The Absolute Universe

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(4.6 sur 5) / INSIDEOUT MUSIC
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Rock Progressif Rock Symphonique

Inutile je pense de revenir ici sur le pédigrée des 4 musiciens, Neal Morse, Roine Stolt, Pete Trewavas et Mike Portnoy, qui forment Transatlantic ! Une (bonne) dose de Flower Kings, une grosse cuillerée de Spock’s Beard, un zeste de Marillion et un nuage de Dream Theater, et vous obtenez en ces débuts de 2021 un somptueux double-album, avec un titre qui voit large et loin, « The Absolute Universe ». A vrai dire, c’est un peu plus compliqué que cela. En effet, le double-album d’une durée de 90’ est sous-titré « Forevermore » et il existe une autre version, en simple-album, ramenée à 60’ et sous-titrée « The Breath Of Life (abridged version) ». Pour autant cette dernière n’est pas un simple copié-collé de quelques pistes choisies, mais une réécriture avec notamment de nouvelles paroles et des chanteurs différents. Bref, il s’agit réellement d’une seconde version. Ainsi la version longue porterait plus la patte de Roine Stolt, tandis que la moins longue celle de Neal Morse.

Le résultat est un prog symphonique grandiose, que l’on rattachera sans peine aux grandes productions des Flower Kings (notamment le dernier « Islands ») et de Spock’s Beard / Niel Morse. Du coup on sait où on met les pieds (ou les oreilles), mais d’un autre côté n’attendez pas être bousculés dans vos habitudes, « The Absolute Universe » n’est pas un OVNI ! Qui peut le plus peu le moins, et je vais donc m’attaquer à la version de 90’, qu’il faut en fait considérer comme deux suites de plus ou moins 45 minutes de neuf parties chacune. « Overture » donne immédiatement le ton : claviers, guitare, basse et batterie sont conquérants pour un début grandiose. On poursuit avec le même allant, les voix lumineuses en plus sur l’insaisissable « Heart Like A Whirlwind » – Idem pour « Higher Than the Morning ». En cohérence avec le titre, la lumière se voile légèrement sur « The Darkness In The Light » pour revenir sur « Swing High, Swing Low », une agréable ballade plus acoustique. Beaucoup de rythme sur « Bully » et un fort côté Beatles sinon Supertramp pour « Rainbow Sky ». Un rock simple pour « Looking For The Light », et on termine la première suite sur un grandiloquent « The World We Used To Know » plutôt alla Flower Kings.

La seconde suite démarre dans un style Song For America pour célébrer le soleil rayonnant de « The Sun Comes Up Today ». C’est aussi l’occasion d’entendre un peu de violon. « Owl Howl » se fait un peu plus inquiétant, peut-être pour préparer à l’écoute de « Solitude » qui pourtant se révèle tout à fait lumineux à la fin, en mode cantique ! Un court intermède instrumental « Belong » avec son joli thème à la guitare électrique, débouche sur l’intro à la guitare acoustique cette fois de « Lonesome Rebel ». Un superbe moment assurément, sorte de force musicale tranquille, à nouveau en mode cantique, avant l’explosif « Looking For The Light (reprise) ». « The Greatest Story Never Ends » se paie dans sa seconde partie un petit passage en vocaux superposés égaré du côté de Gentle Giant, avant de reprendre un des thèmes grandioses récurrents de l’album. « Love Made A Way » est clairement LE cantique (je n’y mets aucune connotation religieuse) final. Après les dernières paroles, alors qu’un accord de fa majeur prend peu à peu possession de la ligne musicale (5’53) et qu’on pense l’affaire terminée, l’orchestre lance quelques accords incantatoires tirés de la première piste « Overture ». Un ultime questionnement ou regret ? Pour balayer ce court moment de doute, l’accord parfait de fa majeur revient en force et en toute lumière conclure la symphonie.

De cet hymne à l’univers, sorte de mélange entre le prog symphonique de Flower Kings, le rock chrétien de Neil Morse, et une vision des grand espaces qui me rappelle bien souvent Kansas, il se dégage une véritable force tranquille (comme je l’ai déjà dit plus haut), puissante et déterminée. Vos convictions (musicales) n’en seront pas ébranlées ou bousculées, mais si vous adhérez à ce style musical, elles en seront grandement confortées par la magie de « The Absolute Universe » !

Formation du groupe

Mike Portnoy: Chant / Batterie - Neal Morse: Chant / Guitares / Claviers - Pete Trewavas: Chant / Basse - Roine Stolt: Chant / Guitares / Percussions - Avec : Josee Weigand : violon, alto - Gideon Klein : violoncelle, alto, contrebasse

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