En Avril 1977, Brand X publiait ce second album studio.
Formé au cours de l’été 1975, le groupe était à l’origine un trio réunissant le guitariste John Goodsall (Atomic Rooster), le claviériste Robin Lumley des Spiders From Mars de David Bowie, et le bassiste de sessions Percy Jones. En effet, contrairement aux idées reçues, Phil Collins fut en quelque sorte, une ‘pièce rapportée’, mais qui allait néanmoins permettre au groupe d’éclore…..Managés par Danny Wilding, les musiciens percevant un salaire d’Island Records, jouaient en sessions dans un registre jazz électrique dans la mouvance du courant qui suivit la sortie de ‘Bitches Brew’ de Miles Davis (Chick Corea, Mahavishnu Orchestra, Tony Williams…..) et aspiraient à une musique plus sophistiquée voire expérimentale, ce qui suscita le départ du batteur John Dillon qui les accompagnait lors des sessions. Suite au refus d’un Bill Bruford débordant d’activité, ils se tournèrent vers Phil Collins, alors en pleine incertitude sur le devenir de Genesis suite au départ de Peter Gabriel lors de la tournée de « The Lamb Lies Down On Broadway » (printemps 1975). Le futur frontman de Genesis sollicita Tony Stratton-Smith qui organisa le ‘rachat ‘ du quartet à Island Records au profit de Charisma, provoquant un tollé juridique et une dette financière durable et désastreuse pour le trio Goodsall/Lumley/Jones. Il s’ensuivit tout naturellement la sortie d’un premier album (« Unorthodox Behaviour ») également distribué en outre-Atlantique par Passport Records, et qui, bien qu’encensé par la critique, ne connut qu’un timide succès commercial.
Enregistré aux Trident Studios de Londres entre décembre 76 et Janvier 77, « Moroccan Roll« , second d’une série de cinq albums de Brand X chez Charisma, fut produit par Dennis MacKay qui avait collaboré, entre autres, l’année précédente à ‘’Visions Of The Emerald Beyond’’ (Mahavishnu Orchestra) et au cours de cette même année 1976, à ‘’Romantic Warrior’’ (Return To Forever) et ‘’Shamal’’ (Gong).
Malgré le jeu de mots du titre (‘More Rock’n’roll’), ce répertoire s’inscrivait bien dans la continuité du précédent, dans un registre Jazz-rock/fusion. Toutefois, cet album instrumental à l’exception des premier et dernier titre, bénéficiait ici de l’apport du percussionniste Morris Pert et ajoutait des influences ethniques venues d’Orient, à l’instar du premier morceau « Sun In The Night » signé par John Goodsall et qui utilisait entre autres, le sitar indien pour accompagner un chant de Phil Collins en sanskrit, langue traditionnelle hindoue. Les deux plages qui suivaient, composées cette fois par Phil Collins étaient deux pièces jumelées qui, dans une ambiance éthérée, présentaient successivement une longue suite de 11 minutes majoritairement improvisée, et que portaient sur une douce rythmique, les Fender Rhodes et de légères notes aériennes de guitare électrique, puis un bref intermède porté par des claviers atmosphériques. Un même climat vaporeux aux accents orientaux était proposé par Robin Lumley, et bercé par ses synthétiseurs sur le court « Collapsar« . Une autre partie du répertoire présentait des pièces de pur jazz-rock, proches du courant américain (Return To Forever, Mahavishnu orchestra…) comme le somptueux ‘Disco Suicide’ et son orientation jazz-funk. Ces claviers & synthés parfois excentriques, ces percussions et une basse aux sonorités ‘pastoriusiennes’ de Percy Jones pouvaient évoquer Weather Report. Les deux derniers morceaux étaient des merveilles de fusion, et en particulier « Macrocosm » que l’on devine écrit par un batteur, car emporté par une section rythmique survitaminée et dans lequel, comme dans « Malaga Virgen« , John Goodsall délivrait un mémorable chorus sur sa Fender Stratosfear. L’album ‘Moroccan Roll’ est souvent, et à juste titre, considéré comme un sommet de Brand X.
En Novembre de cette même année 1977 paraissait l’album « Livestock » réunissant des enregistrements publics de la tournée européenne & nord-américaine du groupe. Il fut récompensé en tant meilleur enregistrement Live par Melody Maker.
Formation du groupe
John Goodsall : guitares acoustique & électrique, sitar, chœurs, effets - Percy Jones : basse Fender, autoharpe sur "Orbits’" marimba sur "Malaga Virgen" - Robin Lumley : Fender Rhodes, piano acoustique, Minimoog, synthétiseurs ARP Odyssey & Roland à cordes, autoharpe sur "Collapsar", clavinet, chœurs - Phil Collins : batterie, chant, piano acoustique sur "Maybe I’ll Lend You Mine After All" - Morris Pert : percussions
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