Arcansiel est un de ces groupes disparus depuis quelques décennies sinon de la vie musicale, du moins de la production discographique, et qui sans crier viennent se rappeler à notre bon souvenir. Arcansiel, Mangrove, Leviathan … quelques noms qui resurgissent d’un lointain passé musical (tout est relatif). Si Arcansiel a œuvré dans les années 90, c’est avec une compilation de 2004 réalisée par le label Muséa que j’avais découvert ce groupe italien. L’album intitulé Swimming In The Sand reprenait alors des titres parus sur les 3 albums studios précédents.
De la formation née en 1986, seul Gianni Lavagno et sa batterie sont de retour sur Hard Times. Premier travail pour moi, revenir 20 ans en arrière pour redécouvrir le dernier travail publié du groupe, à savoir le Best of précité. Voilà je me remets dans les oreilles un néo prog à tendance symphonique, assez mélodique, un peu dans le style IQ ou Pendragon, parfois Genesis, mais évidemment avec ce qu’il faut de lyrisme à l’italienne.
L’ambition est forte dès le premier titre de cet album du renouveau, puisque « Too Late » se déploie sur près de 18 minutes ! Cette longue suite s’ancre d’emblée dans le prog symphonique et permet de découvrir en premier le nouveau chanteur, Marco Leccese qui prend volontiers des accents de quelque part entre Ian Anderson et Peter Gabriel. De nombreux breaks instrumentaux permettent peu à peu de se familiariser avec les musiciens : les claviers, toujours très présents dans la musique italienne, tenus par Davide Sorella (compositeur de cette grande fresque), mais aussi la guitare électrique, souvent aérienne et véloce, jouée par Sebastiano Valvo. Quant à la rythmique basse / batterie, Felice Lombardo et Gianni Lavagno la font régulièrement s’émanciper sur des passages instrumentaux qui n’hésitent pas à jongler entre un style néo-baroque et des mouvements plus jazz-rock. Si la messe n’est pas encore dite puisqu’il reste 3 morceaux à découvrir, cette longue entrée en matière en impose !
Passons à « Puppets & Puppeteers », plus condensé mais pas moins élaboré que son prédécesseur, qui alterne aussi belles mélodies et passages plus puissants, avec à nouveau une guitare très inspirée. Point d’incursions classiques / baroques ici mais un néo-prog volontaire de bonne facture.
« Heaven Is Not Here » démarre lentement, prend son temps avec de longues tenues d’accord sur fond champêtre, chants d’oiseaux et petites fleurs – là j’extrapole un peu … Un bref moment de nervosité et le bucolisme reprend de plus belle avant de lancer une belle balade délicatement chantée au-dessus des arpèges de la guitare. Bon, le morceau dépasse allègrement les 11 minutes et il y a encore matière à rebondissements, comme ce changement brutal de tempo et de style après 7’. Ici c’est le solo de guitare qui remplace la voix suave. La rythmique déroule sans coup férir son strict ostinato avant une dernière rupture et une coda sur des sonorités désabusées.
« My Old Same Mistakes », pour cette fois terminer la messe, se lance dans une belle mélodie à l’italienne, et un premier break nous replonge dans des ambiances du siècle dernier. Tout cela est très RPI finalement. Alors que le morceau repart dans le conformisme de ses premières mesures, les musiciens enchainent sur une fin jazz-rock nettement plus débridée et qui laisse l’auditeur terminer son écoute au pas de course ! Bien vu.
Alors que faut-il penser de ce retour de flamme pour le moins inattendu et de ce « Hard Times » (*) qui en résulte ? Et bien, en ce qui me concerne, le plus grand bien : de belles lignes mélodiques bien équilibrées entre le « salé » et le « sucré », une réappropriation réussie de l’héritage italien basé sur des influences classiques mais également jazz, bref un très bel album tout simplement !
(*) https://maracashrecords.bandcamp.com/album/hard-times
Formation du groupe
GIANNI LAVAGNO : Batterie & Percussions - MARCO LECCESE : Chant - FELICE LOMBARDO - Basses électriques six cordes frettées & fretless - DAVIDE SORELLA : Claviers SEBASTIANO VALVO - Guitares électriques & acoustiques, Chant
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Grazie per la bellissima recensione.
Mi permetto solo di segnalare che il link alla nostra pagina Facebook riportato nell’articolo è errato.
L’indirizzo corretto è:
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Grazie ancora e cordiali saluti.
Felice Lombardo