The Murder Wall

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(4.1 sur 5) / Talking Elephant Records
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Rock Progressif

Si il est une et une seule chose qui est immuable en ce bas monde, c’est bien le résultat mathématique. Sitôt démontrée, la chose est définitive et ne saurait dépendre de la météo, de l’humeur du moment, des discours politiques ou de quoi que ce soit d’autre. C’est donc le cas de la constante de Dattatreya Ramachandra Kaprekar ! Par contre, en ce qui concerne le groupe anglais éponyme, on appréciera évidemment une musique moins figée et qui se renouvelle !

Après deux albums très appréciés en leur temps, c’est un « The Murder Wall » long de pas moins de 17 morceaux évoquant les multiples tentatives d’ascension de la face nord de l’Eiger, dans les Alpes suisses. Le Nordwand, plus tard surnommé Mordwand (vous traduirez sans peine) est porteur d’images multiples : grandeur de la nature, petitesse de l’homme, tragédies et récompenses, esprit d’aventure et héroïsme, bref le programme musical de ce troisième album promet !

Côté musique justement on retrouve le style volontiers prog/folk du groupe avec un beau duo vocal Bill Jefferson / Dorie Jackson, le sax et la flûte de l’inimitable David Jackson (VDGG). Un « Prologue » d’ouverture, en duo vocal justement, assez dépouillé au début, prend de l’ampleur et quelques accents héroïques, avant de lancer le thème instrumental triomphant de « Hall of Mirrors ». « Tall Tales by Firelight » évoque une tentative d’ascension qui commence sur une musique pastorale et vraiment enjouée. Et puis à la fin la musique stoppe brutalement pour laisser place à quelques notes de guitare qui se perdent dans le vent … On aura compris que la tentative a échoué …

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Les quatre morceaux suivants (Pistes 4 à 7) évoquent un quatuor d’alpinistes qui lui aussi tentera l’impossible aventure. Le début de « Failure Takes Care of Its Own » donne à entendre un souffle inquiétant avant un duo voix et piano plutôt optimiste, plein d’espoir ? Ce côté optimiste se poursuit dans « Another Man’s Smile » avec sa guitare acoustique bucolique. C’est la basse qui chante dans « Years To Perfect » avant que la voix de Judie Tzuke ne prenne le relai. C’est cette fois la voix de Dorie Jackson qui entonne une belle élégie, « Hope in Hell » qui termine la mini suite dans une douce lumière.

« Victorious » se passe de commentaires, tant la musique est jubilatoire pour fêter cette première victoire un mois de juillet 1938. Après une courte balade, « The Rain Shadow », la piste la plus longue de l’album, « Third Man Down » reprend en crescendo un de ces thèmes héroïques proche de ceux déjà entendus, avant de laisser place à un interlude de piano, puis le duo vocal raconte l’histoire de deux maçons suisses qui relèveront le défi de l’Eiger malgré un équipement inadapté. Je ne vais pas détaillé plus avant les pistes suivantes. On appréciera l’enthousiasme de l’instrumental « Endeavour », et bien sûr la lumineuse coda dans laquelle s’enchainent « Mountaineers /Hall of Mirrors » qui conclut l’album sur une vision ample et symphonique

Nous voilà au terme de ces 75’ de musique. Il me semble qu’un peu de concision n’eut pas nuit à l’ensemble, ce qui me fait également dire que j’ai une préférence pour les deux albums précédents. Cela dit, nous avons là un album de prog mêlant habilement art mélodique, éléments folkloriques, et développements instrumentaux de haut vol. Le propos de The Murder Wall est à la fois grandiose et tragique, mais la musique évite le piège de l’ostentatoire et de l’excès en dosant intelligemment les sentiments et les ambiances qu’elle veut suggérer. Il ne vous reste plus qu’à tenter l’ascension musicale de votre côté.

Formation du groupe

David Jackson : saxophones, flûtes - Mark Walker : batterie & percussions - Bill Jefferson : chant, chœurs - Dorie Jackson : chant, chœurs, arrangements vocaux - Mike Westergaard : piano, claviers, chœurs - Al Nicholson : guitares, piano, claviers - Nick Jefferson : basses, claviers

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5 sur 5

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