Chrysalis

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(4.5 sur 5)
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Fusion Instrumental Jazz fusion Rock Progressif World Music

Je ne me souviens plus comment j’avais découvert le groupe américain Steam Theory. Toujours est-il que j’en avais rapidement apprécié la musique, globalement cross-over / fusion en un savant mélange de rock, jazz-rock, folk, blues de haute qualité. Plutôt que d’un groupe, il s’agit en fait du projet musical de Jessica Denkevitz, multi-instrumentiste et compositrice, et qui associe quelques musiciens invités au gré des albums et des morceaux.

Ecoutons donc ce qui se passe du côté du Maryland et plus exactement de Baltimore. On pourrait rajouter world music aux mots-clés caractérisant la musique du Steam Theory, et c’est exactement ce que propose la piste-titre avec ses mélismes moyen-orientaux. On y entend de plus quelques vocalises féminines et sans doute aussi un violon. Demeurant sur un rythme mi-rapide, « Journeys », moins typé mélodiquement que son prédécesseur, laisse beaucoup de place à la guitare acoustique. Ambiance toute autre pour « Equinox » lancé par quelques accords au piano parfois dissonants, puis la basse vient jouer sa sombre mélodie, bientôt rejointe par la guitare. Dans une ambiance pas franchement lumineuse, c’est à nouveau la guitare acoustique qui lance « Sol » et lui donne son assise rythmique et mélodique. Très beau morceau que je vous invite à découvrir sur cette magnifique vidéo pour le moins futuriste, peuplée de vaisseaux spatiaux et de créatures de cauchemar. Le solo de guitare électrique d’April Cox ne dissipe évidemment pas l’ambiance angoissante. J’avoue apprécier grandement le jeu de la guitare acoustique, qui semble symboliser l’astronaute / héroïne de cette histoire qui poursuit son voyage cosmique, imperturbablement.

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« Cosmic », se pare d’abord de quelques accords lents et puis on visite le cosmos sur un jazz-rock rapide. « The Djinn » évoque la créature surnaturelle sur une musique étrange dans laquelle s’entrechoquent une rythmique nerveuse et la guitare, avant que quelques vocalises ne viennent s’y ajouter. « Impressions » nous vaut une agréable ballade acoustique, tandis que « Something Is There » propose des sonorités beaucoup plus lourdes et puissantes. « Coterie », avec son thème mémorable repris tout le long du morceau en une sorte de rondo, possède un charme certain avec son rythme dansant et joyeux. J’aime beaucoup ce morceau par son côté atypique sinon excentrique. Pour terminer, Jessica Denkevitz choisi de revenir au tout premier morceau d’Enduring Delirium, le premier album de Steam Theory. « Sword Runner » nous permet d’apprécier une nouvelle fois la belle technique de guitare acoustique de Jessica, toujours au service d’une grande musicalité et où se côtoient et se superposent sonorités orientales pimentées d’harmonies jazzy, violon, rythme syncopé. Cette pièce qui se termine comme elle a commencé, donne un sentiment d’éternité.

Magnifiquement écrit et interprété, Chrysalis (*) est un album instrumental qui se tient sur la ligne de crête entre rock progressif et jazz rock / fusion. Jessica Denkevitz y fait preuve d’une grande sensibilité sans tomber dans de grandes envolées lyriques ou romantiques, laissant souvent parler sa guitare acoustique qui sert d’appui à des lignes musicales plus complexes. Voilà une excellente occasion de découvrir Steam Theory et les riches mondes musicaux de Jessica Denkevitz !

(*) https://steamtheory.bandcamp.com/album/chrysalis

Formation du groupe

Jessica Denkevitz ; guitares, basse, claviers, programmation de batterie, arrangements, mixage et mastering. - April Cox : solos de guitare (4,5) - Ori Boker : claviers (5)

🌍 Visiter le site de Steam Theory →

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