Deux éminents claviéristes, Clive Nolan et Oliver Wakeman … Du premier dont on connait la contribution dans des groupes comme Arena, Pendragon, Shadowland … Du second, on connait le père et bon nombre d’albums solo et de contributions (YES, Starcastle, …). Ces deux là se sont déjà réunis par le passé, le temps de deux albums : Jabberwocky (1999) et The Hound of the Baskervilles (2002). Nous voici en cette fin 2021 avec un nouveau projet, Dark Fables, qui contient une demi-heure de musique initialement conçue pour un album qui ne verra pas le jour, Frankenstein. Trois autres morceaux évoquant Sherlock Holmes sont également proposés, étant restés inutilisés pour l’album de 2012. De nombreux musiciens invités se font également entendre sur l’album, qui aux vocaux, qui au violon aux guitares acoustiques et électriques.
« The Overture », grandiose et sombre à souhait, plante le décor. Nettement moins oppressant, c’est un court « I’d Give You Everything » qui prend le relai avec le chant d’Andy Sears (Twelfth Night). La complainte chant et piano de « The Mirror » alterne efficacement couplets en mode mineur et refrain en mode majeur. Un interlude au piano, « Elizabeth », très poétique, lance un « Why Do You Hate Me? », sorte de blues rock torturé à la lourde rythmique à 4 temps, où la voix de Paul Manzi (Arena) répond à l’orgue Hammond et à la guitare électrique de David Mark Pearce (Munroe’s Thunder).
« The Wedding Approaches » est évidemment tout autre. La voix angélique de Charlotte Dickerson et la guitare classique de Gordon Giltrap animent cette belle ballade. Petit moment classicisant avec « Times Passing » qui lance à l’orchestre un thème en accord répétés, qui se développe ensuite en mode rock. Comment résister à la pyrotechnie du très animé « A Descent into Madness » avec sa profusion de claviers et un excellent violon (Tim Nunes).
On aborde maintenant les trois pièces évoquant le célèbre détective du 221B Baker Street. « 221B » est un scherzo dans la pure tradition du genre, avec une bonne dose de cette inimitable excentricité anglaise. Plus développé et contrasté, « The Man Called Sherlock » mélange habilement calme et fureur, éléments classiques et rock, rythmes de valse et 4 temps endiablé (en particulier à la toute fin). « The Baker Street Irregulars » après 2 mesures de piano classique se lance sans prévenir dans une gigue effrénée, à peine entrecoupée d’une courte respiration aux claviers et au violon, le temps de reprendre un peu de souffle ! Dans la piste finale c’est Rick Wakeman qui nous parle du « Jabberwocky », d’après le célèbre poème de Lewis Caroll.
Dark Fables est un album-patchwork qui préfère enchainer de façon très contrastée de nombreuses idées musicales plutôt que de se lancer dans de grands développements symphoniques, comme c’était d’ailleurs déjà le cas dans les réalisations précédentes. Etant une collection de morceaux plus anciens non utilisés, l’album souffre par construction d’un manque d’unité, mais reste tout à fait plaisant à écouter car il sait surprendre !
Formation du groupe
Clive Nolan (Pendragon, Arena) : claviers, piano (3, 4), chant (3), chœurs (7) - Oliver Wakeman : claviers, piano (2, 6-10), basse (3, 7, 11) - Avec : Gordon Giltrap : guitare classique (6) - Paul Manzi (The Sweet, Arena, Oliver Wakeman) : chant (5, 10) - Andy Sears (Twelfth Night) : chant (2, 7) - Karl Groom (Threshold) : guitare acoustique (2) - David Mark Pearce (Oliver Wakeman, Munroe's Thunder) : guitare électrique (1, 2, 3, 5, 7, 8, 10, 11), guitare acoustique (8, 10, 11) Charlotte Dickerson : chant (6), chœurs (2) - Tim Nunes : violon (1, 6, 11) - Adam Nunes : violoncelle (11) - Rick Wakeman (Yes) : narration (12)
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