Duality

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(4.2 sur 5) / CEMAFOR
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Rock Progressif

Voici un album qui met en avant le côté narratif d’une œuvre musicale conceptuelle. ‘Duality’ est en effet un disque que l’on peut ranger dans les catégories concept album, opéra Rock, voire comédie musicale. Son auteur, Johan Steensland, est un musicien multi-instrumentiste suédois qui a débuté son parcours musical dans les années 80 en pratiquant un Rock Progressif dans une région qui a vu éclore des groupes de renom comme Kaipa, HFMC ou The Flower Kings. Son parcours atypique l’amène à s’installer en Californie pour suivre une carrière dans les sciences et la recherche avant de revenir en Suède en 2008 et y reprendre son activité musicale en développant ses talents vocaux, instrumentaux et de production. ‘Duality’ est son second opéra Rock, après ‘Crossfade’ qui fut composé à la fin des années 80 mais ré-enregistré en publié en 2024. Musicalement, le style est axé sur un Rock Progressif très mélodique et symphonique inspiré par Genesis d’un côté, les groupes Neo Prog à la Marillion ou IQ de l’autre, avec quelques touches suédoises de groupes compatriotes cités ci-dessus.

L’intrigue raconte l’histoire d’Eddie, un écrivain plongé dans le coma après un accident. Celui-ci se réveille dans un hôpital, sans souvenirs clairs de qui il est. Lydia, infirmière en chef, l’aide à reconstituer son passé, mais à mesure que les souvenirs reviennent, il découvre une part plus sombre de lui-même. Le titre “dualité” fait référence à cette lutte entre l’homme et l’écrivain, entre la vérité et la fiction, entre la culpabilité et la rédemption.

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Divisé en deux actes (‘Confusion’ et ‘Attraction’) l’album suit l’évolution de la relation entre les deux protagonistes. On retrouve dans les rôles vocaux principaux Johan Steensland, lui-même, en tant qu’Eddie et Aleena Gibons (Kaipa) qui incarne Lydia. Vocalement, Johan Steensland évoque tour à tour Peter Gabriel, Neil Hannon (The Divine Comedy), ou même David Bowie, tandis que la voix d’Aleena Gibons joue sur les registres de la pureté et de la puissance, tous deux variant les expressions à foison pour servir la narration. Bien que riche en paroles, ‘Duality’ n’est pas avare en passages instrumentaux de haute volée, puisqu’outre Johan Steensland à la majorité des instruments, on trouve Per Nilsson (Scar Symmetry, Kaipa) venu poser quelques solos de guitare aux inspirations métalliques, Owe Eriksson au groove Jazz Fusion avec sa basse fretless, ou Ture Trygger qui apporte la touche Jethro Tull avec sa flûte.

Comme le veut le formalisme d’un album concept / opéra Rock, le disque débute par une introduction instrumentale qui pose le décor et donne quelques mélodies clés qui seront retrouvées par la suite, et s’achève sur une clôture épique de plus de 10 minutes. Entre les deux, des morceaux très travaillés, finement ciselés et parfaitement interprétés qui offrent le choix de plusieurs niveaux de lecture : du simple recueil de chansons progressives, à l’exploration complète de l’histoire et son interprétation (on trouve même dans le livret la description du contexte racontant le passé des personnages non dévoilé dans l’histoire). Amateurs de Rock Progressif mélodique, immédiatement accessible, au développement narratif, quelque part entre Neal Morse, les Who de ‘Tommy’ ou ‘Quadrophenia’, et ‘Starmania’, je vous invite à aller écouter ‘Duality’ de bout en bout pour une expérience complète.

Formation du groupe

Johan Steensland : Tous les instruments à l’exception de ceux mentionnés ci-dessous. - Per Nilsson : Guitare (4, 5, 6, 10) - Ingemar Brandt : Piano (3) - Owe Eriksson : Basse Fretless (9) - Ture Trygger : Flute (3, 12) - Voix: Eddie : Johan Steensland - Lydia : Aleena Gibons - The Fridge : Owe Eriksson (2)

🌍 Visiter le site de Johan Steensland →

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