Robinson Crusoe

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(4.7 sur 5) / Seacrest Oy
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Rock Progressif

(Marco) Bernard and (Kimmo) Pörsti, sous -ensemble du collectif The Samurai of Prog nous propose son 3eme album quoi fait la part belle aux aventures bien connues de Robinson Crusoe. Le dispositif musical maintenant bien connu et parfaitement rôdé incorpore nombreux de compositeur et/ou musiciens qui prêtent leur talent à ce nouveau projet musical. Outre les usual suspects nous avons aussi des nouveaux (sauf erreur de ma part), dont les frères Hackett, John et Steve.

Après Gulliver et La Tierra, place au plus célèbre des naufragés, sorti de l’imagination de Daniel Defoe qui en publiera les aventures en 1719 sous le titre complet suivant (attention, spoiler !) : The Life and Strange Surprizing Adventures of Robinson Crusoe, of York, Mariner: Who lived Eight and Twenty Years, all alone in an un-inhabited Island on the Coast of America, near the Mouth of the Great River of Oroonoque ; Having been cast on Shore by Shipwreck, wherein all the Men perished but himself. With An Account how he was at last as strangely delivered by Pyrates. Written by Himself. Bref, c’est l’histoire d’un mec paumé sur une île, aurait dit notre Coluche national, dans un style plus concis.

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A propos littéraire haut en couleur, musique de même calibre ! Octavio Stampalia nous gratifie d’une « Ouverture » proprement cinématographique et pour tout dire grandiose et orchestrale. Alors qu’on était dans les tons de la musique classique, un court break au piano (un peu avant 4’) assez jazz nous ramène en crescendo et demi-tons ascendants au thème d’origine. Musique un peu emphatique certes, mais bien écrite et parfaitement exécutée.

A peine moins théâtrale, et particulièrement foisonnant, « Like An Endless Sea » raconte les pérégrinations sur les mers de notre futur naufragé. Composée par Oliveiro Lacagnina, la musique nous entraine d’abord sur une première partie instrumentale qui juxtapose de nombreux styles musicaux dans un incessant tourbillon ; classique, prog symphonique, jazz (notamment au piano), folk. La deuxième partie met en scène John Wilkinson et sa voix très particulière, d’abord simplement accompagné au piano pour un moment assez aérien. Une dernière partie instrumentale revient au foisonnement initial.

Beaucoup de piano sur cet album, faut-il s’en étonner à découvrir les rands claviéristes qui officient sur cet album ? Ils ne sont d’ailleurs pas tous italiens, tel David Myers (*) (Le 4eme Samurai ? après tout, les Trois Mousquetaires chers à Dumas étaient bien quatre) qui nous régale comme à son habitude d’une pièce pour piano solo. « The Voyage Begins » est un (trop) court interlude d’une belle écriture pianistique tout en raffinement mélodique et harmonique.

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Alessandro Di Benedetti donne un souffle classicisant à l’ouverture de « The Island Of Dispair », avec un excellent solo violon de Steve Bingham. La lutte pour la survie se poursuit avec un passage bien rythmé par l’orgue et le chant de Bart Schwertmann (Kayak). Après cette partie agitée, un passage lancinant au piano solo souligne le désespoir de la situation. Le thème est ensuite repris au violon puis à la flûte. Plus loin on écoutera le solo de guitare électrique de Steve Hackett, dans son style caractéristique, la tension monte ! Un dernier solo de piano d’Alessandro nous laisse au beau milieu de cette solitude, en attendant mieux (pour le naufragé s’entend) …

Le pièce suivante (« Friday »), due à Marco Grieco, récent mais très actif sociétaire de la branche italienne des Samurai, décrit la rencontre avec le fameux Vendredi et les aventures qui en découlent. Les deux premières parties, « Cannibals » et « The Rescue » ne font pas dans le pastoral, mais adoptent un ton inquiétant et la voix de Marco Vincini prend carrément des accentuations gabrieliennes. C’est la guitare électrique de Rafael Pacha qui entonne l’âpre 3eme partie, « The Close Encounter ». La toute fin, « Friday and the memory of Time » redonne un peu de calme à l’ensemble. Une autre belle pièce symphonique, un peu trop de texte peut-être ?

« The Rescue » de Luca Scherani, c’est le moment rock progressivo italiano qu’on trouve assez régulièrement dans les productions des Samurai. Chant en italien (Stefano Galifi), lyrisme et inventivité mélodique en sont les quelques marqueurs. Après 28 ans sur son île, il est temps pour notre naufragé de poursuivre sa route. Sur « New Life », la musique d’Andrea Pavoni nous laisse dans des sonorités en demi-teintes sur lesquelles virevolte la flûte de John Hackett. Le passage central au piano et à la guitare électrique (Marcel Singor) semble annoncer un futur crescendo héroïque … qui ne viendra pas, laissant l’album se terminer en reprenant le thème lancinant du début de cette dernière piste, symbolisant peut-être un retour à la vie d’antan pas aussi idyllique que ce à quoi on pourrait s’attendre. Quoi qu’il en soit, ce « New Life », entièrement instrumental, clôt de belle manière les aventures musicales du plus célèbre des naufragés.

Est-il besoin de rappeler que la conception graphique et les illustrations du CD et de son livret son d’Ed Unitsky ? Quant à Kimmo Pörsti (batterie) et Marco Bernard (basse), s’adaptant à tous les styles et à toutes les ambiances sonores, ils sont les animateurs de cette musique puissamment symphonique et particulièrement descriptive (album-concept oblige), qui devrait ravir les amateurs du genre !

(*) Déjà présent sur le premier album des Samurai, Undercover, dont je n’ai pas oublié sa pièce introductive, « Before The Lamia »

Formation du groupe

Marco Bernard (The Samurai Of Prog) : Basses Shuker - Kimmo Pörsti (The Samurai Of Prog, Mist Season) : batterie et percussions - Avec: Octavio Stampàlia : claviers - Rubén Álvarez : guitare électrique - Steve Bingham : violon - Marc Papeghin : cor d'harmonie, trompette - Oliviero Lacagnina : claviers - John Wilkinson : chant - Sara Traficante : flûte - Marcel Singor : guitare électrique - Rafael Pacha : guitare électrique et acoustique, flûte à bec, viole de gambe - David Myers : piano à queue - Alessandro Di Benedetti : claviers - Bart Schwertmann : chant - Steve Hackett (Genesis) : guitare électrique - John Hackett : flûte - Marco Grieco : claviers, guitares acoustiques, percussions - Marco Vincini : chant - Luca Scherani : claviers - Stefano Galifi : chant - Adam Diderrich : violon - Marcella Arganese : guitare - Andrea Pavoni : claviers

🌍 Visiter le site de Bernard and Pörsti (The Samurai Of Prog) →

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