Si vous êtes comme moi, vous n’avez jamais entendu parler de ‘St. Kraut’, un groupe russe inspiré par les magnifiques paysages du peintre Roerich (1874 – 1047). Le coffret « Roerich Trilogy » se présente sous la forme de trois CD enregistrés et publiés entre 2020 et 2021. Le packaging, de toute beauté, regroupe chronologiquement le premier de la trilogie « Boris & Gleb » puis son successeur « Ann Wihout Hand » et enfin le dernier paru « Fire Madness From Outer Space ». Le concept est né au printemps 2014 et l’album est illustré par un tableau, comme il se doit, de Nikolai Roerich intitulé « Dorje, The Daring One » (1925).
Côté musique, l’ensemble des dix-sept longues compositions, entièrement instrumentales, s’épanchent dans des genres que l’on pourrait rapprocher du krautrock mais aussi du rock-psychédélique et planant, mais qui laissent la part belle à une musique expérimentale et parfois répétitive.
Premier volet de cette étrange saga, ‘Boris & Gleb’, inspiré de la Théorie de l’Obscurité, inventée dans les années 70 par le mystérieux philosophe N. Senada et le groupe The Residents. Il déroule une musique basée sur le psychédélique et l’ambient. Des mélodies dans un style particulier qui invitent à la méditation, St. Kraut ne peut prétendre faire quelque chose de complètement original, mais sa musique possède ce je ne sais quoi qui fait qu’au fur et à mesure de son écoute, vous ressentez cette curiosité, qui vous tient en éveil, de savoir ce qui va se passer ensuite. A découvrir en priorité, « We Met a Wise Man In The Forest. He Was In Yellow ».
Le deuxième opus ‘Ann Wihout Hand’ est un album sur les expériences nocturnes et ses rêves étranges. Dans des ambiances fantasmagoriques, où les murmures soyeux côtoient des grondements graves et profonds. L’album contient des morceaux paisibles et relaxants, on retrouve clairement l’influence du Klaus Schulze des années 70, mais aussi celle de CAN notamment sur le fascinant « Aerial Whales » et d’hawkwind sur l’hypnotisant « Lucid Dreams Exchange » et le roboratif « Ann Without Head ».
Le dernier volet de la trilogie, ‘Fire Madness From Outer Space’ bénéficie de l’ajout d’un synthétiseur soviétique vintage, ‘Электроника ЭМ-04’ qui produit des modulations rugueuses et hypnotiques. La majeure partie de l’album est construite sur ce son spécifique. Les six pistes seraient aux dires de St. Kraut ‘les ouvertures menant du royaume des rêves aux profondeurs sombres de l’espace’. Pas de grand changement dans sa ligne musicale par rapport à ses prédécesseurs, le style est constant, mais à chaque voyage à travers de nombreuses portions, les textures sont différentes et peuvent surprendre. Quelques belles pistent méditatives et planantes s’imposent, « Subconscious Ride » et « Everything Will Be Fine While This Music Is Playing ».
Ce que je peux dire à propos de « Roerich Trilogy » c’est que, même si la plupart des morceaux contenus dans cette trilogie sont dans la même veine, je ne trouve pas les compositions ennuyeuses du tout. St. Kraut fournit suffisamment d’inventivité et de matière pour donner l’envie de ne pas décrocher.
Formation du groupe
Alexandr Demidov : Guitare, Synthé - Mikhail Demidov : Pads, Guitare, Batterie, Synthé - Evgenii Mikhalchenko : Basse, Guitare, Synthé - Synthé additionnel sur "Fire Maidens From Outer Space" : Kirill Roev - Design : Sofya Vartanova - Mixage & Mastering : Arrowhead Studio
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