DUCK

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(4.7 sur 5) / BOING Music
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Fusion Jazz-Rock

Dans 20 ou 30 ans, si quelqu’un se pose la question (sait-on jamais…) : “Quel groupe est le plus représentatif de la scène Jazz-Rock-Fusion-Prog des années 2010-2020?”, je pense que la réponse pourrait être The Aristocrats. Pour rappel, The Aristocrats regroupe trois des plus grands musiciens de la planète : Bryan Beller à la basse, Marco Minnemann à la batterie et Guthrie Govan à la guitare. Ils sont devenus ces dernières années un genre de mètre étalon dans ce style de musique. Cinq ans après leur dernier album studio, voici ‘DUCK’, album concept intégralement instrumental racontant l’histoire d’un canard fugitif poursuivi par un policier pingouin… Croyez-le ou non, derrière ce qui semble être une blague de musicien potache, le trio a développé une véritable histoire qu’il est bien entendu très difficile d’appréhender avec la musique pour seul support.

Ainsi, sur “Hey, Where’s MY Drink Package?” notre héros palmipède, un brin éméché, se fait éjecter manu-militari d’un bar qui refuse de le servir. Le titre débute avec une batterie qui donne le groove, puis arrivent la guitare et la basse pour un riff heavy à souhait. La suite, rythmiquement complexe sans en avoir l’air comme toujours avec le groupe, évolue parfois vers le Funk, le Jazz ou le Métal. C’est déconcertant de virtuosité et de décontraction, autre marque de fabrique du trio.

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Direction l’entrée d’un club sélect avec “Aristoclub”. Un de mes morceaux préférés du disque, avec sa rythmique dance/disco, son plan d’intro à la guitare et son thème chantant. Comme pour tous les titres de l’album, je ne sais dire si le solo de Guthrie Govan est intégralement improvisé ou écrit, tant il est fluide, technique et mélodique à la fois.

Et voici que surgit le pingouin policier en la personne de “Sgt. Rockhopper”. Le morceau est très marqué Rock et offre une nouvelle démonstration de Guthrie Govan qui éclabousse le titre de son jeu aussi original qu’époustouflant. “Sittin’ With A Duck On A Bay”, clin d’œil plein d’humour à Otis Redding, est un titre plus posé et effectivement un peu plus soul. Le morceau gagne en intensité petit à petit avec sa guitare Wah-Wah (comme pour faire parler le canard), ses ruptures rythmiques et sa basse qui prend des libertés inattendues.

Des engins de chantier viennent briser l’ambiance pastorale du début de “Here Come The Builders”, avant de faire place à un genre de Boogie-Blues, à la sauce Aristocrats bien entendu. Ambiance nocturne, moite et urbaine à la manière de “NYPD Blue” pour “Muddle Through”, titre écrit par le bassiste Bryan Beller, même si son instrument n’est pas le plus mis en avant. “Slideshow” est un autre de mes titres préférés. Le double tapping à la guitare, la basse qui évoque l’Afrique, les beaux passages mélodiques, en font une imparable réussite. Nouveau clin d’œil humoristique (à Genesis ce coup-ci) avec “And Then There Were Just Us/Duck’s End” (“…and then there were three…”/“Duke’s End”). Le morceau, sujet à de nombreux changements, peut effectivement évoquer de près ou de loin la formation britannique.

L’album s’achève sur la toute première collaboration de la discographie de The Aristocrats. “This Is Not Scrotum” (…) accueille Rusanda Panfili et son violon pour un titre festif à l’ambiance Europe de l’Est. Un ultime pied de nez pour qui voudrait enfermer le groupe dans un style bien précis.

Étant un admirateur de The Aristocrats, cette nouvelle livraison comble parfaitement mes attentes. Même s’il vaut mieux être client de ce genre de musique intégralement instrumentale, reconnaissons que dans ce style ils sont aujourd’hui intouchables. Bénéficiant d’un concept un tantinet loufoque, mais bien représentatif du sens de l’humour des membres du groupe, ‘DUCK’ affiche une belle cohésion et une certaine unité qui en font (à mon goût) leur meilleur album à ce jour.

Formation du groupe

Bryan Beller : Basse - Guthrie Govan : Guitare - Marco Minnemann : Batterie

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