Conundrum est le quatrième album du groupe grec Verbal Delirium. Comme à son habitude les huit compositions ont une approche mélodique multi-genres, devant autant au rock progressif qu’au rock alternatif ou au rock classique. Le lyrisme sombre de Jargon, (chanteur, claviériste et compositeur) fusionnant parfaitement avec un cheminement mélodique mélangeant lumière et obscurité pour créer un son sans frontières.
Jargon dit de Conundrum : « Si je devais décrire le son de Conundrum, je dirais qu’il est fait de collisions multiples entre Pink Floyd, Cardiacs, Queen, Muse, King Crimson ». Je confirme que l’album défie toute classification conventionnelle
Le voyage commence avec une mise en bouche plus qu’attrayante : « Falling » courte, mais percutante, grandiose et symphonique suivie du superbe « In Pieces » où l’on découvre une mélodie addictive, influencée par Queen dans sa forme, et un final puissant accompagné d’un chœur d’opéra ample et orchestral. Le décollage est réussi, voyons la suite avec « Intruders » véritable fusion de percussions et de rythmes enlevés sur des synthés agiles et des riffs de guitares légers, pour une mélodie qui tourne en spirale et tourbillonne.
La dynamique époustouflante du groupe se poursuit sur « The Children Of Water » et ses claviers capiteux, ses intermèdes de guitare remarquables qui sous-tendent toute la structure de la composition et bien-sûr le chant de Jargon qui transcende la mélodie et la porte haut, très haut..
L’éponyme et instrumental, « Conundrum » rompt l’ambiance progressive des premiers titres, avec une mélodie typée folk, tendance musique des Balkans, cuivres entraînants et rythmes frénétiques se bousculent sur des percussions carillonnantes. Une bonne bouffée d’air frais s’engouffre dans nos oreilles sur des rythmes rebondissants, et confirme le caractère versatile, mais bienvenue de Verbal Delirium. Après cet intermède folk, des touches subtiles de mélancolie baignent « The Watcher », elles nous entraînent dans un paysage qui tisse sa toile sur des structures où le rock progressif prend le dessus, où chant stimulant et harmonies éthérées dégagent beauté et émotion.
Il démarre comme une ballade, « Neon Eye Cage », mais rapidement prend de la vitesse durant ses plus de neuf minutes, dans un style proche de Saga. Le seul morceau de l’album plus prévisible que ses prédécesseurs, mais bon.. Je ne fais pas la fine bouche, les soli de guitare sont excellents et relèvent l’aspect plus commun de la composition. On termine sur une vrai et bonne ballade, « Fall From Grace » dotée d’une approche plutôt relaxante, et un final où la guitare électrique nous envoie un solo stellaire remarquable.
Conundrum est probablement l’un des meilleurs albums de rock prog/fusion de cette année. Un exemple exceptionnel de ce style de musique que j’adore tout simplement. Verbal Delirium, démontre avec Conundrum ce que peut faire un groupe lorsqu’il est inspiré.
Formation du groupe
John 'Jargon' Kosmidis : chant, claviers, piano, compositeur, production & mixage - George 'K' Kyriakidis : guitares - Nikolas Nikolopoulos : flûte, saxophone, Mellotron - George 'La Trappe' Pagidas : basse - Stelios 'Primordial' Pavlou : batterie
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