Huxley Would Approve - Grave New World - Part Two

Cinq ans après ‘Grave New World – Part One’, Huxley Would Approve produit enfin la ‘Part Two’. Chez ProgCritique nous avions vraiment aimé cette première partie, je m’engageais même à dire que celle-ci était ‘le chaînon manquant entre les productions du Floyd des années 70 et aujourd’hui’. Voyons ce qu’il en est de cette deuxième partie, serai-je autant dithyrambique ?

Toujours le duo Joe Bolieiro et Rainer Schneider aux manettes et, première constatation, l’album est comme le précédent, une collision bienveillante de plusieurs styles réunis pour produire des compositions sophistiquées et captivantes. Il y a une légèreté qui plane là où c’est nécessaire, le talent et l’enthousiasme en termes d’écriture est bien présent, et la structuration des pistes font de ce ‘Part Two’ un ensemble bien équilibré.

L’album s’ouvre sur « Blue Morpho – Part Three », un instrumental plutôt énergique qui fait suite aux parties 1 et 2 présentes sur le précédent opus. Rien à redire, il démarre sur un orgue d’église et se poursuit dans la veine de ce que proposait en son temps ELP. Il s’avère plus calme, « Tomb Of The Unknown Soldier » entre sur un rythme chaloupé, les voix de Rainer Schneider et Judith Mattes-Schneider s’harmonisent à merveille. Il y a un refrain entêtant et de nombreuses sections magnifiquement agencées qui se meuvent dans un mix, qui agit sur le ralentissement du tempo et les nombreuses envolées instrumentales. Retour sur la planète Floyd avec un instrumental, « Shadow Work » où la guitare typée Gilmour donne de la lumière et de l’ombre à la mélodie, vous associez le tout avec d’excellentes interventions aux synthés et vous obtenez un excellent titre qui maintient un niveaux d’intérêt élevé. Je passe sur « Darkness », une reprise, figurant sur le premier album, qui est au demeurant très agréable à écouter.

Il fait montre d’un classicisme à toute épreuve, mais ce n’est pas une image réductrice, car « Leaden Wings » fait passer beaucoup de climats et d’ambiances Prog, flirtant parfois avec Alan Parson mais aussi Camel dans sa partie médiane, et tellement d’autres choses… L’un des titres les plus réussis, « Looking For A Miracle » mélancolique et surannée, ce qui pour moi n’est pas un défaut, déploie une mélodie très atmosphérique. Avec quelques fois des airs de Renaissance, le chant de Judith n’y est d’ailleurs pas pour rien dans la ressemblance, la musique vaporeuse s’évanouit lentement en laissant échapper de splendides bulles électriques.

Il y a du rock spatial, du prog et du folk/prog dans ce « Delta Girl », qui me rappelle le sieur Waters du fait de la construction de la mélodie et des arrangements. Le chant de Rainer est poignant et le refrain accompagné de chœurs éthérés vous emmène vers des cieux radieux. Tandis que « Blue Morpho – Part Four » clôt l’album, dans un long tour de force de plus de onze minutes. Les six premières minutes sont intenses, élaborées et suffisamment variées pour nous emmener jusqu’à ce que Olaf Arweiler s’empare de son piano pour une douce mélopée classique d’une formidable richesse mélodique, juste captivante.

Je dois avouer que la première fois que j’ai entendu l’album, j’ai été un peu déçu au regard de l’enthousiasme qui m’avait emporté lors de la parution de la ‘Part One’. Mais après quelques écoutes, je découvre sur ce ‘Grave New World – Part Two’ une richesse dans les détails de chaque composition qui m’avait échappée, et qui ne demande qu’à être démasquée. De plus, les pistes semblent avoir chacune sa racine dans une époque différente de l’histoire du rock progressif, ce qui fait la force de l’album !

Formation du groupe

joe Bolieiro : Parolier, idées de concept et développement, modélisation 3D, images, séquences - Rainer Schneider : Compositeur, ingénieur du son et producteur, tous les instruments et chant - avec Judith Mattes-Schneider : Chant principal et chœurs - Musiciens invités : Olaf Arweiler : Piano Werner Melchior : Guitare électrique - Billy Trebing : Batterie - Sebastian Klein ; Guitare acoustique

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