Titres
- Demring (5:01)
- Jakten På Det Kalydonske Villsvin (10:09
- Gamle Mester (7:17)
- Medusas Flåte (9:08)
- De Tre Gratier (12:27)
- Skumring (3:13)
La sortie d’un prochain album du claviériste de Wobbler, le talentueux Lars Fredrik Frøislie, étant imminente, je consacre quelques lignes à son opus 2 sorti il y a à peine 6 mois, Gamle Mester (Vieux Maître). Comme il l’a brillamment démontré dans son 1er album solo, Fire fortellinger, le musicien norvégien est un formidable compteur d’histoires mise en musique avec un style mêlant prog symphonique, folk, rock, musique classique, entre-autres.
Ce deuxième voyage débute à l’aube (« Demring ») pour se terminer au crépuscule (« Skumring »). Si elle réserve quelques moments calmes au piano, l’aube se révèle plutôt agitée et dansante. Le crépuscule sera quant à lui porté par un délicat piano en style classique. Seul un gros soubresaut viendra un instant vous titiller avant une fin évanescente.
Entre l’apha et l’oméga, « Jakten På Det Kalydonske Villsvin » nous fait participer dans un premier temps à une chasse au sanglier, si j’en crois mon traducteur automatique. Il se pourrait même qu’il s’agisse de l’animal de Calydon décrit en leur temps par Homère et Ovide. Cette chasse épique nous vaut évidemment une musique du même métal, porté par des vocaux puissants et solennels et une musique quasi martiale. La longueur du morceau permet l’inclusion de passages instrumentaux d’une grande délicatesse, avec notamment quelques effets de flûte.
Le morceau-titre, « Gamle Mester », se poursuit dans le même esprit et avec un traitement similaire au précédent, notamment en ce qui concerne les contrastes. Les chœurs à la fois solennels et enthousiastes, les changements soudains de ryhtme et de tempo, les claviers insaisissables donnent une étonnante vitalité.
« Medusas Flåte » fait sans doute référence au naufrage bien connu chez nous du Radeau de la Méduse car largement popularisé par la toile de Géricault. Une batterie très volontaire lance un rock à nouveau puissant et nerveux, entrecoupé de plages instrumentales plus légères, quoique sombres, pour laisser l’orgue s’exprimer.
« De Tre Gratier », une nouvelle épopée, nous parle des trois filles de Zeus, les Trois Grâces mises en peinture par Raphaël. Un court trait de clavier laissant calmement scintiller et résonner ses quelques notes propulse soudain un mouvement symphonique grandiose. Plus tard on enchaine sur un passage totalement apaisé et presque discret : effets de clavecin, voix qui murmure, mélodie délicate. Les flûtes et les chœurs au Mellotron injectent momentanément un peu de dynamique sonore. Débute alors la troisième partie sous les coups de boutoir de la basse signant le retour du grandiose, pour terminer sur une danse tribale endiablée.
Comme dit plus haut, l’album se termine au crépuscule dans une atmosphère apaisée, s’éloignant des soubresauts incessants du cœur de l’album.
Il y a quelque chose de RPI dans la musique Lars Fredrik Frøislie, sous la forme d’un rock progressif symphonique très lyrique et théâtral. Si Gamle Mester (*) s’éloigne quelque peu de la Scandinavie pour aborder d’autres contrées et leurs légendes, la musique demeure basée sur de grandes fresques épiques, très expressives. Pour ce faire le musicien norvégien y déploie avec science un impressionnant arsenal de claviers et de synthétiseurs, dont certains ont fait la gloire du rock progressif dans ses débuts, avec leur sonorité inimitable. Ajoutons-y de superbes lignes de basse dues à Nikolai Hængsle, et l’indispensable flûte maniée par Ketil Einarsen. Voilà de quoi passer un très beau moment musical, en attendant de découvrir incessamment le nouvel album !
(*) https://larsfredrikfroislie.bandcamp.com/album/gamle-mester
Formation du groupe
Lars Fredrik Frøislie : batterie Ludwig, cymbales Paiste, chant, Hammond C3 avec Leslie 147, Mellotron M400, Minimoog Model D, Chamberlin M-1, Hohner Clavinet D6, Yamaha CP70B, épinette William de Blaise, Arp Pro Soloist, Arp Axxe, Solina String Ensemble, Tremoloa, Rhodes mkII, Wurlitzer 200, flûte à bec - Avec : Nikolai Hængsle : guitares basses (Rickenbacker 4003, Fender Precision Bass, Fender Jazz Bass, Fender Telecaster Bass) - - Ketil Einarsen : flûte, flûte à bec
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