8mm

Par

(4.3 sur 5) / Cherry Red Records
Categories
Rock Progressif

C’est vendredi, jour du poisson…et jour des sorties discographiques.

Trois ans après le très réussi ‘Black Rain’, Fish On Friday (FOF) est de retour avec ‘8mm’.

Pas de changement radical de recette, on retrouve bien ce Rock Progressif si classieux et extrêmement bien fait dans la veine de The Alan Parsons Project. Pour rappel, cette organisation internationale regroupe des membres originaires de Belgique, des Etats Unis, d’Angleterre. Et malgré la distance qui les sépare, c’est une étonnante homogénéité qui caractérise l’album. Le titre (‘8mm’ en référence au format des vieux films amateurs) ainsi que son artwork (très réussi) donnent une indication quant à la direction de ce nouvel opus : une ambiance nostalgique et mélancolique.

Un son de vieux projecteur lance le premier titre “8mm”. Le protagoniste du morceau visionne des vieux films amateurs trouvés dans un carton, se remémorant ainsi les jours passés et les êtres disparus ou perdus de vue. “Will it take away the guilt ? Seeing sandcastles that we built” (“Est ce que voir les châteaux de sable que nous avons bâti ensemble fera partir la culpabilité?”). Partant sur un tempo lent et un accompagnement qui colle parfaitement au texte, le morceau s’intensifie ensuite en un tourbillon étourdissant porté par une production remarquable.

La même ambiance et l’émotion qui va avec habillent “Collateral Damage”, ses très belles parties de guitare acoustique, de slide et de basse ‘Chapman stick’.

Overture To Flame” et “Flame” constituent une reprise du groupe britannique Metro datant de 1977. C’est un super titre, magnifiquement interprété par FOF, admirez la mise en place des musiciens, les sons de guitares, de claviers, la qualité des voix. Une petite pépite qui ravira les amateurs de Rock Progressif des années 70.

image

Quelques sonorités électro débutent “Jump This Wall”, titre enlevé à la production un peu plus contemporaine sur lequel Sofie Dykmans vient écrire les paroles et prêter sa voix. A noter la contribution toute en finesse de Theo Travis à la flûte et au saxophone.

C’est Lula Beggs, fille de Nick, qui vient donner de la voix sur un autre titre assez up-tempo “Don’t Lose Your Spirit”. L’intro y est magnifique, que ce soit sur les changements d’accords, les parties instrumentales, le son et bien entendu la mise en place rythmique.

L’ambiance de début d’album est de retour sur le très émouvant “Funerals” où chaque musicien semble prendre toutes les précautions possibles pour servir au mieux le titre. A la quatrième minute, le morceau évolue en rythme et en tempo. A noter, un solo de guitare classique aux petits oignons de Marty Townsend.

Retour de Lula Beggs qui prend la voix principale de “Silently Raging” et vient apporter sa délicatesse sur une très belle mélodie. Toujours très apaisants, les morceaux suivants “Instillers” et “A New Home” permettent d’apprécier le soin apporté à chaque partie tant instrumentale (ne ratez pas la basse pendant le pont sur le premier) que vocale.

La dernière pièce du disque “Life Is Like The Weather” est une merveille acoustique qui clôt très bien la thématique mélancolique de cette œuvre.

Ce n’est qu’à la troisième écoute de l’album (après deux premières marquées par une admiration polie) que j’ai capté la dimension émotionnelle du projet. C’est un grand classique de la musique que de regarder avec nostalgie dans le rétroviseur de la vie, et c’est ici plutôt bien réussi sur un certain nombre de titres. Je dois dire que je subis quand même un petit décrochage aux deux tiers du disque, certainement dû à l’homogénéité des tempos et l’aspect lissé des arrangements, avant d’être à nouveau happé par le morceau de clôture. La production, de grande qualité, est un régal pour les oreilles, et la remarquable musicalité de tous les participants nous embarque sans peine dans l’univers aérien et douillet de FOF.

Formation du groupe

Nick Beggs : Basse, Chant - Frank Van Bogaert :Chant, Guitares, Claviers - Marty Townsend : Guitares - Marcus Waymaere : Batterie - Musiciens additionnels : Lula Beggs : Chant sur “Silently Raging”, “A New Home”, “Don't Lose Your Spirit” - Theo Travis : Flûte et Saxophone sur “Jump This Wall” - Sofie Dykmans : Chant sur “Jump This Wall”

🌍 Visiter le site de Fish on Friday →

Partager cette critique

👇 Recommandé pour vous

Self

Par Fernando Perdomo

4 sur 5

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *