendue mais opportune les chiffres romains, démarrons l’écoute.

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L’entame consiste en une courte « Elegy », la première des trois présentes sur l’album, qui débute calmement au piano, puis prend vite un ton grandiose et tragique. Plus développé et mélodique, « Brotherhood Of Man » conserve néanmoins un caractère grave et sombre. « Slaves Of The Machine » poursuit dans cette atmosphère dystopique, et propose quelques belles envolées vocales qui mettent de la lumière dans le discours musical. « Say Eye / Bishop’s Vision » propose un thème mémorable pour la première partie, tandis que la deuxième moins rythmée, fait à nouveau dans le grandiose avec un refrain également mémorable.

La deuxième « Elegy », fait la part belle au piano dans des tonalités plus sereines que les morceaux qui précèdent. Superbe instrumental qui manie à merveille belles mélodies et harmonies avec des passages plus complexes !

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« Adumbrations: Beginning Of The End », un rock plus classique aux accents pop dispose d’un bel enthousiasme. A peine 4’, mais une fois de plus le groupe y déroule une belle écriture musicale et un accompagnement instrumental plutôt élaboré. « The Red Virgin », la pièce la plus développée de l’album, sans doute la plus puissante avec ses tournures harmoniques tantôt en tonalité mineure et tragique, parfois en tonalité majeure et lumineuse. Morceau virtuose et très contrasté, évoquant King Crimson. L’incantation vocale a capella qui débute vers 4’40 est particulièrement originale.

« Nightmare » avec son titre, appelait à une musique sinistre, ce que rendent à merveille les sons saturés rappelant quelque messe noire de Black Sabbath. Dans sa deuxième moitié piano et cordes allègent momentanément le discours instrumental dans un joli mouvement ternaire néo-classique, repris ensuite en mode hard rock. La pièce terminale « Ardis / Elegy III » offre d’abord une mélodie chantée plutôt enjouée et mémorable, et même déclamatoire façon Queen. Bref, de celles qu’on a l’impression d’avoir toujours connues. La toute fin, ce que je suppose être l’élégie mentionnée dans le titre, nous prend totalement à contre-pied avec son air de danse folklorique.

Je n’avais plus écouté d’album de Ten Jinn depuis un bon moment, mais je retrouve dans Ardis (*) la musique foncièrement originale de leurs premiers albums qui mélange rock, hard rock, art rock, folk, néo-classicisme … On se prend très vite au jeu de ce kaléidoscope musical mené par un sextette de musiciens chevronnées et virtuoses et qui font de Ten Jinn définitivement un groupe indispensable !

(*) https://tenjinn.bandcamp.com/

Formation du groupe

John Strauss : chant principal et chœurs, piano, claviers - Mark Wickliffe : batterie & percussions, basse, synthé, guitare, chœurs - Mike Matier : guitares électriques & acoustiques - Matt Overholser : basse, Stick - Matt Brown : claviers, chœurs - Kenneth Francis / guitares électriques, acoustiques et EBow, claviers, basse, chœurs Avec: - Stan Whitaker / guitare solo (4)

🌍 Visiter le site de Ten Jinn →

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Par Stuckfish

4.5 sur 5

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