2970

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(3.7 sur 5) / Autoproduction
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MagnéZic, est un groupe de la région marseillaise et j’attendais avec impatience, depuis que j’ai eu l’occasion de les voir en concert, la sortie d’un album ou d’un EP. Ma patience est enfin récompensée et le quintette se décide à passer de l’ombre à la Lumière avec un premier EP « 2970 ». Histoire de vous expliquer le nom de l’album, et bien, il est lié au calendrier Amazigh (Berbère) qui représente l’année 2020 dans le calendrier Grégorien. Cela illustre surtout celle de tous leurs efforts et le fruit de leur travail. De l’acharnement il y en a, et force est de constater qu’ils n’ont pas fait les choses à moitié. Tout d’abord la mise en place de leur propre studio, réalisé avec de la récupération de matériel, ils l’ont modestement appelé RecUP studio. Ils ont profité de cette occasion pour mettre à plat une partie de leur répertoire, il y a, dans toute belle aventure, des formidables rencontres qui ont aidées à faire de ce projet une réalité. Voyons ensemble ce que renferme cette galette, qui ne demande qu’à ronronner entre nos oreilles averties.

On démarre notre écoute avec « Red Land » un titre que l’on peut qualifier de vivant, une rythmique guitare qui tel un leitmotiv, porte notre intro, rejoint par une batterie qui plante le tempo avec la grosse caisse assistée brillamment des percussions. La délicieuse voix d’Anissa entre alors en jeux. Un chant où se glisse une belle sensualité et une force palpable dans les intonations éraillées, dans un texte mélangeant l’anglais et le kabyle. Au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans cette composition, apparait un flirte avec du folk-song, pour partir, à mi-chemin, vers un rock plus chaud aux influences psychédéliques. Ce premier titre est bien ficelé, il dégage une douceur animale qui fait vraiment du bien !

Nous passons ensuite, je dois l’avouer, sur mon coup de cœur, avec « Fly us there ». Une intro à la basse plutôt légère qui définie l’ambiance se dessinant autour de nos oreilles. C’est doux et feutré à l’image du magnifique clip que vous pourrez admirer en fin de chronique. Au-delà des trois minutes, le titre lâche les chevaux pour partir dans un progressif exaltant qui ne vous lâche plus jusqu’à la fin.

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Viens ensuite, « Woman » chanté en Kabyle, sur un air chic et entrainant assez funk dans l’ensemble. Le message sur la condition féminine est présent, et il serait bon de méditer sur le sujet par les temps qui courent. Je relève d’ailleurs un chouette solo guitare qui concoure à donner une sacré pèche pour la journée. Le coté tribal, sans vouloir esquisser une quelconque négation, donne à cette composition une orrientation Word Music vivante et attrayante.

Penchons-nous maintenant, et surtout, éveillons tous nos sens pour plonger dans « Poor You ». Doté d’un début très acoustique avec une guitare qui égrène les notes, intervient alors la voix entrecoupée d’accords qui sonnent franchement comme sur certains titres de Sting. Une piste qui interpelle par sa maitrise.

Nous terminons l’écoute de l’album avec un « Mashup » tout aussi brillant que l’original, un cover fort bien ficelé avec « Istikhbar Bleu Blanc Gyrophare » de Gnawa Diffusion, ici réécrit en kabyle, et « Ahiawa » de Hindi Zahra. C’est carrément osé mais vraiment réussi. Une rythmique lancinante qui vous tiens en haleine jusqu’au bout de la performance.

Avec ce premier EP, MagneZic nous offre une demi-heure de pure transparence. Ici pas d’effets superflus et ultra-commerciaux. L’âme du groupe est dans chaque titre, que l’on boit jusqu’à la dernière goutte. Chaque mesure vous offre la subtile légèreté de se donner à fond pour offrir un remarquable travail à toutes les personnes désireuses de les découvrir. Les arrangements sont impressionnants, ils dégagent toute la lumière nécessaire pour mettre en avant chaque composition. Si je devais mettre un mauvais point, dans l’ensemble, c’est qu’il n’y a pas assez de titre pour nous régaler les oreilles… A moins que MagneZic se fasse désirer et en garde sous le pied pour revenir vers nous avec de nouveaux titres.

Je ne peux que vous invitez à les découvrir séance tenante car nous avons là une fort belle surprise sans tape à l’œil et autres fioritures. C’est frais, direct et plein de charme authentique.

Formation du groupe

Anissa Djellid-Ouar : Chant et Derbouka - Laurent Aparisi : Batterie, bongos, percussion - Tanguy Stephan: Basse - Sébastien Strano : Guitare - Sébastien Degryse : Guitares

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