The Mask Of Sanity

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(4.8 sur 5) / Autoproduction
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Jazz fusion Jazz-Rock Rock Progressif

Ce que j’aime chez Nick Fletcher c’est son style musical, proche des albums solos de Bruford ou encore du premier U.K., tout cela datant de la toute fin des années 70. A l‘instar de ces albums (chefs-d’œuvre ?), c’est un jazz rock / fusion à l’anglaise dont Nick pare sa musique. On mentionnera bien sûr Allan Holdsworth, incomparable musicien guitariste, aux sources des influences, mais il y en a bien d’autres ! J’avais été assez bluffé par la haute qualité de Quadrivium et surtout de l’exceptionnel Longing From Home, aussi j’aborde le dernier-né, The Mask Of Sanity, avec un enthousiasme non dissimulé.

Côté musiciens on note qu’Olga ‘Dikajee’ Karpova (vocaux), Caroline Bonnett (claviers), et Jonathan Ihlenfeld Cuniado (basse) faisaient déjà partie de l’album précédent. On s’attend donc à une certaine continuité. L’italien Roberto Porta à la batterie et Clare Lindley au violon apportent la nouveauté. Du violon ? Je n’ai pas souvenir que Nick en ait usé jusque là dans sa discographie.

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C’est d’ailleurs le violon qui nous accueille sur « As Above, So Below » pour une minute et demie de musique de chambre relaxante. Un gros roulement de batterie vous fait brutalement tomber du lit et commence alors un jazz rock endiablé et nerveux, sous le leadership de la guitare électrique et de la basse funky.

Place aux vocalises féminines à la Manhattan Transfer sur « Simulacrum », dont on retiendra également un superbe solo de basse virtuose et cela va sans dire, de nouveaux traits de guitare de haute volée. Excellent morceau de fusion.

« Shadow Walker » adopte pour quelques mesures une ambiance plus calme et la guitare entonne un chant entre blues et mélopée orientale. Encore une fois, c’est une leurre car, sans crier gare, une nouvelle pulsion rythmique vient accélérer la musique, guitares et violons venant se partager les solos.

Pour le suivant on reste dans l’ombre, du moins en ce qui concerne le titre, « The Shadow Magician ». Ce morceau, inhabituellement long, enchaine cinq parties. La première nous offre un combo heavy metal / fusion époustouflant. La deuxième bascule dans l’onirisme avec ses longes plages d’accords au synthé et un solo de guitare aérien. Le retour à un hard rock aux consonances orientales nous rappelle un fameux morceau de Led Zeppelin. Pour terminer on enchaine sur un nouvel épisode onirique, voire new age et un dernier solo très lyrique de Nick à la guitare.

Avec « A Curious Case Of Synchronicity » Nick nous refait le coup de l’intro calme et posée, ici en maniant avec une infinie délicatesse et poésie sa guitare acoustique, avant de basculer irrésistiblement vers une musique plus mouvementée, dansante et syncopée, dans laquelle il excelle.

Le morceau-titre, « The Mask Of Sanity » nous offre la quintessence du jazz rock / fusion du guitariste anglais. J’y retrouve la virtuosité et le sens mélodique très sûr que l’on retrouve abondamment chez Pat Metheny.

« Song Of Innocence » clôt l’album sur un ton apaisé, presque tranquille. Pas d’accélération soudaine et inattendue ici, mais une belle ballade mélodique à la Larry Carlton. Quelques chants d’oiseaux à la toute fin vous font comprendre que vous étiez partis pour la campagne.

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Du jazz-rock certes, mais avant tout le plein d’énergie et de bonheur musical caractérisent la musique de Nick Fletcher, et The Mask Of Sanity s’inscrit pleinement dans ce contexte. Quand la virtuosité des musiciens s’efface devant la musique, le résultat ne peut être qu’éblouissant !

Formation du groupe

Nick Fletcher : guitares, synthé guitare, basse (4) - Avec : - Roberto Porta : batterie - Jonathan Ihlenfeld Cuniado : basse (1-3,5-7) - Caroline Bonnett : claviers - Olga 'Dikajee 'Karpova : chant (2-4) - Clare Lindley : violon (1,3,5)

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