The White Snake And Other Grimm Tales II

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(5 sur 5) / Seacrest Oy
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Rock Progressif Rock Symphonique

Quelques mois à peine auront suffi aux Samurai of Prog pour sortir la deuxième partie des évocations musicales des contes des frères Grimm. A l’excellent « The Lady And The Lion » succède donc « The White Snake ». A peine croyable le nombre d’albums, de haute qualité qui plus, qui nous sont régulièrement proposés en à peine 2 ans. Comment font-ils ? Un grand talent musical, évidemment. Un professionnalisme dans la gestion de projets complexes, sans aucun doute. Je pense que le concept même des Samurai Of Prog est le secret : aux commandes un triumvirat cosmopolite constitué de Marco Bernard, Kimmo Pörsti et Steve Unruh dont la complicité et complémentarité musicale n’est plus à démontrer, et un pool variable (mais pas trop) de musiciens internationaux confirmés qui contribuent non seulement à l’exécution de la musique, mais également à sa composition. Et puis si vous cherchez à donner à la musique un supplément de lyrisme et un inimitable art mélodique qui perdure depuis au moins la Renaissance, il faut faire appel à l’Italie ! Et d’ailleurs, si je lis correctement le livret qui accompagne le CD, les 6 pistes de « White Snake » sont composées par autant de musiciens italiens dont certains sont des habitués (Alessandro di Benedetti, Oliviero Lacagnina, …), et tiens donc, au moins un petit nouveau : Marco Grieco.

C’est d’ailleurs lui qui ouvre le bal avec une composition haute en couleur, « The Tricky Fiddler », conte connu chez nous comme Le Merveilleux Ménétrier. Steve Unruh est évidemment à l’honneur avec son violon mais aussi avec sa flûte, la basse de Marco Bernard n’est pas en reste côté vélocité, et le piano de Marco Grieco nous régale d’harmonies subtiles. Il me semble entendre le Mellotron vers 4’ dans un passage d’une grande poésie. Le mélange médiéval / moderne est superbe. La coda avec les arpèges de piano qui déroulent les octaves en passant par les quintes, et qui lancent le violon, la basse et la flûte pour un ultime rappel du thème est une vraie réussite. Un bijou musical de 6 minutes que cette première piste.

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Le festival musical se poursuit Alessandro di Benedetti et son « Searching for the Fear » (Conte de celui qui s’en alla pour connaître la peur). Un nouveau grand moment de rétro-prog de très haute volée. J’adore le thème descendant que l’on entend vers 2’, et que l’on réentend vers 7’ et une dernière fois vers 8’. La voix aérienne de Paula Pörsti vient se superposer à la musique un peu après 4’30. A noter également un excellent solo de guitare de Marcel Singor aux alentours de 6’. Bien sûr les claviers et surtout le piano d’Alessandro assurent la continuité d’un discours musical riches en mélodies, ruptures inopinées de rythmes. A nouveau du très grand prog instrumental.

« The Devil with the Three Golden Hairs » (Le Diable et ses trois cheveux d’or), composée par Mimmo Ferri est une mini cantate en 4 parties et qui met en scène autant chanteurs (S. Unruh, D. Fäldt, M. Vincini, E. Montaldo). Si le début est particulièrement dansant et folklorique, la deuxième partie déroule une musique ample et lyrique. On y réentendra le thème initial pour un court moment avant d’arriver sur quelques notes évanescentes au piano qui lancent une troisième partie dans des sonorités à la « Nursery Cryme ». La musique s’assombrit peu à peu et la quatrième partie termine le morceau sur une marche très lente et une musique désabusée, aux antipodes de l’intro. Une piste très variée assurément.

Dans le même esprit nous arrivons à la quatrième piste, « The Travelling Musicians », conte connu en France sous le nom Les Musiciens de Brême. Luca Scherani rajoute une touche italienne supplémentaire dans la mesure ou chien, coq et l’un des 2 voleurs (3 des personnages du conte) déclament en italien ! Chat, âne et l’autre voleur resteront fidèle à la langue anglaise. Pas moins de 6 chanteurs animent cette cantate. D’avoir le livret du CD en main facilite évidemment l‘écoute, mais au-delà-de l’histoire, il suffit de se laisser porter par ce chatoiement incessant de couleurs.

L’apothéose du spectacle nous est fournie par Oliviero Lacagnina avec la piste-titre de plus de 17’, « The White Snake » (Le Serpent blanc), qui nous conte en musique une étrange histoire dans laquelle qui consomme la chair du serpent comprend aussitôt le langage des animaux. En voilà un truc pratique ! On commence par 3’ d’un excellent prologue instrumental, avec son rythme bien marqué, quasi martial. C’est aussi l’occasion d’entendre brièvement quelques sonorités de cuivres (Marc Papeghin)(*). Il y a un petit côté Kansas dans cette grandiose ouverture. On arrive à la deuxième partie « The White Snake », toujours bien rythmée et qui met en scène Steve Unruh aux vocaux. A partir de 6’ c’est la voix aérienne de Camilla Rinaldi qui lui succède pour « The Trial », passage dans un style néo-classique assez mélancolique. Survient une brusque accélération de tempo avant une superbe coda quasi céleste. A 10’ débute « A Ring In The Water », intermède chanté par Steve et avec un excellent passage instrumental dans lequel on peut entendre notamment Rafael Pacha à la guitare acoustique. Il troque sa guitare pour une flûte irlandaise pour lancer la très romantique dernière partie, « The Wedding » et son duo vocal. Le passage instrumental qui débute vers 15’25, de superbe facture (orgue, violon, cuivres) vient clore la piste de façon à la fois joyeuse et un peu étrange. Du grand art assurément !

Une courte reprise de la première piste remet en scène le ménétrier ou ménestrel pour clore de belle manière ce festival sonore.

Impossible de citer ici tous les musiciens et contributeurs qui participent à cette œuvre collective. Ah oui bien sûr, que seraient les albums des Samurai sans l’art graphique d’Ed Unitsky qui nous fait déjà rêver avant d’avoir entendu la moindre note ? Pas de doute les Samurai Of Prog portent haut les couleurs du prog symphonique moderne. Avec « The White Snake » et son prédécesseur « The Lady And The Lion », nous avons là le top du top à mon humble avis.

(*) Et sauf erreur de ma part un français pour la première fois !

Formation du groupe

Marco Bernard : basse - Kimmo Pörsti : batterie, percussions - Steve Unruh : chant, violons, flûte, guitares -- Avec: - Marco Grieco : guitare - Marcel Singer : guitare - Marcella Arganese : guitare - Rafael Pacha : guitare - Carmine Capasso : guitare - Alessandro Di Benedetti : claviers - Mimmo Ferri : claviers - Oliviero Lacagnina : claviers - Elisa Montaldo : claviers - Luca Scherani : claviers - Marco Vincini : chant - Stefano Galifi : chant - Alessio Calandriello : chant - Daniel Fäldt : chant - Alessandro Corvaglia : chant - Camilla Rinaldi : chant - Marc Papeghin : Cor d'harmonie, trompette

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